Commentaires sur L'absence de femmes en politique est-elle vraiment une question de confiance en soi ? (spoiler : non)

[Elisa Covo]

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L'absence de femmes en politique est-elle vraiment une question de confiance en soi ? (spoiler : non)

 

[Lenoxette]

Je pense avoir un scoop hallucinant la dessus. Les femmes se lancent moins en politique? Parce qu'il ya moins de femmes qui se lancent dans cette optique. 36% de femmes à l'ENA. C'est comme ça. Personne se plaint de la féminisation extrême des médecins et magistrats. D'ailleurs avec leur lots de défauts ( la féminisation de la médecine est une catastrophe complètement tabou au niveau des déserts médicaux. Prête à en débattre, je suis dedans..)
Quand à la justice très féminisée, les masculinistes ne s'empêchent pas de dire à raison que pour un même crime, une femme aura une peine moins lourde.
Après je suis prête à entendre les arguments, combien de femmes par rapport aux hommes se lancent dans des études pour être politicienne?

 

[MarieLouise]

@Lenoxette je ne comprends pas bien où tu veux en venir ?
60% des étudiants des sciences po sont des etudiantes par exemple.
On peut faire combattre des faits et des chiffres, mais quel intérêt ?

Sachant qu'idealement, faire de la politique n'est pas un métier.

 

[Arsinoée]

Quand à la justice très féminisée, les masculinistes ne s'empêchent pas de dire à raison que pour un même crime, une femme aura une peine moins lourde.

Ca n'a pas attendu la féminisation de la justice. Ca fait des siècles que les femmes ont des peines moins lourdes, parce qu'elles sont mères, parce qu'on ne peut pas croire qu'une femme puissent commettre un crime, parce qu'on leur accorde plus de circonstances atténuantes et autres préjugés.

 

[Rimalouette]

Difficile de parler d'absence tout de même quand il y quasi 40% de femmes à l'assemblée et que nous sommes plutôt dans la moyenne haute au niveau mondial et européen. Et cela progressera encore. Par contre pour @Lenoxette et @MarieLouise, l'ENA et science po ne préparent pas spécialement à faire de la politique même si un grand nombre en est issu au parlement et au gouvernement.

 

[Anechka]

@Lenoxette quels problèmes posent la féminisation des métiers de la médecine ?

 

[PetitePaille]

@Anechka

Je répond à sa place mais ca pose comme problème le fait que les femmes médecins en moyenne veulent moins travailler que leurs confrères hommes (que ce soit pour voir leurs enfants ou autre). Ce qui amplifie le manque actuel.
Après je critique pas personnellement le fait de vouloir voir plus ses gosses ou avoir plus de temps libre mais c’est une conséquence objective de la féminisation.

 

[Membre supprimé 367503]

Le milieu est très fermé, ça je veux bien le croire et surtout, il faut se sentir capable de pouvoir y faire face. C'est déjà difficile pour une femme au quotidien de faire face à tout ça. C'est "souvent" épuisant, souvent étant un euphémisme. Quant on voit comment ça se passe pour les quelques femmes en politiques, largement plus montré du doigt que les hommes... A croire que bizarre, bizarre, elles ont le moins le droit à l'erreur qu'eux...

 

[PetitePaille]

@Whynaute

Je parlais ps spécialement des causes.
Je te parle juste d’un fait factuel qui est qu’aujourd’hui : « plus de femmes dans la profession médicale = moins de temps de consultations ».
Après que les hommes s’occupent pas assez de leurs enfants c’est fort possible oui
Après cela dit en vrai, c’est plus vrai chez les femmes mais c’est une tendance générale générationelle aussi ou les jeunes n’ont pas envie de travailler autant d’heures que leurs aînés.

 

[Chamb]

@Lenoxette @Arsinoée Évidemment quand je lis "les mascu disent avec raison" je vais chercher des infos.
Du coup, concernant les peines de justice moins lourdes j'ai trouvé ça : https://www.justice.gouv.fr/art_pix/stat_Infostat_149.pdf

Cette étude de 2014 se penche sur les écarts statistiques constatés dans les poursuites envers les hommes et les femmes.

• Un premier point porte sur "l’implication moins forte des femmes dans certains contentieux plus souvent poursuivis, comme les actes violents"
• A contentieux égal, les écarts se réduisent. On considère ensuite "la complexité de l’affaire jugée (nombre d’infractions sanctionnées par la condamnation) et, surtout, [des antécédents]".
• Les écarts se réduisent encore. Reste une différence dans les "cas de violence de faible gravité [ITT<8j], de vols simples, d’outrages ou d’escroqueries" où les femmes sont moins condamnées à de la prison ferme (mais pas de différences sur la prison avec sursis et plus d’amendes).
• L’étude conclut alors qu’il n’est pas possible d’aller plus loin dans l’analyse "toutes choses égales par ailleurs" car on ne peut pas juger la "différence de gravité des infractions commises » (elle cite les escroqueries qui ne sont pas définies en fonction des montants en jeu et les violences qui ne sont divisées qu'en 3 catégories : sans ITT, ITT < 8j ou ITT> 8j etc).
• Par ailleurs, l'étude pointe le fait que d’autres facteurs que le sexe (niveau d’étude, insertion sur le marché du travail, présence d’enfants) pourraient orienter les peines vers moins d'incarcérations fermes (mais sursis + amende).

Quoiqu'il en soit, je vois là beaucoup d'autres facteurs que le sexe des magistrats (edit: et des jugés) pour expliquer les écarts de condamnations.

 

[MarieLouise]

@Rimalouette je suis d'accord avec toi sur l'ena et les iep ! J'ai mentionné sciences po parce que je trouvais le chiffre de féminisation hors contexte, mais je n'étais peut-être pas claire.

Et merci pour ton message @Chamb Je voulais l'écrire hier, j'avais été chercher l'étude, mais je n'ai pas eu le courage !

 

[Chamb]

Maintenant, concernant « la féminisation de la médecine est une catastrophe complètement tabou au niveau des déserts médicaux ». Je trouve cette affirmation très (vraiment très) dure à digérer sur ce forum. Il y a mille facteurs différents qui pourraient expliquer les déserts médicaux :

• Numerus clausus insuffisant (la part des médecins – français ou pas - ayant obtenu leur diplôme à l’étranger ne cesse d’augmenter)
• hausse de la part des spécialistes par rapport aux généralistes (dont l’effectif baisse) avec parmi eux plus de psy ou chirurgie que de gynéco ou pédiatrie par exemple
• baisse de la pratique libérale- notamment gynéco, dermato - au profit du salariat (notamment hôpitaux et on connait la tendance à fermer les services de ceux des zones faiblement peuplées) ou d’activités mixtes
• installation très inégale sur le territoire en nombre de médecins par habitants (il y a de jolies cartes à partir de la page 18 si vous voulez : https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2021-03/DD76.pdf )

Sans compter « le fait factuel » que les doctoresses qui travailleraient moins… d’où sort-il ? (Vrai question hein j'aimerais bien des réponses). J’ai pas eu le temps de creuser plus que ça mais tous les articles que j’ai trouvé se basent soit sur une étude prospective datée de 2001 (et analysant donc des usages antérieurs, sans, en plus, en tirer des conclusions aussi dramatiques) soit sur le constat de revenus plus bas dont on déduit qu’ils résultent de moins de travail. Or, j’ai vu au moins une étude (US) qui pointe le fait que ces revenus moindres pourraient être liés au fait que les doctoresses passent plus de temps avec chaque patient que les docteurs.

Mais non, comme tous les problèmes du monde, tout va mal car des femmes prennent la place des hommes…

Spoiler: Féminisme radical ?

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