Commentaires sur Je suis frugaliste : je vis en dépensant moins de 1000 euros par mois (et je vais très bien)

[MamzellClito]

Merci @RaccoonJesus .
@Kaktus , je comptais ne pas répondre mais puisque le débat est lancé, je voudrais juste préciser trois points:
- je suis AFAB et queer, je souhaiterais qu’on emploi le pronom iel pour moi (je pensais que les pronoms étaient automatiquement mis à côté du pseudo puisqu’on m’a demandé mon genre lorsque je me suis inscrit•e)
- je suis quelqu’un•e de plutôt introverti•e donc j’ai plutôt tendance à considérer comme seulement amis d’amis, des gens que je fréquente très souvent en situation de groupe mais pas nécessairement individuellement.
- je connais leur niveau de salaire (6 chiffres), leur loyer, je les côtoie depuis plusieurs années. Pour les anniversaires de leur•e•s meilleur•e•s ami•e•s, iels se cotisent à dix et on un budget de 10 euro chacun maximum.

 

[Ornicar]

J'ai lu les commentaires avant l'article et je trouve qu'elle est assez claire sur les avantages et privilèges qu'elle a et a eu et sur le fait qu'elle n'est pas forcément cohérente, mis à part le veganisme, ce qui est plutôt respectable de sa part.
L'intérêt de l'article pour moi est de bien montrer l'impact de venir d'un certain milieu (pas forcément ultra privilégié par ailleurs ce qui qq part est assez rassurant, je me reconnais assez dans sa description de son mode de vie et je suis issue de la classe moyenne avec un seul revenu parental de prof) et la reproduction de classe socio économique.
Son épargne de 15000euro à 18 ans déjà, ça laisse entendre qu'il y a effectivement des moyens derrière car ce n'est certainement pas le baby sitting qui permet d'avoir un tel revenu. Elle peut choisir de faire des études supérieures payés par ses parents où ses revenus étudiants sont de l'argent de poche...
Ce qui m'apparaît surtout ici et que je constate aussi dans ma vie perso c'est que l'argent appelle l'argent : elle dit qu'ils partent en vacances grâce aux chèques de son copain, il y a des chèques repas,... Des avantages liés au salaire et au travail (et à certains types de postes ou d'entreprises donc potentiellement aux études) et qui permettent d'épargner facilement sur le budget, certainement de manière plus importante que d'accumuler des coupons de réduction quand on est au smic ou des astuces pour moins consommer.
Ce qui me gêne un peu dans l'article et le frugalisme tel que décrit ici c'est le côté un peu égoïste et ultralibéral d'épargner pour se mettre bien plus tard individuellement et de gagner de l'argent là dessus en donnant des conseils par dessus le marché, c'est vraiment une vision de "réussite" de droite qui me gêne particulièrement dans le contexte actuel où les droits sociaux sont mis à mal.
Ça me fait penser à ces PDG de grosses entreprises qui démissionnent pcq "ils ont assez d'argent" ou qui se rendent compte qu'ils veulent plus d'éthique et qu'on montre en exemples.

 

[Alnilam]

Il faut quand même garder à l'esprit qu'épargner est un luxe compte tenu que pour pouvoir mette de l'argent de côté il faut avoir un niveau de vie minimal, il faut avoir un niveau de vie suffisant pour qu'il puisse rester de l'argent une fois que tout ce qui est à payer à été payé.
S'il reste zéro il reste zéro...
Et pour commencer une épargne on est d' autant plus aidé qu'elle existe déjà. L'argent appelle l'argent et le manque d'argent appelle le manque d'argent.
Prenons deux jeunes, A et B. A entre dans la vie active avec son permis de conduire et une voiture en poche et B non mais ils en ont tout les deux besoin.
À partir de cette situation lequel des deux va le mieux réussir à démarrer et entretenir une épargne ?
A bien sûr... Il est déjà équipé donc il n'a pas besoin d'utiliser de l'argent pour ça donc il va pouvoir épargner cet argent À CONDITION qu'il gagne suffisamment pour qu'il lui reste des sous à la fin du mois cela dit. A salaire égal B par contre vu qu'il va devoir payer son permis et sa voiture ne va pas pouvoir commencer son épargne de suite, pour peu qu'il y ai d'autres frais qui s'ajoutent par la suite il prendra encore plus de retard... Alors que pour des frais identiques A aura quand même pu mettre un peu de côté entre temps. Bref...

Un autre exemple, prenons C et D. Ils ont tous les deux une petite épargne mais le niveau de vie de C reste identique alors que celui de D baisse. Un jour ils ont tous les deux des frais de santé. C grâce à son "bon" salaire possède une bonne mutuelle qui prend tous ses frais en charge. La vie reprend, C à toujours son épargne qu'il va pouvoir continuer à travailler (sauf baisse de revenus éventuellement). De son côté D a maintenant un petit salaire qui ne lui permet pas de payer une mutuelle efficace, comme elle n'est pas efficace justement il va devoir taper dans son épargne pour payer ses frais. La vie reprend, il n'a pas ou plus d'épargne et ne peut pas la reconstituer...

En bref, pour épargner il faut pouvoir commencer à épargner mais aussi pouvoir continuer à le faire ! Si son niveau de vie n'est pas suffisant on ne pourra pas épargner même si on fait ses courses chez Lidl et qu'on achète ses vêtements d'occasion...

 

[Alnilam]

@Kaktus Oui, tu as raison. J'ai zappé cet aspect pour les mutuelles du coup ça rend bancal mon exemple qui se voulait juste d'expliquer comment par exemple le fait de ne pas avoir "assez" d'argent pouvait en amener en avoir encore moins et inversement.
J'aurais pu éventuellement utiliser comme exemple le fait que si tu as les moyens de bien isoler ton logement (ou de t'installer dans un logement bien isolé) tu as des chances de payer moins cher ta facture d'électricité. A contrario si c'est mal isolé tu vas payer plus cher alors qu'à la base c'est moins isolé parce que tu as moins de moyens... Dans un cas tu as un cercle vertueux qui se met en place et dans l'autre un cercle vicieux. Le fait de manquer d'argent au départ va faire que tu vas en manquer encore plus par la suite.

Pour moi les vidéos, blogs et autres sources d'informations sur le frugalisme et associés vont s'adresser aux personnes qui au départ ont les moyens de bien isoler leur logement (pour reprendre mon exemple) parce qu'à partir de là deux scénarios se dégagent.
La personne paye moins d'électricité ou paye autant que si c'était mal isolé parce qu'elle consomme de façon décousue. Pour ce dernier cas elle peut choisir via des vidéos, des articles au demeurant très bien de revoir sa consommation. Et elle va faire des économies.
Maintenant une personne qui paye autant que précédemment parce que son logement est une vraie passoire, en quoi les tutos évoqués vont l'aider ? Il est probable qu'en soit sa consommation soit raisonnable (si ce n'est pas le cas elle peut bien sûr prendre conseil pour corriger le tir mais hélas elle y gagnera de toute façon moins que si elle partait sur de bonnes bases aka une bonne isolation ici) et qu'elle n'ait pas beaucoup de marche de manœuvre pour la modifier sauf à commencer à se sacrifier (ou à améliorer son isolation ce qu'elle ne peut pas faire).

Bon, mon exemple reste simpliste hein. J'essaie juste de montrer en quoi pour moi le frugalisme intéresse surtout les personnes qui peuvent... se permettrent de l'être.

 

[alice-louve]

J'aime bien tes exemples @Alnilam, ils sont assez clairs !
J'avais lu je ne sais plus où que la pauvreté paupérise ... dans le sens où, si on a moins d'argent, on va acheter du matériel de moins bonne qualité, qui durera moins longtemps, qu'il faudra remplacer plus vite. Finalement, au bout de X années, on aura dépensé plus en matériel qu'une personne qui avait de plus gros moyens et qui a pu s'équiper en bonne qualité dès le départ.

 

[Bloem]

@Alnilam Je trouve tes explications très claires et je partage également ton avis.

Ça montre très bien pourquoi les personnes pauvres vont avoir des difficultés pour :
1) Constituer une épargne
2) La maintenir

Pour aller plus loin, plus on est pauvre et plus l'épargne est une nécessité (même s'il est difficile de la constituer).
Par exemple devoir changer un frigo qui tombe en panne, c'est pas la même chose si on gagne 2500€ ou 900€. Chaque dépense imprévue est plus lourde à porter sur un petit salaire que sur grand.
Quelqu'un qui gagne peu ne pourra couvrir les fluctuations de dépenses avec ses revenus mensuels. Dépenses comme les appareils à changer, les dépenses de santé, les factures d'énergie, les travaux, les cadeaux de Noël, les vacances, même l'achat de vêtements ou les charges non-mensuelles.
D'où l'importance de jouer avec une épargne qui sera alimentée tous les mois, si possible, et utilisée pour les grosses dépenses.

De plus de pas pouvoir faire de grosses dépenses ça provoque aussi des frais supplémentaire. Par exemple, si une personne a besoin d'un frigo, elle connaitra pas forcément tous les aides qui s'offre à elle où risque être repoussé par l'aspect administratif (et le temps que ça prend), et va se tourner vers un crédit à la consommation. Au final son frigo lui aura coûte plus cher que si elle l'avait payé tout de suite.
On peut épargner 15 à 20% sur notre assurance voiture qui on la paie à l'année mais encore faut-il pouvoir sortir la somme.
On économise si on achète en gros mais il faut payer de suite et les économies arrivent plus tard.

 

[KrissdeValnor]

Et il y a aussi le regard des autres qui devient plus important. Quant on a de l'argent, c'est plus facile d'avoir de la reconnaissance via son travail, la place que l'on occupe dans la société, ses cercles proches qu'ils soient familiaux, connaissances, de part les activités ou via le travail encore une fois.
Et la reconnaissance c'est un besoin quant on est humain, alors si on a pas de travail valorisant ou autre, la reconnaissance ça passe par la consommation, le dernier iPhone, la paire de basket à la mode du célèbre joueur de foot, la voiture sympa en leasing, les pizzas livrées à la maison pour les potes qui sont passés boire un verre, la TV dernier cri. Toutes ces choses qui n'ont pas forcément d'importance pour quelqu'un qui en a les moyens, mais qui ont un goût de luxe pour les autres et qui prouvent à leur entourage que eux aussi en ont quand même un peu les moyens, qu'ils font parti de la société, même si ça doit passer par un crédit à la consommation.
Et la reconnaissance, et ce sont des gens susceptibles de pouvoir nous aider en cas de besoin, et pas forcément que financièrement. Pour exemple, quand on a fait des travaux chez nous, on a pu habiter chez le grand-père de mon mari qui a un petit studio sous sa maison, il ne nous a pas fait payer de loyer, et on a dut se battre avec lui pour régler nos factures eau/électricité. C'était un vrai luxe et une vraie chance, de pas avoir un loyer à payer en plus de nos travaux et du prêt immobilier, et on sait que si un jour on est dans la mouise on a cette porte de sortie.
Autre point qui me vient également, c'est qu'à l'époque, si je pense à mes grands-parents ou ceux de mon mari, qui vivaient à la campagne, ils étaient tous plus ou moins pauvres. Ils n'avaient accès à rien si ce n'est la foire annuelle et les colporteurs, il n'y avait pas non plus de TV, les seules pub qui passaient étaient à la radio et bien souvent pour les fêtes de village. Ils avaient tous un potager et quelques cochons ou poules, la vie était aussi bien moins chère, avant avec un salaire même bas, ils arrivaient à vivre correctement, et à acheter leur maison 30 ans (bon 'la vie' était aussi plus dure, ils travaillaient quand même beaucoup, et dans des conditions pas toujours géniales et avec d'autres inconvénients) Avec la vie moderne, il y a beaucoup plus de 'besoins', ce n'est pas un bien de première nécessité d'avoir un smartphone aujourd'hui, mais c'est vivre sacrément en décalage, surtout que la majorité des démarches comme les demandes d'aides, chercher du travail, ça se passe presque uniquement par internet.

 

[KrissdeValnor]

@Tardigrade il y a un topic sur le patrimoine (certes assez mal nommé) il n'est certes pas propre au frugalisme, mais il aborde les finances en général et plusieurs membre se revendiquent ou tentent de tendre vers le FIRE.