Autonomie ou fliquage : faut-il suivre ses enfants à la trace ?

11 Octobre 2008
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Beauvais
A chaque fois que je croise un enfant entre 7-10 ans seul, je suis toujours en mode " Mais où sont tes parents ?! :oo:".  C'est fou à quel point la paranoïa ambiante peut nous affecter parce qu'à leur âge je faisais plein de chose seule, j'allais à l'école toute seule en CE2 - bon après je suis allée en privé et on avait pas le droit de sortir non-accompagné-. J'ai toujours peur qu'il leur arrive un truc dans la rue ( mention spécial pour pédophile-prédateur- tueur d'enfant) alors que proportionnellement il peut leur arriver plus de mauvaise chose chez eux. C'est que plus ça va plus les adultes sont super protecteur envers les enfants mais du coup ça ne les encourage pas à être autonome et responsable. :hesite:
 
17 Mars 2013
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Comme l'auteure de l'article, je fais moi aussi partie de la génération des enfants qu'on a autonomisés très tôt. J'ai commencé à aller à l'école toute seule à 7 ans. On restait ma soeur et moi seules à la maison alors que nous avions respectivement 3 et 7 ans. C'était ce que tous les parents faisaient au début des années 90.

Sauf que moi, il m'est arrivé quelque chose.
Grisée par cette autonomie et beaucoup trop sûre de moi, un jour que nous étions seules à la maison, je me suis inquiétée de voir que ma mère avait du retard, j'ai attrapé la clé de la maison et j'ai traversé devant chez moi pour voir si elle arrivait, et je me suis choppée une voiture, sous les yeux de ma sœur. Qui, heureusement, a eu la présence d'esprit de ne pas me suivre, parce qu'à 3 ans, elle ne serait plus là, elle.

Outre les conséquences physiques, il y a eu les conséquences psychologiques pour une petite fille qui se croyait invulnérable (comme tous les enfants) et qui apprend tout à coup qu'elle a failli y passer. La suite de mon enfance a été un calvaire pour moi et mes parents, phobies et crises d'angoisse en tous genres. Du coup, ils ont recommencé à m'amener à l'école et je n'ai recommencé à y aller seule... qu'à 14 ans, lorsque je me suis sentie à nouveau prête. Et à partir de là, il n'y a plus eu de problème, j'allais à l'école seule, je prenais le bus, j'allais même faire des virées en ville sur le temps de midi, puis j'ai continué mes études dans une autre ville. Je garde quand-même à vie une angoisse quand je traverse la rue + une phobie des voitures.

Ce que je conclus de mon expérience, c'est que je n'étais pas prête à 7 ans. Je me suis sentie grande, fière et responsable, mais j'étais probablement trop jeune pour vraiment avoir conscience des dangers de la route. Et du coup je ne donne pas tort aux parents qui préfèrent attendre plus longtemps pour laisser leurs enfants se balader seuls. Il faut aussi tenir compte du fait que chaque enfant est différent. À l'époque, ma mère était mise sous pression par les institutrices, qui insistaient pour qu'elle me laisse aller à l'école seule à 7 ans, puisque "tous les enfants le faisaient". Du coup elle a cédé et s'en veut amèrement depuis. Moi, j'ai tiré comme enseignement de cette histoire que je devais avancer à mon rythme, et pas au rythme de "tout le monde"... Et si j'ai fait certaines choses plus tard que mes petits camarades, je ne les ai pas forcément faites moins bien qu'eux :-)
 
Dernière édition :

Zgu

2 Juin 2007
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Ce qui fait flipper c'est les barjots dehors qui pourraient croiser leur chemin. Je suis 100% d'accord sur le fait qu'il faut laisser vivre les gosses, qu'ils apprennent l'autonomie au plus tôt c'est l'idéal. Mais il suffit du mauvais moment au mauvais endroit... et même en n'étant pas parent, je garde cette idée en tête et je sais que ça me poserait beaucoup de problème. Je serai toujours tiraillée.
 
29 Novembre 2012
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Ma mère m'a eu assez jeune, ma sœur a suivi très rapidement, elle avait un boulot très prenant avec des horaires de fou, et elle ne se voyait pas organiser son emploi du temps en fonction de nous. Donc on était libres la plupart du temps. On devait rentrer manger, et on avait pas le droit (en ville) de s'éloigner de plus de quelques pâtés de maison et du parc, et on devait rester au moins à deux, mais c'était bien le bout (et pendant les vacances, banzaï!! :rainbow:)
Du coup j'ai du mal à me souvenir d'un moment de ma vie ou je ne devais pas me débrouiller pour aller à l'école ou à mes activités extrascolaires (sans compter que je devais aussi m'occuper de ma sœur et de mes frères).
On a eu quelques frayeurs, mais rien de bien méchant, et surtout on se marrait bien. On sonnait aux portes, on achetais des bonbons même juste avant de manger (8)), on s'inventait des jeux de rôles, on caressait les chats et les chiens et même si des fois on en avait marre de voir les autres gosses se faire déposer partout quand il faisait froid ou qu'il pleuvait, avec le recul je n'aurais échangé ça pour rien au monde.

On était très contents de ne pas avoir toujours nos parents sur le dos, de pouvoir se balader avec nos copains (une enfance sans exploration de maison abandonnée alors que tes parents t'ont interdit d'y aller, c'est tristou). Je précise aussi que c'était les années 90, donc c'est pas si vieux.

C'est important je pense d'être un peu libre quand on est un enfant. Quand on est petit on a la chance d'avoir une imagination débordante, on a très vite l'impression de vivre une aventure démentielle. On a pas besoin de 12 000 accessoires, d'ipad ou de smartphone pour inventer des histoires. Après la vie se charge bien de te mettre au pas et de te faire flipper pour tout et pour rien.

En plus, quand on voit les trucs que mettent certains gosses sur Facebook ou autres (et voire même certains parents qui ne peuvent passer un jour sans poster une photo de leur progéniture), ben franchement il aurait ptét mieux valu les laisser aller chercher le pain.
 
E

elegance-3

Guest
Je pense qu'il y a un juste milieu à trouver, dans la liberté qu'on donne aux enfants.

Dans l'extreme, ça me rappelle ce reportage avec le père qui fliquait ses enfants: caméra et mouchard dans toute la maison, il pouvait localiser :lol:l'emplacement de ses enfants grâce à leur téléphone. Et le pire du pire: il avait un logiciel lui permettant de voir en direct ce que sa fille faisait sur son ordi, ce qu'elle écrivait, ce qu'elle regardait, et sur son téléphone aussi. :halp:

J'imagine la gamine quand elle aura ses premiers amoureux, confidences aux copines etc. Ça risque de faire du conflits à la maison :lol:

Et je suis pas d'accord avec elle, pour moi, rien ne justifie qu'on puisse dire que "les rues n'ont jamais été aussi sûres/ y'a de rare chance que quelque chose se produisent". Avec tout ce qu'on entends :halp:
 
Dernière édition :
21 Février 2014
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Je pense pas qu'il y a plus de tarés qu'il y a 50 ans, donc en ce qui concerne la rencontre potentielle de l'enfant avec un psychopathe, je ne trouve pas que c'est un risque suffisant pour ne pas laisser les enfants sortir seuls..

Après c'est sûr que c'est pas la même chose quand tu habites à la campagne et que pour aller à l'école il n'a limite pas besoin de traverser la route, et quand l'école se trouve de l'autre côté de plusieurs rues avec beaucoup de traffic.. Mais si l'enfant est habitué assez tôt à bien traverser la route seulement quand le feu piéton est vert, à bien regarder à droite et à gauche etc., je pense que même en ville vers 8/9 ans, un enfant est capable d'aller tout seul à l'école (si elle est pas à 10 kilomètres) ou acheter du pain.

Après ça dépend aussi du gamin, de son niveau de débrouille, est-ce qu'il est tête en l'air et compagnie, mais sur le principe je trouve pas choquant que des enfants de 8 ans se baladent tout seuls..
 
28 Août 2013
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Montpellier
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La première chose qui m'a frappé, c'est le parallèle sur la rue/l'extérieur n'est pas sûr pour les enfants et pour les femmes. D'autant plus que dans les deux cas, c'est là qu'on croise le prédateur sexuel alors que la grande majorité des agressions sexuelles ont lieu dans le cercle familial et amical. Dans les deux cas, l'autonomie est restreinte. Et on ne regarde pas ou peu la vérité en face, l'agresseur sexuel n'est pas un étranger psychopathe mais bien quelqu'un de banal, produit de la société patriarcale.:hesite: (j'espère avoir été claire)

Un point qui n'a pas été abordé dans l'article, c'est l'arrivée de la contraception et donc du choix d'avoir un enfant. Il est donc normal de se dire que puisqu'on a voulu  (et pas juste eu) un enfant de passer le plus de temps possible avec lui, de lui donner le meilleur dans la vie et de prendre le moins de risque possible. :hesite:

Enfin tout ça est une réflexion très théorique, je ne sais pas comment je serais quand je serais mère. Et j'espère n'avoir blessé personne.
 
17 Janvier 2014
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Pas encore d'enfants, mais je pense que je ferais ni plus ni moins comme mes parents vu que je ne me sentais pas étouffée et que je n'ai jamais trouvé mes parents laxistes à ce sujet. Et comme je vis dans le même milieu campagnard que là où j'ai toujours vécu, je pourrais sans problème faire comme eux, c'est à dire :

- Soit aller à pied avec eux à l'école primaire (si elle n'est pas trop loin bien sûr ^^), ou s'ils sont chez la nounou selon comment on travaillera demander à ce que la nounou les emmènent à pied à l'école (là aussi si c'est humainement possible hein, on est pas des bêtes). Idem pour le retour.
- Une fois l'entrée au secondaire (le collège version Belge), là ça dépendra d'eux : s'ils se sentent à l'aise (moi je l'étais dès la 6ème, mon frère lui était plus craintif au début) ils iront à pied jusqu'au bus (voire jusqu'à leur établissement selon la distance) sinon on les accompagnera, soit à pied si on peut, soit effectivement en voiture si pas d'autres moyens).
Après, ils seront assez grands pour se démerder ^^

Perso, dans la campagne j'ai pas spécialement de crainte, même si j'avoue ne pas avoir envie de laisser mes futurs mômes crapahuter plusieurs km seuls dans la nature (comme le faisait ma mère et ses sœurs, quand sa famille vivait à 8km de l'école). Mais ayant souvent été seule à la maison dès mes 11 ans, sans jamais avoir eu de problèmes et sans jamais avoir eu peur, je ne vois pas pourquoi j’élèverais mes enfants autrement. Mais je ne leur imposerais rien : si l'enfant n'est pas rassuré, justement, je ferais en sorte de ne pas le laisser seul.

Après, je dis ça parce que je vis à la campagne et que j'ai toujours vécu comme ça. J'aurais du vivre en ville, je n'aurais certainement pas eu ce discours je pense. J'en suis même convaincue.

Je finirais juste en rebondissant sur les propos de @A Kane

à savoir "Je pense pas qu'il y a plus de tarés qu'il y a 50 ans"
> je suis de cet avis : il n'y en a pas plus, juste qu'il y en a plus qui se font pincer parce que les gens parlent. Il n'y a pas si longtemps, une femme violée ne le disait pas, parce que c'était honteux, que plus personne ne voudrais lui parler ou même être en sa présence. C'est juste ça qui a changé. Mais des violeurs, des pédophiles, des enlèvements, il y en a toujours eu ...
 
28 Août 2013
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Montpellier
sciencesaucinema.fr
Je viens de lire un autre article sur un sujet proche sur Rue89 : http://rue89.nouvelobs.com/2014/10/01/comment-a-interdit-enfants-marcher-255181

L'article revient sur le fait que les enfants font de moins en moins de trajets à pied car la ville n'est adapté qu'à l'adulte motorisé. Il montre également le cercle vicieux qui en résulte. Les enfants parcours moins la ville à pieds donc les parents ne leur donnent pas d'autonomie pour aller à l'école à pied ou chercher le pain.
Bien sûr que la rue avec des autos est dangereuse mais si on n'apprend pas avec les parents comment ci déplacé (traverser sur les passages cloutés quand le bonhomme est vert...), on ne saura jamais.
Quand j'étais petite la majorité de mes déplacement quotidien était à pied, mes parents ont ainsi pu m'apprendre les règles de sécurité. Quand ils ont vu que je les connaissais et les appliquais, ils m'ont laissé aller seule à l'école à 15 min de chez moi (en CM) et avec plusieurs rues dangereuses à traverser (dont celle de l'école). Ils savaient également que je ne faisais pas toujours le trajet seule puisque je croisais des amis sur la route. Les adultes faisaient confiance dans le groupe d'enfant pour qu'on se gère les uns les autres pour qui n'arrive rien de grave.
 

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