Personnellement, je suis pour la levée de l'anonymat des personnes dans le cadre du harcèlement. Trop d'impunités de ces personnes qui se pensent protégés parce qu'ils sont sur les réseaux.
L'anonymat n'existe pas vraiment, c'est un abus de language quand on parle d'anonymat sur les réseaux, au mieux on a du pseudonymat. La plateforme possède tout ce qu'on y fait dessus, on l'a bien vu avec l'affaire Mila par exemple, on a pu lever le pseudonymat. Il est techniquement très facile de retrouver une personne "lambda", j'entends par lambda l'utilisateur.rice qui n'est pas un.e grand.e criminel.le et qui ne va pas utiliser des moyens techniques complexes pour cacher son identité.
Le plus gros problème se situe surtout au niveau de la justice française : il est difficile qu'une affaire finisse devant un.e juge et que la justice demande à une plateforme (le plus souvent américaine) de coopérer. La quasi totalité des affaires sont classées avant même de passer devant un.e juge en France. On ne parlera même pas des affaires ne faisant même pas l'objet d'une plainte. Ensuite les plateformes (souvent américaines) trainent des pieds pour partager les informations sur leurs utilisateur.rice.s.
Il est très difficile de trouver le juste milieu entre respect de la vie privée et divulgation des informations personnelles. On considère notre pays comme étant démocratique et notre justice honnête, certes. Mais si demain Twitter reçoit une demande de levée du pseudonymat de la part d'un.e juge en Russie visant (pour un motif fallacieux) des militant.e.s LGBTQIA+ et/ou anti-Poutine et que les informations récoltées permettent de mettre en prison des innocent.e.s ? Voilà le problème. Qui va décider des bons et des mauvais pays ? Il ne faut pas oublier que sur la planète entière le pseudonymat protège aussi des centaines de millions d'innocent.e.s, des militant.e.s politiques, des peuples entiers vivant dans des dictatures, les plateformes sont aussi les garants de cette protection.
Je ne pense vraiment pas que le plus gros frein se situe au niveau de la levée de du pseudonymat en réalité. Même quand des cas de harcèlement ont lieu "dans la vie réelle" (au travail, à l'école etc.), la justice française est aussi défaillante. Les peines ne sont pas non plus vraiment dissuasives et surtout les effectifs sont trop peu nombreux.