POURQUOI ILS ONT FAIT ÇA À SANSA ?
Excusez le coup de gueule dès le début de post, mais dans le genre
rape and revenge caractérisé, étant un peu au courant de l'arc narratif de Sansa Stark dans les livres du
Trône de Fer (sans les avoir lus #shame), où elle apprend la manipulation tout en se construisant (alors qu'elle sortait d'un contexte très violent et oppressant pour elle, mais c'est une façon de dépeindre une princesse de conte de fées qui se réveille dans un cauchemar) et en devenant jour après jour plus maligne, diplomate et à l'aise en société,
Genre, ils trouvaient qu'elle n'en avait pas assez chié comme ça ? Les humiliations publiques, les coups, le fait d'être déshabillée en public, son premier mariage forcé, les approches bien glauques du type qui voulait pécho sa mère #pedobear, et la souffrance morale qu'elle a subie tous les jours, c'était pas suffisant pour eux ?
Heureusement, il existe en fiction des personnages féminins forts qui n'ont pas eu besoin de souffrir pour être badass, j'en vois quelques-unes :
Matilda Wormwood de Roald Dahl, qui, bien qu'elle vive dans une famille d'incultes fiers de l'être qui la délaissent complètement, est de toute façon une petite fille aux capacités intellectuelles extraordinaires, et pleine d'humilité et de bonté aussi.
Lyra Belacqua dans la saga
À la croisée des mondes de Philip Pullman, c'est une gamine forte en gueule et aventureuse, et ce, bien avant de perdre son ami Roger, de découvrir que sa mère est un monstre narcissique et arriviste, et d'avoir dû s'éloigner physiquement de son dæmon (une expérience horriblement douloureuse pour elle). Dès le début des livres, on voit qu'elle ne se laisse pas emmerder
Claire Beauchamp Randall Fraser, d'
Outlander. Même débarquée au XVIIIe siècle au milieu d'Anglais et d'Écossais machos, elle a un fort caractère, est sûre de sa science, et ne se laisse pas marcher sur les pieds depuis le début de sa série. Bon, c'est sûr, on peut supposer que c'est (un peu) son passé d'infirmière de guerre qui l'a rendue ainsi. À noter que c'est son mari, Jamie, qui a subi maintes violences physiques et sexuelles (la dernière fois que je m'étais sentie aussi mal à l'aise devant une série, c'était quand Ramsay torturait Theon dans GoT...).
LaDonna Batiste-Williams dans
Treme. Là on parle d'un cas un peu différent des autres, car
, mais elle montre depuis le début de la série une volonté de fer, notamment quand il s'agit de mener sa vie comme elle l'entend. Même constat pour la cheffe cuisinier
Janette Desautel, de la même série, qui n'a pas subi de traumatisme profond (il me semble).
Luna Lovegood dans
Harry Potter, c'est un personnage qui subit le harcèlement scolaire mais elle n'est pas définie par ça (plutôt par sa gentille "bizarrerie"), et c'est sa coolitude qui est mise en avant dans les romans. Luna je t'aime
Margaery Tyrell dans GoT, c'est l'archétype de la fille heureuse, qui a été élevée dans une famille infiniment riche, elle a été "formée" par sa dévouée grand-mère (Olenna, je t'aime), et elle reste un des personnages féminins les plus forts de la série : intelligente, forte en manipulation, et capable de plier l'équivalent fantasy de l'empereur Caligula à sa volonté.
Brienne of Tarth, toujours dans GoT, a subi moqueries, quolibets et humiliations durant son enfance à cause de sa laideur et de sa grande taille, mais sa volonté de porter l'armure et de se battre avec une épée est visiblement antérieure à cette période, et ne résulte pas du comportement indigne des garçons envers elle. Apparemment, Lady Bri voulait juste être... elle, sans filtre, et je trouve ça beau.