Commentaires sur En dépression post-partum, j’ai tenté de me suicider à la naissance de ma fille

[nip33]

Je passe par ici J'ai eu droit à un certain nombre de remarques dans le genre, surtout venant de ma belle-mère (qui avait une nounou à temps plein pour s'occuper de ses enfants ), mais aussi de la part de professionnels à l'hôpital qui me demandaient d'arrêter de me plaindre et de souffrir en silence (franchement, je leur en veux encore)...

Merci d'avoir donné des nouvelles! C'est sur que la critique est plus facile quand on est soit même aidé (je parle de ta belle mere) ! Souffrir en silence? Qu'est ce qu il ne faut pas entendre! En tout cas heureusement que ton mari a pu te soutenir comme il a pu, et ta famille également, il vaut mieux se concentrer sur les personnes qui nous apportent le soutien je pense que ça aide beaucoup !

 

[Matilda Verdebois]

@Salamandrebleue j'ai été très touchée par ton témoignage (et aussi par le vôtre @Iroise et @BravoCharlie ). Sans aller jusqu'à la DPP, j'ai aussi été totalement désemparée à la naissance de mon fils, et heureusement que mon mari et ma mère étaient là. Je retiens aussi la dernière SF que j'ai vue à la maternité, qui a su trouver les mots pour me rassurer, alors même que je me sentais totalement incapable de faire quoi que ce soit correctement.
Il y a quelque chose qui m'a marquée dans le témoignage, c'est le fait justement que la prise en charge en Belgique et la détection ont été assez rapides. Je ne suis pas sûre que cela soit le cas en France.

En tout cas, plein de courage et si tu veux bien

 

[Membre supprimé 370517]

@Salamandrebleue Force à toi et merci pour ce témoignage poignant. Je te souhaite de continuer de remonter la pente, au rythme auquel cela se fera. Je vous souhaite beaucoup de bonheur, à toi, ton mari et ta petite puce.

Je suis maman aussi, et j'ai également rencontré des difficultés maternelles à la naissance de mes choupitous. Le diagnostic de DPP n'a pas été formellement posé... disons que je ressentais beaucoup de colère, d'isolement et de frustration dans toutes les tâches à accomplir au quotidien, en permanence, même si mo amour pour eux et ma joie d'être mère n'ont jamais été remis en question. Par contre, je me suis sentie très immature sur plein de points (mais bon si c'est dans mon pseudo c'est pas pour rien ^^): je râlais quand il fallait se lever la nuit, j'étais scandalisée de ne pas obtenir plus de relais au cours de la journée... même encore aujourd'hui, je ressens des difficultés à toujours devoir répondre à leurs demandes, et je n'ai pas l'impression de (et ne VEUX PAS) cadrer avec l'image de sage maman dévouée et silencieuse qui imprègne l'inconscient collectif. Pleine d'ambivalences, donc: je voudrais être une mère plus patiente et bienveillante, toujours gentille et présente pour ses enfants... mais je veux envoyer aussi un gros fuck à la société et montrer à tout le monde qu'en tant que mère je suis pas censée courir après mes enfants toute la journée, et que j'ai le droit de me comporter aussi comme une sale gosse (na !).

Plus généralement, sans même parler de "terrain dépressif" particulier, je pense que ça peut faire beaucoup de dégâts de laisser une mère seule à la maison avec son bébé tout neuf, surtout si cette dernière n'a jamais appris à s'occuper d'un bébé auparavant (comme beaucoup de jeunes mères d'aujourd'hui, donc). A ce qui paraît, l'enfant a besoin de sa mère. Mais si la mère a besoin de retrouver son autonomie, son indépendance, son corps?... si elle a besoin de sommeil? Eh bien il faut du monde autour d'elle - son conjoint, et d'autres relais.
Certaines mamans parviennent peut-être très bien à embrasser leur nouveau rôle, mais j'ai quand même l'impression que ce sont celles qui ont leurs parents à proximité ainsi qu'un conjoint qui a enchaîné les RTT en plus du congé pat'. En écoutant Bliss podcast (qui est génial mais qui ne remplace pas les vraies statistiques ceci dit), j'ai l'impression que les mères témoignantes qui ont été épargnées par la DPP sont celles dont le conjoint a été le plus présent à la maison.
On considère encore à tort que la mère doit être le "parent numéro 1". Mais si elle n'en a pas la capacité, ou pas l'envie, du moins pas tout de suite? Si elle a besoin de temps (voire beaucoup de temps, comme moi), pour apprendre, pour faire? si elle ne veut pas faire les choses seule?...

 

[kandinskette]

Ce témoignage et les commentaires (notamment @Iroise et @BravoCharlie ) m'ont beaucoup touché. Je suis heureuse que la parole se libère !
Alors je vais juste envoyer plein d'amour à tout le monde

Spoiler: Edit TW problèmes psy

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[Fille du Feu]

Très touchée aussi par ce témoignage. j'ai vécu une DPP, ça a duré deux ans où j'étais au fond du trou et aujourd'hui, 5 ans plus tard, j'en ai encore les séquelles. J'ai vraiment l'impression d'avoir eu deux vies, celle "d'avant" où j'étais heureuse, où j'avais confiance en moi et dans la vie, où même si quelque chose me faisait peur j'y allais quand même... Et la vie "d'après", actuelle donc, où jai difficilement confiance en moi, où j'ai perdu le goût de vivre et le sens de "pourquoi vivre", et où je repasse régulièrement par des phases down très difficiles à vivre.

Je plussoie le conseil du témoignage : s'entourer, parler, aller voir un psy dès qu'on sent que "tout est trop difficile"... Courage à toutes celles qui traversent cela

 

[Gryffondor]

On considère encore à tort que la mère doit être le "parent numéro 1". Mais si elle n'en a pas la capacité, ou pas l'envie, du moins pas tout de suite? Si elle a besoin de temps (voire beaucoup de temps, comme moi), pour apprendre, pour faire? si elle ne veut pas faire les choses seule?...

Je ne suis pas parent et j'avoue être perdue dans ces questionnements. Je ne veux pas heurter qui que ce soit mais je pose la question en toute sincérité : a-t-on vraiment le choix d'investir ou non son rôle de parent une fois que l'enfant est là ? Je veux dire, que le(s) parent(s) ai(en)t besoin de temps, je peux tout à fait le comprendre, mais du coup, s'il n'y a pas de personnes relais, on fait quoi du bébé ?

Si une amie à moi se trouvait dans cette situation, bien sûr je lui proposerais de garder l'enfant quelques heures pour qu'elle se repose, mais je n'aurais ni l'envie ni la possibilité (logistique et psychologique) de me substituer à elle à répétition. Alors je le demande très sincèrement : avoir un enfant, quand c'est un choix et qu'on n'a pas de possibilité de relais, est-ce que ce n'est pas un pari très risqué ?

Cela étant dit, je me demande si on n'en fait pas trop sur les soins apportés au nourrisson. Il n'y a pas si longtemps, dans nos bonnes vieilles campagnes, les parents partaient effectuer des taches professionnelles ou domestiques en laissant bébé seul à la maison jusqu'à leur retour. Mon arrière-grand-mère laissait ma grand-mère après la têtée du matin et partait travailler dans les champs, ne revenant qu'entre midi et deux pour allaiter l'enfant et y retourner. Le bébé dormait dans son berceau dans le salon pour que les parents puissent se reposer. C'était probablement plus facile de devenir parent quand on n'attendait pas desdits parents une dévotion complète à l'enfant.

 

[Membre supprimé 370517]

@Gryffondor Bien sûr, quand l'enfant est là, on n'a pas le choix: il faut investir son rôle de parent. Et quant il n'y a pas de relais, pas de choix non plus: le parent qui est là doit assurer (souvent la mère). Le problème est justement cette absence de relais.
Une mère, ou un père, n'oublions pas, doit apprendre sur le tas et passer quasiment de "je suis seul.e et je prends soin de moi" à "je n'existe quasiment plus et je dois prendre soin d'un petit être h24". C'est dur. Il ne faut pas être seuls dans ces moments-là.
Le père, la mère, les grands-parents s'ils le peuvent, les pmi, les groupes de paroles, les crêches, les ami.e.s sont les bienvenus: en tant que jeunes parents, surtout jeunes mères, certain.e.s d'entre nous ont un besoin capital d'avoir de la compagnie à la maison pour prendre un peu le bébé et/ou nous aider à effectuer les tâches quotidiennes.
Une jeune maman qui fait une bonne sieste ou part faire du sport, manger un morceau avec ses ami.e.s, ceci plusieurs fois dans la semaine, ce n'est pas une mère irresponsable, c'est un être humain qui continue d'exister en tant qu'individu.

Avant, il y avait des côtés positifs et négatifs: moins de pression sur les parents, peut-être (quoi que les mères assumaient tout toutes seules en majorité, c'était comme ça et puis c'est tout), mais laisser de tout-petits enfants seuls à la maison, aujourd'hui c'est inconcevable (et émotionnellement pour eux, c'est très angoissant...).

 

[Matilda Verdebois]

@Gryffondor je rejoins ma VDD. Un enfant seul qui se réveille et qui hurle, cela peut avoir des effets dévastateurs sur son cerveau. Et la mortalité infantile à l'époque de nos grands-parents n'était d'ailleurs pas tout à fait la même que celle actuelle.
Aujourd'hui, on fait moins d'enfants, mais on s'en occupe davantage.

 

[Gryffondor]

@Gryffondor je rejoins ma VDD. Un enfant seul qui se réveille et qui hurle, cela peut avoir des effets dévastateurs sur son cerveau. Et la mortalité infantile à l'époque de nos grands-parents n'était d'ailleurs pas tout à fait la même que celle actuelle.
Aujourd'hui, on fait moins d'enfants, mais on s'en occupe davantage.

De quoi parles-tu ? C'est une question sincère, je n'ai pas cette notion que cela puisse avoir des effets neurologiques néfastes sur le cerveau de l'enfant de le laisser pleurer dans sa chambre, je suis curieux d'apprendre.

 

[Matilda Verdebois]

@Gryffondor
Une référence là-dessus L'auteur cite des articles scientifiques en référence de son propos.
Pour préciser un peu, le stress, à cause du haut degré de cortisol qu'il induit, peut avoir des effets sur le développement des cellules nerveuses. Dans le premier article cité, ils voient ainsi des effets sur le développement de l'hippocampe, qui est notamment impliqué dans la fabrication de la mémoire, et qui fait partie plus généralement du système limbique qui joue un rôle au niveau émotionnel.

Dans le billet que je cite, l'auteur évoque la possibilité laisser pleurer les enfants le soir avant de dormir, mais pas la journée. En journée, le conseil est systématiquement de répondre aux besoins de l'enfant et de stopper les pleurs pour éviter une accumulation du cortisol, et au passage répondre à des besoins primaires (faim, soif).

Il fait un autre billet qui parle de l'absence de pleurs chez les chasseurs-cueilleurs, et qui précise qu'une des raisons, c'est que l'enfant n'est quasiment jamais seul en journée. Soit il est porté par ses parents, soit il est en présence d'adultes, ses parents (qui sont eux-mêmes rarement seuls) ou non.

Le fait de laisser son enfant dépend aussi de l'âge. Par exemple, est-ce que ton arrière-grand-mère ne prenait pas ta grand-mère avant qu'elle ait 6 mois, puis l'a laissée une fois qu'elle pouvait attendre suffisamment longtemps ?

 

[Gryffondor]

C'est super intéressant, je prendrai le temps de me poser sur ce que tu me dis là, c'est un axe de réflexion qui ne m'étais jamais venu à l'esprit !