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J’ai un cancer du sein et voici pourquoi Octobre Rose me met mal à l’aise
J’ai un cancer du sein et voici pourquoi Octobre Rose me met mal à l’aise
Commentaires sur J’ai un cancer du sein et voici pourquoi Octobre Rose me met mal à l’aise
- Initiateur de la discussion Charlotte Arce
- Date de début
Merci pour ce témoignage très intéressant. J'espère que la madz qui témoigne a pu avoir des interlocuteurs qui ne l'obligent pas à réprimer ses émotions.
Soignée pour un cancer du sein à 28ans, il y a 2ans, je suis aussi très très mal à l'aise face à octobre rose, pas pour les mêmes raisons que dans le témoignage. J'essaie de me raisonner en me disant que ça doit surement être utile à quelques femmes...!
M
Membre supprimé 370517
Guest
Je me souviens d'une campagne de sensibilisation au dépistage du cancer du sein il y a treize ans dans un magazine féminin (Biba? Cosmo? Oui je lisais ça à l'époque. Madmoizelle n'existait pas. Ni Causette. Ni rien. La hess d'avoir vingt ans à cette époque, hein). On y voyait des actrices comme Valérie Donzelli et un slogan "We love tits. Faites-vous faire une mammectomie".* Eh bien même si le slogan pouvait paraître mignon, je ressentais déjà un mal-être face à la sexualisation du mouvement.
"We love tits", "Nous aimons les nichons". Par des femmes visiblement non-malades.
On s'en fout d'aimer nos seins (sous-entendu pour plaire aux hommes), tant mieux, enfin bref c'est plutôt la santé qui est en jeu ici. C'est la survie, quoi.
*Édit : mammographie !!
"We love tits", "Nous aimons les nichons". Par des femmes visiblement non-malades.
On s'en fout d'aimer nos seins (sous-entendu pour plaire aux hommes), tant mieux, enfin bref c'est plutôt la santé qui est en jeu ici. C'est la survie, quoi.
*Édit : mammographie !!
Dernière modification par un modérateur :
Merci pour cet article, les arguments me parlent pas mal, n'étant pas touchée je me sens pas de critiquer le mouvement mais il me gène aux entournures (et du coup si on meurt d'un vulgaire cancer de l'utérus c'est moins grave? Vu qu'il y a pas le mois qui va bien...).
Pas vraiment d’accord avec la Madz sur certains points.
Il y a un ÉNORME aspect super important dans la gestion d’un cancer et c’est le côté « psycho », avoir un « bon » état d’esprit, ça aide à lutter contre la maladie.
Donc oui ça peut passer par de l’esthétique.. c’est cool si pour la Madz avoir un sein en moins ou deux passait au second plan mais pour beaucoup de femmes une mastectomie ça peut être ultra compliqué à vivre psychologiquement d’où l’intérêt qu’ont les chirurgiens maintenant à beaucoup plus prendre en compte l’aspect « reconstruction mammaire » et esthétique sans l’ensemble.
Puis bon c’est très loin de concerner que le cancer du sein. Il y a énormément de chirurgie maintenant, ou on essaie de faire la plus petite cicatrice possible par exemple en ORL et aussi des reconstructions quand c’est possible.
Pour le côté fertilité, qu’on le veuille ou non, la grande majorité des femmes vont vouloir un enfant donc forcément faire une conservation d’ovocytes c’est plus que conseillé. Après personne ne vous forcera non plus.
Il y a un ÉNORME aspect super important dans la gestion d’un cancer et c’est le côté « psycho », avoir un « bon » état d’esprit, ça aide à lutter contre la maladie.
Donc oui ça peut passer par de l’esthétique.. c’est cool si pour la Madz avoir un sein en moins ou deux passait au second plan mais pour beaucoup de femmes une mastectomie ça peut être ultra compliqué à vivre psychologiquement d’où l’intérêt qu’ont les chirurgiens maintenant à beaucoup plus prendre en compte l’aspect « reconstruction mammaire » et esthétique sans l’ensemble.
Puis bon c’est très loin de concerner que le cancer du sein. Il y a énormément de chirurgie maintenant, ou on essaie de faire la plus petite cicatrice possible par exemple en ORL et aussi des reconstructions quand c’est possible.
Pour le côté fertilité, qu’on le veuille ou non, la grande majorité des femmes vont vouloir un enfant donc forcément faire une conservation d’ovocytes c’est plus que conseillé. Après personne ne vous forcera non plus.
Je dis pas qu'octobre rose est parfait loin de là mais les campagnes de préventions avec un impact aussi fort sont affreusement rares. Je pense globalement que ces campagnes de sensibilisation ont pu sauver des vies comme le movember dans le même style. Alors certes la copie est sûrement à revoir mais elle a au moins le mérite d'exister.
Je travaille pour une hôpital (je fais leur com) spécialiste du cancer et octobre rose est chez eux tourné vers les cancers féminins en général (sein ovaires utérus endomètre...).
J'ai aussi eu un cancer du sein l'an dernier et justement j'ai apprécié d'avoir le choix pour les aspects esthétiques autour des soins. Je crois que ça ne fait pas si longtemps que les notions d'esthétique et de bien-être sont pris en compte/en charge. Et avoir le choix est une chance.
Par exemple j'ai choisi de ne pas porter de perruque (alors que j'avais des cheveux hyper longs et épais avant les traitements), mais je savais que je pouvais changer d'avis à n'importe quel moment.
Et c'est pareil pour les aspects de la sexualité, nutrition, sport, psy, ect... J'avais accès à des ateliers si je le souhaitais. Sans obligation. Et en participant à certains je me suis bien rendue compte que le vécu était vraiment different pour chacune.
Pour moi c'est cette notion de choix qui est importante. Après j'ai conscience d'avoir eu la chance d'être suivie dans un centre vraiment extra (ils sont tellement choupi que j'ai accepté d'y retourner tous les 3 mois pour un protocole de recherche )
Par exemple j'ai choisi de ne pas porter de perruque (alors que j'avais des cheveux hyper longs et épais avant les traitements), mais je savais que je pouvais changer d'avis à n'importe quel moment.
Et c'est pareil pour les aspects de la sexualité, nutrition, sport, psy, ect... J'avais accès à des ateliers si je le souhaitais. Sans obligation. Et en participant à certains je me suis bien rendue compte que le vécu était vraiment different pour chacune.
Pour moi c'est cette notion de choix qui est importante. Après j'ai conscience d'avoir eu la chance d'être suivie dans un centre vraiment extra (ils sont tellement choupi que j'ai accepté d'y retourner tous les 3 mois pour un protocole de recherche )
@PetitePaille je crois que ce qui est compliqué dans la prise en charge des aspects psychologiques, c'est que dans la pratique on passe très vite de
"Il faut que lea malade se sente bien, faisons tout pour"
à
"Lea malade n'a pas le moral, c'est de sa faute s'iel ne va pas mieux".
C'est vraiment quelque chose que j'ai ressenti très fort quand tu n'es pas lea bon malade, ou que tu fais partis des cas qui ne répondent pas comme prévu au traitement.
Les soignants que j'ai croisé, probablement dans un réflexe de protection, finissent par prendre de la distance avec ton cas. Les proches aussi, avec une sorte de sous texte "tu n'as pas dû faire comme il faut puisque tu fais partis des 2% pour qui ça ne marche pas".
Dans le genre, les discours "ce qui ne nous tuent pas nous rend plus fort", c'est horrible à entendre.
Ce qui ne m'a pas tué, ça m'a laissé fragile, ça a pris des années de vie, ça a laissé des cicatrices, ce n'est pas une force. La force, c'est ce qui fait que je continue malgré tout. C'est ce que j'étais déjà avant qui est resté.
"Il faut que lea malade se sente bien, faisons tout pour"
à
"Lea malade n'a pas le moral, c'est de sa faute s'iel ne va pas mieux".
C'est vraiment quelque chose que j'ai ressenti très fort quand tu n'es pas lea bon malade, ou que tu fais partis des cas qui ne répondent pas comme prévu au traitement.
Les soignants que j'ai croisé, probablement dans un réflexe de protection, finissent par prendre de la distance avec ton cas. Les proches aussi, avec une sorte de sous texte "tu n'as pas dû faire comme il faut puisque tu fais partis des 2% pour qui ça ne marche pas".
Dans le genre, les discours "ce qui ne nous tuent pas nous rend plus fort", c'est horrible à entendre.
Ce qui ne m'a pas tué, ça m'a laissé fragile, ça a pris des années de vie, ça a laissé des cicatrices, ce n'est pas une force. La force, c'est ce qui fait que je continue malgré tout. C'est ce que j'étais déjà avant qui est resté.
Dernière édition :
Mais merci !
Je suis la patiente qui, si elle attrape un cancer (ou n'importe quoi d'autre d'ailleurs), se laissera mourir. Je serai celle qui ne se bat pas. Et c'est tout aussi respectable que les patients "en guerre" contre la maladie : on n'a pas tous les même ressources et on oublie souvent que mourir peut être une solution (dans mon cas, à la pauvreté, mes problèmes psychiatriques et au fait que de toutes façons la vie ne m'intéresse pas).
@PetitePaille Est-ce qu'il y a la moindre preuve de ça ?
De base, je suis la personne qui croit très fort à la porosité entre le corps et l'esprit, et à l'importance de "se battre", de garder un "état d'esprit positif"
Récemment, mon compagnon a été touché par un cancer. Et ben pendant les mois où on attendait de savoir s'il était métastasique ou non, j'ai bien réalisé que l'état d'esprit n'y changerait pas grand chose. Il y avait ou non des métastases. S'il y en avait, ça ne pouvait pas faire de mal de garder un état d'esprit positif, mais les stats n'étaient quand même pas de notre côté.
Je n'ai jamasi été touchée par le cancer directement, mais cet article rejoint des remarques que je me fais depuis quelques années.
Ma mère a une maladie auto-immune neuro-dégénérative à un stade très avancé. Elle est très diminuée, plus aucune autonomie.
Et clairement, plus j'y pense, plus les parcours de ce type ne sont pas ce qu'on veut voir. La société ne veut pas les voir. On veut des malades qui restent positifs et qui s'en sortent.
Parce que ça nous rassure
Parce que ça rejoint l'idée de méritocratie de nos sociétés super-individualistes
But shit happens. Et parfois, ce qui ne te tue pas te laisse handicapé, diminué, déprimé. Et ça n'est pas ta faute. Et ça n'est peut-être pas "inspirant" mais c'est la vie aussi, et il faut accepter de le regarder en face
Pardon, c'est un peu brouillon, et je dévie un peu du cancer du sein mais cet article m'a beaucoup parlé
De base, je suis la personne qui croit très fort à la porosité entre le corps et l'esprit, et à l'importance de "se battre", de garder un "état d'esprit positif"
Récemment, mon compagnon a été touché par un cancer. Et ben pendant les mois où on attendait de savoir s'il était métastasique ou non, j'ai bien réalisé que l'état d'esprit n'y changerait pas grand chose. Il y avait ou non des métastases. S'il y en avait, ça ne pouvait pas faire de mal de garder un état d'esprit positif, mais les stats n'étaient quand même pas de notre côté.
Je n'ai jamasi été touchée par le cancer directement, mais cet article rejoint des remarques que je me fais depuis quelques années.
Ma mère a une maladie auto-immune neuro-dégénérative à un stade très avancé. Elle est très diminuée, plus aucune autonomie.
Et clairement, plus j'y pense, plus les parcours de ce type ne sont pas ce qu'on veut voir. La société ne veut pas les voir. On veut des malades qui restent positifs et qui s'en sortent.
Parce que ça nous rassure
Parce que ça rejoint l'idée de méritocratie de nos sociétés super-individualistes
But shit happens. Et parfois, ce qui ne te tue pas te laisse handicapé, diminué, déprimé. Et ça n'est pas ta faute. Et ça n'est peut-être pas "inspirant" mais c'est la vie aussi, et il faut accepter de le regarder en face
Pardon, c'est un peu brouillon, et je dévie un peu du cancer du sein mais cet article m'a beaucoup parlé
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