Commentaires sur Déprogrammé du festival d’Angoulême, Bastien Vivès ne semble pas prêt à se remettre en question

[Maëlle Le Corre]

Ce sujet est dédié aux réactions concernant cet article :
Déprogrammé du festival d’Angoulême, Bastien Vivès ne semble pas prêt à se remettre en question

 

[Cha_215]

Mouais, tout ça ressemble à un message rédigé par un expert en Relations publiques, j'y crois pas une seconde.

En tout cas, cette manière de brandir la liberté d'expression à tout va, c'est relou à force.
"Liberté" ne veut pas dire pouvoir faire ce qu'on veut, sans subir de conséquences quand on dépasse les bornes.
Personne n'a le devoir d'accepter/de tolérer la haine, les jugements intolérants des autres, les "opinions illégales" ... sans broncher ou sans agir.
La liberté d'expression marche dans les 2 sens.
Que celleux qui souhaitent balancer des horreurs le fassent s'ils le souhaitent (c'est vrai que le monde manquerait quelque chose de très important sans l'opinion de certain-e-s ) mais faut pas s'étonner si d'autres leur mettent le nez dans leur caca quand c'est illégal, puant d'intolérance, etc.

 

[Membre supprimé 366029]

Je trouve plutôt inquiétant qu'il ait pu voir les réseaux sociaux comme un défouloir, ou même qu'il considère que ce soit une excuse suffisante au vu des propos franchement choquant qu'il a tenu envers une de ses consœurs. Surtout que pour rappel, Emma ne s'adressait même pas à lui et n'a rien dit qui méritait des retours de bâtons : elle parlait juste de la charge mentale. Vu qu'Emma a ressorti tout ça pour l'occasion, je suppose qu'il n'avait jamais jugé bon jusque là de lui présenter des excuses. En sachant que ce n'est pas tout récent non plus... J'ai un peu de mal à croire à la sincérité des excuses.

De plus, il oublie que la loi indique bel et bien que la production de dessins pédopornographique est illégal. Donc même si on laisse de côté les propos qu'il a pu avoir, ça reste non. Aux dernières nouvelles, la loi ne prévoit pas d'exception au nom de l'art. Je ne sais d'ailleurs pas comment on peut se dire que faire un dessin qui explicite des relations sexuels entre enfant/adulte voir enfant/membre de la famille, tout en lâchant quelques propos pédophiles en interview, cela puisse passer crème.

Enfin si, je vois tout à fait comment. Parce que certains pensent que l'art, ça excuse tout. Parce qu'en plus c'est un homme et désolée, mais les hommes sont régulièrement plus excusé que les femmes. La preuve avec ses insultes et menaces envers Emma. Il y a quand même des gens qui s'étaient rangé à son avis, comme si parler de charger mentale était plus choquant que de souhaiter "que son enfant la tue" ou d'espérer que son enfant se fasse violer. Je dirais même que Bastien Vivès est probablement juste la partie visible de l'iceberg, puisque face à ses excuses, certains considèrent toujours qu'il ne devrait pas s'excuser : comprenez, les gens sont des coincés du cul, l'art ne doit pas s'excuser.

Si j'avais lu ses excuses dans un autre contexte, je me serais peut-être (naïvement) laissé attendrir ; mais ça arrive après sa déprogrammation. Je pense qu'à ce stade, le mieux pour lui est de simplement faire profil bas. Ou agir de façon concrète. Pourquoi ne pas reverser une partie de ce qu'il a touché avec ses bd qui présentent de la pédopornographie à des associations qui luttent contre ces crimes, ou juste une action pour ces victimes ? Car les excuses, avec seulement des mots, on en entends constamment et ça les rends vides de sens.

 

[Membre supprimé 366371]

Je suis vraiment dégoûtée par toute cette histoire; J'aime beaucoup la bande dessinée, et je sais à quel point ça peut être un milieu encore bien sexiste, mais je ne connaissais pas Bastien Vivès et ces bds pédopornographiques. J'ai même réussi à passer à coté de la polémique sur Petit Paul. Ce que je trouve le plus effrayant dans tout ça c'est le silence autour de ces bds problématiques, le fait qu'on a pu le publier et que finalement peu d'auteurs ou autres éditeurs ne semblent avoir pris position publiquement pour dire que quand même y avait peut-être un petit problème. Enfin pour Petit Paul j'ai compris qu'il y en avait un peu eu, mais que c'était retombé ( comme ça va sûrement le faire avec cette histoire). Et le peu de réactions, à priori de tous les auteurs et éditeurs qui participent au festival ( sans parler d'Astier, je sais qu'il n'est que président du jury, mais je sais pas, je trouve ça choquant qu'il n'y réagisse pas ). Ou bien je suis passée à coté de beaucoup de réactions...

 

[Membre supprimé 366029]

@Lynx Coïncidence ou non mais il y a quelques mois, j'étais tombé sur le TikTok d'une éditrice qui en parlait et qui disait qu'elle ne comprenait pas pourquoi ce genre de livres étaient publiés. Il y a eu des réactions mais globalement étouffées parce que les gens n'ont pas l'air de trop vouloir en parler. Il y a aussi cette justification par la liberté d'expression, l'Art, etc...

J'avoue que moi-même sur le moment, quand j'ai vu la vidéo, je n'avais pas cherché plus que ça parce que je n'avais pas envie de creuser et de donner de l'attention à ce genre d'auteur. J'étais loin de me douter que c'était quelqu'un de visiblement reconnu.

 

[GwenP]

Le cas de Vivès me fait personnellement frissonner parce que ... ce n'est pas du tout un cas isolé.
On a parlé de Matzneff, on parle de Vivès. Vous noterez qu'ils ont presque autant d'admirateurs que de détracteurs. Ils sont publiés, adulés, respectés, primés, et quand quelques collectifs gueulent assez fort, ça fait profil bas quelques temps et puis ça ressort dès que ça peut. La remise en question ? Elle n'existe que pour faire joli.

J'ai fréquenté le milieu du jeu vidéo, de la BD, de l'animation.

Vivès me rappelle cruellement beaucoup de garçons que j'ai connus dans ces milieux.
Des gens qui vont dire haut et fort que NOOOOON ils sont pas sexistes (ni racistes), que Marsault c'est MARRANT ET SUPER BIEN DESSINE, que CA VA ON RIGOLE HOOOO.

Ce sont toujours des hommes, blancs, issus de milieux plutôt favorisés (pas forcément extrêmement riches, mais en général qui n'ont pas travaillé pour se payer leurs études. Papa et Maman avaient de quoi assurer au moins un studio en coloc, dont ils se rappelleront comme "les plus belles années de leur vie", à boire des coups avec leurs potes et à traiter toutes les nanas de la classe de salopes.)

En général, ce sont des "nice guys" qui rêvent tous de faire 20 cm et 30kg de + mais qui ne font jamais de sport. Et ils ont en commun la détestation profonde des femmes, des enfants, des gens en général, des "gens pour qui tout est facile" (on ne sait pas qui, mais une bonne grosse logique d'incel au fond).
Ils estiment très fort qu'ils en ont "chié" dans la vie parce que Théo leur a mis la tête dans les chiottes quand ils étaient en 5eB et que Julie n'a pas voulu sortir avec eux en 3e.
Ils n'ont aucune nuance, aucune ouverture d'esprit sur les problèmes des autres, aucune empathie ("car en vrai ils sont gentils mais ils en ont tellement pris dans la gueule qu'ils ont décidé de devenir des connards").

Ils rient très fort à des blagues sur le viol, sur le viol d'enfants, sur l'holocauste. Mais ils ne sont pas politisés NOOOOOON CA VA ON RIGOLE.

Problème ? Ils vieillissent.

Certains deviennent connus. Puis influents. Puis respectés, adulés, primés.
On voir le résultat. De la Ligue du Lol à Angoulême.

Je peux vous garantir que le boys club ne changera pas d'un iota dans les prochaines années. Voire qu'ils rêvent de représailles envers les "salopes" qui les empêchent de bien rigoler.

 

[MaïaLéa]

Le cas de Vivès me fait personnellement frissonner parce que ... ce n'est pas du tout un cas isolé.
On a parlé de Matzneff, on parle de Vivès. Vous noterez qu'ils ont presque autant d'admirateurs que de détracteurs. Ils sont publiés, adulés, respectés, primés, et quand quelques collectifs gueulent assez fort, ça fait profil bas quelques temps et puis ça ressort dès que ça peut. La remise en question ? Elle n'existe que pour faire joli.

J'ai fréquenté le milieu du jeu vidéo, de la BD, de l'animation.

Vivès me rappelle cruellement beaucoup de garçons que j'ai connus dans ces milieux.
Des gens qui vont dire haut et fort que NOOOOON ils sont pas sexistes (ni racistes), que Marsault c'est MARRANT ET SUPER BIEN DESSINE, que CA VA ON RIGOLE HOOOO.

Ce sont toujours des hommes, blancs, issus de milieux plutôt favorisés (pas forcément extrêmement riches, mais en général qui n'ont pas travaillé pour se payer leurs études. Papa et Maman avaient de quoi assurer au moins un studio en coloc, dont ils se rappelleront comme "les plus belles années de leur vie", à boire des coups avec leurs potes et à traiter toutes les nanas de la classe de salopes.)

En général, ce sont des "nice guys" qui rêvent tous de faire 20 cm et 30kg de + mais qui ne font jamais de sport. Et ils ont en commun la détestation profonde des femmes, des enfants, des gens en général, des "gens pour qui tout est facile" (on ne sait pas qui, mais une bonne grosse logique d'incel au fond).
Ils estiment très fort qu'ils en ont "chié" dans la vie parce que Théo leur a mis la tête dans les chiottes quand ils étaient en 5eB et que Julie n'a pas voulu sortir avec eux en 3e.
Ils n'ont aucune nuance, aucune ouverture d'esprit sur les problèmes des autres, aucune empathie ("car en vrai ils sont gentils mais ils en ont tellement pris dans la gueule qu'ils ont décidé de devenir des connards").

Ils rient très fort à des blagues sur le viol, sur le viol d'enfants, sur l'holocauste. Mais ils ne sont pas politisés NOOOOOON CA VA ON RIGOLE.

Problème ? Ils vieillissent.

Certains deviennent connus. Puis influents. Puis respectés, adulés, primés.
On voir le résultat. De la Ligue du Lol à Angoulême.

Je peux vous garantir que le boys club ne changera pas d'un iota dans les prochaines années. Voire qu'ils rêvent de représailles envers les "salopes" qui les empêchent de bien rigoler.

Ho mince, j'ai l'impression que tu viens de décrire mon beau-frère et plein de potes de mon mari...
Merci de mettre des mots sur ce que je ressentais déjà...

 

[Illyria]

Tout ce discours puant sur les femmes, cette impression d'être au dessus tout le monde et d'être subversif, de se transcender par l'art comme nulle autre personne et que son existence dans ce milieu relève le niveau général et de par ce fait, est indispensable me fait penser au discours des incel.

 

[Mawrcan]

@Morgana Talbot Je trouve la comparaison à Matzneff appropriée : à ma connaissance, bien avant d'être accusé de quoi que ce soit il racontait sur les plateaux TV être attiré par les jeunes adolescentes, n'est-ce pas ?
Mais je te rejoins sur la responsabilité collective. Tout son entourage, sa maison d'édition et plus largement le monde de la BD (je ne sais pas qui sont ces auteurs qui se sont émus de la tenue de l'expo à Angoulème. Perso j'ai vu 2-3 réactions de dessinatrices et c'est tout) sont collectivement responsables. Mais je considère les aveux de BV comme des menaces sérieuses. Je pense à sa famille : qui laisserai un homme qui reconnait avoir des fantasmes pédophiles et incestueux élever un enfant ?? Qu'on ne vienne pas me dire que son entourage n'est pas au courant. Si moi, qui ne suis pas journaliste ou enquêtrice, j'ai pu retrouver très facilement ses vieux messages de forum, n'importe qui peut le faire.

 

[Membre supprimé 366029]

@Morgana Talbot Si je ne sais pas trop quoi penser de la comparaison entre lui et d'autres, je te rejoins néanmoins à 100% sur le fait qu'il n'est qu'une partie visible de l'iceberg. Malheureusement...

 

[Patacha]

@GwenP dieu que ça m'en rappelle certains

 

[Junejo]

Le cas de Vivès me fait personnellement frissonner parce que ... ce n'est pas du tout un cas isolé.
On a parlé de Matzneff, on parle de Vivès. Vous noterez qu'ils ont presque autant d'admirateurs que de détracteurs. Ils sont publiés, adulés, respectés, primés, et quand quelques collectifs gueulent assez fort, ça fait profil bas quelques temps et puis ça ressort dès que ça peut. La remise en question ? Elle n'existe que pour faire joli.

J'ai fréquenté le milieu du jeu vidéo, de la BD, de l'animation.

Vivès me rappelle cruellement beaucoup de garçons que j'ai connus dans ces milieux.
Des gens qui vont dire haut et fort que NOOOOON ils sont pas sexistes (ni racistes), que Marsault c'est MARRANT ET SUPER BIEN DESSINE, que CA VA ON RIGOLE HOOOO.

Ce sont toujours des hommes, blancs, issus de milieux plutôt favorisés (pas forcément extrêmement riches, mais en général qui n'ont pas travaillé pour se payer leurs études. Papa et Maman avaient de quoi assurer au moins un studio en coloc, dont ils se rappelleront comme "les plus belles années de leur vie", à boire des coups avec leurs potes et à traiter toutes les nanas de la classe de salopes.)

En général, ce sont des "nice guys" qui rêvent tous de faire 20 cm et 30kg de + mais qui ne font jamais de sport. Et ils ont en commun la détestation profonde des femmes, des enfants, des gens en général, des "gens pour qui tout est facile" (on ne sait pas qui, mais une bonne grosse logique d'incel au fond).
Ils estiment très fort qu'ils en ont "chié" dans la vie parce que Théo leur a mis la tête dans les chiottes quand ils étaient en 5eB et que Julie n'a pas voulu sortir avec eux en 3e.
Ils n'ont aucune nuance, aucune ouverture d'esprit sur les problèmes des autres, aucune empathie ("car en vrai ils sont gentils mais ils en ont tellement pris dans la gueule qu'ils ont décidé de devenir des connards").

Ils rient très fort à des blagues sur le viol, sur le viol d'enfants, sur l'holocauste. Mais ils ne sont pas politisés NOOOOOON CA VA ON RIGOLE.

Problème ? Ils vieillissent.

Certains deviennent connus. Puis influents. Puis respectés, adulés, primés.
On voir le résultat. De la Ligue du Lol à Angoulême.

Je peux vous garantir que le boys club ne changera pas d'un iota dans les prochaines années. Voire qu'ils rêvent de représailles envers les "salopes" qui les empêchent de bien rigoler.

Je ne suis pas très fan du parallèle entre Matzneff et Vives. Je trouve que ça n'a pas grand chose en commun. D'un côté on a un auteur qui est pédophile et raconte ses expériences, de l'autre un auteur de Bd qui dessine sur un contexte de pédophilie. Si on sait que Matzneff cautionne et promeut la pédophilie ce n'est pas le cas de Vives...