Comment j'ai arrêté d'être nulle en maths

[Aeluthian]

Euh, alors, j'ai rien contre continuer de parler de cela, mais je crains qu'on ne dérive de sujet principal (par rapport au sujet de l'article, à savoir s'en sortir face aux maths/etc.)...

Par contre, c'est plus sur l'idée

comme tout le monde tu as ta propre intelligence

où je ne suis pas d'accord... Tout simplement parce qu'on subi énormément de monde dans les médias, dans la rue, au quotidien, et occasionnellement des maîtres (ou maîtresses) en matière de connerie, et qu'on désigne comme tel. Que ce soit des politiciens qui crachent des inepties sexistes, des pervers narcissiques complètement imbibés par la culture du viol, des parents dont les préjugés sortent tout droit du 19e siècle... Et c'est sans compter des individus rongés par l'argent qui mette la planète, biodiversité comme cultures rarissimes, à feu et à sang, sans le moindre remord.

Alors, oui, je comprends parfaitement le message de tolérance derrière un propos tel que "on a tous une intelligence", "il y a plusieurs manières d'être intelligente (ou intelligent)", et des tas d'autres, et je ne me moque pas de cette motivation qu'il y a derrière.
Cependant, l'existence même du site Madmoizelle.com et de pleins d'autres trucs pour se battre contre le sexisme, la discrimination, les conspirationnismes, des injustices, et j'en passe ; prouvent qu'il y a de la bêtise humaine sur Terre. On serait toutes intelligentes et tous intelligents, le monde ne serait pas ainsi (et probablement mieux, par mon absence, déjà ). Mais aujourd'hui, nous sommes nombreuses et nombreux à se battre contre des conneries plus ou moins grandes, mais elles sont portées par d'autres être humains !

Histoire d'éviter un malentendu, oui, il y a mille et une façons d'être intelligente ou intelligent. Mais il y a tout autant de façons d'être débile (ou peut-être plus... j'hésite, parfois).

Tout cela pour dire que l'argument "chaque personne sur Terre est intelligente, tu es une personne, donc tu l'es aussi"... bah, je ne le trouve pas vraiment valable.
Être débile n'est pas une impossibilité dans notre continuum d'espace-temps... d'autres le sont déjà, pourquoi ne pourrais-je point ?


Bon, après, si ça peut te rassurer @ben quoi ? , je ne m'enfonce pas moi-même, au contraire, c'est plus un élan narcissique. En vrai - 'faut pas déconner - je vaux moins que ça ^^

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Par contre, pour en revenir à la question des soucis en maths... j'aimerai beaucoup soutenir des proches pour qu'elles et ils arrêtent de se bloquer quand elles ou ils sont face à cette matière, mais je sais pas comment faire !

 

[prettyrosemary]

Je suis tellement d'accord avec tout ce qui est dit dans cet article !
Bon moi je suis vraiment pas chiffres, ça me saoule, j'ai même pas envie d'essayer tellement j'suis une L dans l'âme (dixit la meuf qui a fait ES et qui, donc, a eu 5 en maths au bac). Mais dès le plus jeune âge, tu as comme l'impression qu'il faut faire un choix, que tu seras OU littéraire OU matheuse et qu'y'a pas moyen nannan que tu gères sur les deux plans. Le formatage se fait dès le primaire en fait. Je me souviens qu'au collège j'avais de très bonnes notes en français et des notes juste correctes en maths (autour de la moyenne) ce qui justifiait que tous tes profs me cataloguent. "Elle, c'est pas une matheuse." Et tant pis si dans ton petit coeur de licorne t'avais envie de faire une carrière dans le domaine ou même juste faire des progrès...

Quant à la question du sexe, quand j'étais au lycée, les garçons étaient plus naturellement redirigés vers les filières scientifiques, à résultats équivalents. J'aimerais croire que ça a un peu bougé depuis... :/

 

[BluePumpkin]

Merci Clémence ! Personnellement je peux témoigner depuis l'autre côté du miroir... on m'a aussi toujours cataloguée plutôt littéraire à cause de ma passion pour la lecture et l'écriture, mais j'ai toujours été bonne en maths aussi, et finalement je me retrouve à l'université en math, comme quoi et dans ce cadre-là, j'ai aidé plusieurs élèves qui passaient leur bac et qui se disaient nuls en maths, et j'ai toujours essayé de leur enlever cette idée de la tête, en leur montrant qu'ils sont parfaitement capables d'y arriver quand on se penche tranquillement sur le problème et qu'on essaie de trouver d'autres moyens d'expliquer la solution. Et effectivement, souvent ils bloquent d'emblée, avant d'avoir lu la fin de la consigne, parce qu'un mot ou une formulation leur font peur, et ils se disent immédiatement "oh non ! Mais y a des polynômes, je suis nul-le avec les polynômes, j'ai pas compris la question, je vais pas y arriver". Et c'est bien dommage parce qu'avec un peu de patience et un peu moins de stress ils en sont parfaitement capables

 

[AngelTen Richard II]

Pareil mais pour le sport. J'ai beaucoup de complexes vis a vis de mon corps et tout ce qui tournait autour me mettait mal à l'aise, et parce que je suis trans tout le côté "sports de filles avec les filles" me mettait mal. Je me suis persuadé que de toute façon j'étais nul, tout en rêvant de devenir un beau gosse musclé
Alors maintenant J'ai encore du mal, à part la piscine où j'ai cessé de complexer dans mon maillot depuis que je vais à un endroit où les vestiaires sont individuels, et que je nage seul, donc pas de pression sur le fait d'être une femelle en maillot de bain avec des poils aux pattes, je me sens plus jugé comme un bout de viande par mes camarades de collège.
Ça m'a fait ça pour beaucoup de choses d'ailleurs, j'ai pris le fait d'être une fille comme une fatalité, y compris vis à vis de mes propres envies pour mon genre (envie de ne plus avoir de poitrine ni de fesses évasees, envie de vêtements au look masculin...).
La course est encore difficile, et bon avec ma vue c'est vrai que tous les sports à balle sont compliqués (pour le coup j'ai vraiment un problème avec les ballons) mais déjà je fais du sport et j'arrête de penser au fait que je suis nul ou bon, j'en fait pour moi et je me fixe mes propres objectifs, tant pis s'ils sont différents de ce qui devrait être fait selon telle ou telle directive de santé, régime minceur, anciens profs de sport, ou ma mère. Ça permet de se réapproprier son corps et de ne plus avoir honte de soi. Je crois que les croyances limitantes jouent beaucoup sur la peur et sur la honte. On a honte parce qu'on se compare aux autres, du coup la stratégie de défense est "C'est normal, je suis nul-le, c'est le destin". Et en tant qu'assignées filles on est encouragées à ne pas chercher à changer les choses et à avoir un impact sur le monde. On est pas encouragées à se depasser, à être exceptionnelles mais au contraire à se conformer.

 

[WinterFaye]

Je déterre un peu cet article car Horizon Gull vient de sortir une vidéo sur le sujet, assez intéressante !