Mettre tout le monde sous la même étiquette "TDS" n'a pas vraiment de sens. Il y a une grosse différence entre des personnes qui sont plus "influenceuses" mais avec du contenu sexuel (ce qu'on retrouve majoritairement sur OnlyFans et consort) et le reste.
Et le problème c'est qu'on utilise les premières pour justifier tout le système comme s'il n'y avait qu'une seule case "TDS". Donc on nous ressort les "moi je suis sur OnlyFans, je gagne 10 000e par mois et je le vis bien" en exemple alors qu'au final la prostitution dans le monde c'est 90% de traffic d'êtres humains, c'est un taux de mortalité bien plus élevé chez les TDS, c'est des TDS qui ne gagnent quasiment rien, bref des chiffres on en a et tous les indicateurs sont dans le rouge.
Mais est-ce la faute de la personne qui fait sa vie sur OnlyFans sans "une vision globale des choses" ou la faute des personnes ayant un pouvoir de communication ? Ainsi que la faute des institutions ?
La monopolisation de la parole ne vient pas des individu.e.s seul.e.s. Pour prendre la parole il faut qu'on nous la donne. C'est pas le STRASS qu'on entend directement, en dehors des milieux militants il doit pas y avoir 5% de la population générale qui a la moindre idée de qui c'est...
Les rares fois où la population entend parler des TDS c'est où ? Les reportages à la télévision par les médias mainstream (M6, TF1 etc.), les gros influenceur.euse.s généralistes (plus souvent des hommes en vrai), comme une vidéo récente de TiboInShape et ce sont ces canaux de diffusion qui mettent souvent au premier plan les TDS pour qui tout va bien. On entend aussi parler de la prostitution via les institutions politiques et judiciaires (décisions de justice, intervention de politicien.ne.s sur le sujet dans les médias etc.).
Avant OnlyFans on nous sortait les exemples des "escortes de luxe" qui se faisaient des milliers d'euros en une soirée et choisissaient leurs clients. Le témoignage de ces TDS en lui-même n'est pas problématique. C'est le rôle des journalistes et des rédactions de mettre du contexte en ne diffusant pas uniquement des témoignages "pro-TDS", en donnant des indicateurs macros (chiffres à l'échelle de la France, du Monde etc. pour expliquer tous les problèmes liées au travail du sexe) et en recherchant des témoignages de TDS pour qui justement tout va mal. On ne peut pas s'attendre de toutes les TDS "d'avoir une vision globale des choses", c'est utopique et surtout tout le monde n'a pas les compétences pour et on peut pas blâmer celles qui participent au système malgré elles, système dont elles sont les premières victimes.