@Camility Jane On peut éprouver de la gêne à discuter de ces questions sans que ça veuille dire qu'on est un gros réac qui hait le sexe, je suis d'accord. Ton passage sur l'asexualité est intéressant mais ce n'est pas tout à fait le débat ici (à mon sens). Je pense pas que l'idée soit de dire "bouuuuuh il aime pas parler de sexe ce gros nul". Mais plutôt : "c'est un personnage public et son discours n'est pas anodin".
Je trouve qu'il y a autre chose à lire dans cette réaction : l'appel aux bonnes moeurs, le fait que la photo montre deux hommes enlacés, le très classique "pensez aux enfants" (qui a été l'argument n°1 pendant très longtemps pour décourager toute velléité de lutte pour les droits LGBT d'ailleurs).
Quelque part, invoquer la réaction (présumée) des enfants c'est surtout se trouver des excuses pour se protéger soi-même (je dis pas que c'est ce que tu fais toi, je parle en général).
Pour la gêne que les parents pourraient ressentir en ayant à expliquer la sexualité aux enfants : ça fait partie du boulot d'être parent selon moi. Expliquer la maladie, la mort, le chômage, la pauvreté, l'alcoolisme, bref, tous les sujets douloureux et/ou délicats qui peuvent survenir à n'importe quelle étape de la vie de l'enfant, et ce de manière très concrète (mamie a un cancer, tonton boit trop aux repas de famille, tous les jours on croise un monsieur qui dort par terre sur le chemin de l'école, etc). Je pense qu'en tant que parent, ça a plus de sens de se préparer à avoir des conversations potentiellement difficiles ou gênantes avec ses enfants que d'espérer qu'absolument rien d'inconvenant ne puisse survenir dans le paysage public.
Les réactions de gêne et d'embarras ne font pas de nous des monstres, mais en revanche elles doivent pouvoir être dépassées. Ce n'est pas parce que je suis gênée par quelque chose que ce quelque chose n'a pas à exister. Parfois, c'est à moi de travailler sur ma réaction de rejet. Sinon ça fait de nous des personnes enfermées dans leur petit ressenti et je trouve ça dommage.