Hello,
Suite à la réunion d'aujourd'hui, je vous poste un petit résumé de ce que j'ai présenté :
J'ai parlé de deux nouvelles lues dans "Sorcières ordinaires" de Michèle Gazier.
Vous pouvez retrouver les références du bouquin dans ma liste de lecture Libfly : http://www.libfly.com/club-de-lecture-madmoizelle-liste-5138.html
La première raconte l'arrivée d'une petite fille malade dans une famille inconnue (des amis de ses parents si je ne me trompe pas). Toute l'histoire est racontée du point de vue de la petite fille de 5 ou 6 ans. L'auteure insiste plus particulièrement sur la relation de la petite avec Maria, une dame excentrique, aussi effrayante que fascinante. Jusqu'à la fin, le doute persiste : est-ce que Maria est une sorcière ? Est-ce qu'elle pratique des rituels étranges à base de sacrifice de poulets ? On est tenté de se laisser emporté par le point de vue de la petite fille, mais également de rationaliser comme le ferait un "adulte sérieux". Au passage, j'avais oublié de parler de quelque chose d'important pendant la réunion : le thème de la langue étrangère ! Car la famille chez qui se retrouve la petite fille parle le catalan, langue que ne connaît pas du tout notre héroïne et qui renforce au début de l'histoire le côté "étrange" de la vieille Maria. Au fur et à mesure de l'histoire, la petite fille apprend cette langue et finit par un peu oublier sa langue maternelle. Et j'ai trouvé ça aussi très intéressant car c'est en apprenant à parler catalan qu'elle se rapproche de Maria et l'apprécie davantage (tout en restant impressionnée et un peu effrayée par elle...).
La deuxième nouvelle est très différente. Elle retrace le parcours d'une jeune femme américaine, Linda, mariée, mère de deux enfants. Femme au foyer, elle s'ennuie pas mal dans sa petite vie bien rangée. Mais de plus en plus, Linda est troublée par des phrases françaises qu'elle entend intérieurement, qu'elle ne comprend pas (puisqu'elle ne parle pas un mot de français) et qu'elle note frénétiquement dans un carnet. Lui viennent également en tête des noms inconnus : Paul Eluard. Elle a d'ailleurs appelé son fils Paul en raison de ce nom qu'elle trouve fascinant et d'un début de poème français qu'elle associe à ce nom. Plus le temps passe et plus elle est obsédée par la France, sa cuisine, sa langue... A tel point que cette obsession inquiète son mari et son entourage. Ici encore, on retrouve le côté sorcière du quotidien, d'une femme isolée que l'on trouve étrange, qui a quelque chose de mystique... Au fil de l'histoire, Linda enquête sur d'éventuels liens avec la France et interroge sa mère (encore quelque chose que j'ai oublié de mentionner, zut !). Finalement, on suit l'héroïne dans cette quête personnelle, on plonge avec elle dans des souvenirs d'enfance... Et on commence à comprendre que quelque chose cloche lorsque Linda se met à faire un cauchemar récurrent (étrange histoire d'accident de voiture la mettant en scène petite sur une route de montagne). Je ne vous révèle pas toute la fin ici si jamais vous voulez lire l'histoire mais la chute est à la fois très frustrante car en tant que lecteur, on finit par posséder tous les éléments qui nous permettent de connaître la vérité sur l'enfance et les origines de Linda, tandis qu'elle même reste dans l'ignorance car son mari jette bêtement la seule preuve qui aurait permis à Linda de connaître la vérité. Est-ce que ça aurait été mieux pour elle ? En tout cas, elle finit par reprendre le cours de sa vie, apaisée malgré cette mauvaise période de cauchemars en français, et décide de se concentrer sur son rôle de mère, son amour pour la famille qu'elle a construite...
Globalement, deux histoires très différentes mais subtiles et sensibles. Une écriture épurée, peut-être un chouilla trop descriptive à mon goût mais qui a le mérite d'être efficace, d'aller à l'essentiel.
Et le thème des sorcières ordinaires m'a beaucoup plus, même si ça s'éloigne de l'enfance pour le coup.
Au passage, j'en profite pour annoncer le prochain thème proposé par @suomi : le féminisme !
Cela peut être un classique de la littérature féministe comme Beauvoir, mais également un essai, un roman plus actuel... (je sais qu'en jeunesse il y a aussi des choses qui sortent sur ce thème maintenant, comme "On n'est pas des poupées, mon premier manifeste féministe").
A bientôt
Suite à la réunion d'aujourd'hui, je vous poste un petit résumé de ce que j'ai présenté :
J'ai parlé de deux nouvelles lues dans "Sorcières ordinaires" de Michèle Gazier.
Vous pouvez retrouver les références du bouquin dans ma liste de lecture Libfly : http://www.libfly.com/club-de-lecture-madmoizelle-liste-5138.html
La première raconte l'arrivée d'une petite fille malade dans une famille inconnue (des amis de ses parents si je ne me trompe pas). Toute l'histoire est racontée du point de vue de la petite fille de 5 ou 6 ans. L'auteure insiste plus particulièrement sur la relation de la petite avec Maria, une dame excentrique, aussi effrayante que fascinante. Jusqu'à la fin, le doute persiste : est-ce que Maria est une sorcière ? Est-ce qu'elle pratique des rituels étranges à base de sacrifice de poulets ? On est tenté de se laisser emporté par le point de vue de la petite fille, mais également de rationaliser comme le ferait un "adulte sérieux". Au passage, j'avais oublié de parler de quelque chose d'important pendant la réunion : le thème de la langue étrangère ! Car la famille chez qui se retrouve la petite fille parle le catalan, langue que ne connaît pas du tout notre héroïne et qui renforce au début de l'histoire le côté "étrange" de la vieille Maria. Au fur et à mesure de l'histoire, la petite fille apprend cette langue et finit par un peu oublier sa langue maternelle. Et j'ai trouvé ça aussi très intéressant car c'est en apprenant à parler catalan qu'elle se rapproche de Maria et l'apprécie davantage (tout en restant impressionnée et un peu effrayée par elle...).
La deuxième nouvelle est très différente. Elle retrace le parcours d'une jeune femme américaine, Linda, mariée, mère de deux enfants. Femme au foyer, elle s'ennuie pas mal dans sa petite vie bien rangée. Mais de plus en plus, Linda est troublée par des phrases françaises qu'elle entend intérieurement, qu'elle ne comprend pas (puisqu'elle ne parle pas un mot de français) et qu'elle note frénétiquement dans un carnet. Lui viennent également en tête des noms inconnus : Paul Eluard. Elle a d'ailleurs appelé son fils Paul en raison de ce nom qu'elle trouve fascinant et d'un début de poème français qu'elle associe à ce nom. Plus le temps passe et plus elle est obsédée par la France, sa cuisine, sa langue... A tel point que cette obsession inquiète son mari et son entourage. Ici encore, on retrouve le côté sorcière du quotidien, d'une femme isolée que l'on trouve étrange, qui a quelque chose de mystique... Au fil de l'histoire, Linda enquête sur d'éventuels liens avec la France et interroge sa mère (encore quelque chose que j'ai oublié de mentionner, zut !). Finalement, on suit l'héroïne dans cette quête personnelle, on plonge avec elle dans des souvenirs d'enfance... Et on commence à comprendre que quelque chose cloche lorsque Linda se met à faire un cauchemar récurrent (étrange histoire d'accident de voiture la mettant en scène petite sur une route de montagne). Je ne vous révèle pas toute la fin ici si jamais vous voulez lire l'histoire mais la chute est à la fois très frustrante car en tant que lecteur, on finit par posséder tous les éléments qui nous permettent de connaître la vérité sur l'enfance et les origines de Linda, tandis qu'elle même reste dans l'ignorance car son mari jette bêtement la seule preuve qui aurait permis à Linda de connaître la vérité. Est-ce que ça aurait été mieux pour elle ? En tout cas, elle finit par reprendre le cours de sa vie, apaisée malgré cette mauvaise période de cauchemars en français, et décide de se concentrer sur son rôle de mère, son amour pour la famille qu'elle a construite...
Globalement, deux histoires très différentes mais subtiles et sensibles. Une écriture épurée, peut-être un chouilla trop descriptive à mon goût mais qui a le mérite d'être efficace, d'aller à l'essentiel.
Et le thème des sorcières ordinaires m'a beaucoup plus, même si ça s'éloigne de l'enfance pour le coup.
Au passage, j'en profite pour annoncer le prochain thème proposé par @suomi : le féminisme !
Cela peut être un classique de la littérature féministe comme Beauvoir, mais également un essai, un roman plus actuel... (je sais qu'en jeunesse il y a aussi des choses qui sortent sur ce thème maintenant, comme "On n'est pas des poupées, mon premier manifeste féministe").
A bientôt