Je suis assez d'accord avec le ton de l'article, et je vais en profiter pour exprimer quelques opinions personnelles sur le sujet (la banalisation de la prostitution des femmes).
- Déjà, je suis assez choquée par cette notion de "faire l'amour comme des hommes" pour deux raisons : 1) ça met tous les hommes (et, indirectement, les femmes) dans le même panier, et 2) on nous présente ça comme l'idée révolutionnaire et féministe du siècle, alors que en gros il s'agit de copier "les hommes", ou plutôt de copier une représentation stéréotypée de ce qu'est la sexualité masculine (= les hommes ont des besoins sexuels à combler, il est donc normal qu'ils couchent à droite à gauche sans sentiments blablabla). Vachement féministe.
J'ai aussi l'impression qu'avec les sites et autres séries télévisées on essaie limite de nous glamouriser la prostitution, ce qui me semble absolument dégueulasse.
Je trouve assez sordide de chercher à nous justifier la prostitution en la présentant comme un pouvoir féminin, un avantage des femmes sur les hommes, et un concept féministe.
- J'ai assez peur de cet éventuel retour des maisons closes, qui, certes, apporte de la """sécurité""" (elles seront relativement protégées des malades, pas de la prostitution en elle-même, duh) aux prostituées, mais risque de normaliser complétement la prostitution en essayant de la rendre moralement acceptable. Genre : "elles vont pas se faire tabasser et tuer, alors c'est plus si grave de vendre leur vagin.".
Ca m'énerve aussi pour la simple raison qu'enfermer des femmes dans une maison close pour que des hommes puissent venir tirer leur coup après une dure journée de travail, c'est médiéval et indigne de tous les progrès qui ont été fait en matière de droits des femmes.
Je précise que je serais tout aussi outrée si l'on proposait d'ouvrir des maisons closes pour des clientes qui viendraient s'acheter un homme, dans tous les cas le simple principe de payer pour baiser me parait moralement inacceptable. Et je trouve scandaleux que le message transmis à la nouvelle génération de petites filles soit : "tu as le droit de te prostituer si tu veux, il n'y a rien de mal à se faire payer pour coucher, le sexe est un service comme un autre."
- Quand à l'argument de la prostituée qui fait son métier "par choix", ok, mais déjà c'est une minorité (la majorité étant quand même des jeunes filles rêvant d'une vie meilleure qui se retrouvent envoyées dans des maisons de dressage avant de finir sur le trottoir), et j'ai un peu peur que cette idée "révolutionnaire" qui consiste à nous présenter la prostitution comme une vocation finisse par nous faire oublier toutes ces filles dont la vie a été détruite au nom d'une vision stéréotypée de la sexualité masculine (sexualité qui a mon avis a plus à voir avec des siècles de culture occidentale qu'avec la nature profonde du sexe masculin).
Ceci dit, il est tout aussi préhistorique de cracher sur les prostituées.