Je suis surprise du terme "salaire" employé pour le métier "autrice-illustratrice", à plus forte raison si elle publie des BD. C'est un raccourci pratique parce que les emplois d'aujourd'hui sont majoritairement salariés, et tout le système se base sur le salariat. Mais quand on connaît ses métiers de plus près, employer le mot salaire est absurde. Les artistes auteurs diffusant leurs œuvres par le biais de l'édition, sont rémunérés la plupart du temps, par des avaloirs ou avances sur droits d'auteur. Ils sont partenaires avec l'éditeur sur un contrat d'édition et de diffusion, donc ils ne sont pas leurs employés, un artiste auteur est indépendant (Entreprise Individuelle). Le faible revenu est une moyenne, car les avaloirs sont versés de différentes manières selon les accords du contrat, ou tacitement avec l'éditeur : à la livraison du travail (cela peut être en plusieurs fois), à la signature du contrat ... donc il n'y a pas de mensualisation de la rémunération, et en plus ce n'est pas comparable aux CDI et CDD. Pour percevoir de véritables droits d’auteurs, il faut que l'avance sur droits soit recouverte, ce qui implique un grand nombre de ventes d'albums, une bonne diffusion. C'est encore une autre histoire pour les publications par la presse. Ces métiers sont mal connus dans leur fonctionnement, il peut y avoir des confusions. En tout cas, cela oblige beaucoup d’auteurs à diversifier leurs activités pour joindre les 2 bouts, c'est chronophage et demande beaucoup d'énergie, comme ce que décrit abou333 pour le travail de graphiste. Beaucoup de personnes ont en tête le star système dès qu'il s'agit de métier-passion ce qui n'a absolument rien de comparable. Les artistes auteurs étant moins nombreux, le système est moins connu et mal défendu.