Chouette idée d'article !
Pour ma part, j'ai été politisée assez tard, enfin, vers 16-17 ans seulement. Même si la lecture assidue de Télérama pendant toute mon enfance n'a peut-être pas été sans incidence sur mon orientation politique (:
Je comprends ainsi le mot "enfance" comme "avant d'avoir vingt ans" :
- Le dernier jour d'un condamné, Victor Hugo. Le plus beau plaidoyer que je connaisse contre la peine de mort.
- La saga des Malaussène (évidemment...) de Pennac : pas ouvertement politique, mais qui m'a ouvert les yeux sur un autre univers que ma banlieue ouest bourgeoise. Un autre regard sur le monde, sur les gens, sur les questions sociales.
- Le Grand Bond en arrière, Serge Halimi. Qu'il faut que je relise, d'ailleurs. Sur la montée en puissance et l'hégémonie des idées libérales. Je me souviens que je n'étais pas d'accord sur tout, mais qu'il m'avait lui aussi ouvert les yeux sur bien des points, et apporté une cohérence, un schéma explicatif convaincant des mutations que le monde a connu ces dernières décennies.
Ah si ! Tout de même. Un bouquin qui date vraiment de l'enfance : mon livre d'Histoire de troisième. Ou comment j'ai découvert (oui, je vous l'ai dit, je vivais dans un univers ultra protégé et coupé du réel) les ravages possibles de l'intolérance, de la peur, des crises économiques, de la pauvreté, de l'ignorance, etc. Enfin compris ce que signifiaient réellement les mots nazisme, fascisme, antisémitisme, totalitarisme. Mais aussi ce qu'étaient la Résistance, le mouvement ouvrier, l'Etat-providence.