@LovelyLexy @Mary-Sue Oui il est essentiel d'en parler. L'institution ne veut pas de vagues, et ne soutient ni les élèves victimes ni les professeurs ayant besoin de soutien.
Maintenant, j'ai une vision d'ancienne élève harcelée et dans mon souvenir les acteurs de mon calvaire étaient tout autres. Vous dites qu'il existe des profs qui signalent des faits de harcèlement au rectorat et qui se font muter pour ça, sans doute, mais quelle proportion par rapport à ceux qui savent et qui ne bougent pas ?
Tous les profs savaient ce que je me faisais harceler en sixième. Aucun n'a fait quoi que ce soit pendant une année entière, une année de calvaire. J'en ai été malade. La seule chose qui a été faite, c'est me changer de classe à la rentrée suivante. La prof de maths m'a dit à ce moment-là "Ah oui, on voyait bien qu'ils étaient pas gentils avec toi". Et ?
Aujourd'hui je suis prof à mon tour et lorsque je parle d'élèves harcelés à mes collègues ils me disent"oui mais il cherche, aussi !". La CPE, pareil. Lors de la pré rentrée le chef d'établissement nous a dit à tous "il ne faut pas croire tous les parents qui pensent que leur enfant est harcelé, parfois ce n'est pas le cas".
C'est très bien que le rectorat"tombe " et que sa face cachée soit dévoilée. On aurait tort de croire que ça ne déconne qu'à ce niveau-là.
Le sujet est beaucoup trop sensible pour moi. Je n'ai aucune envie que mes propos ou ressentis soient invalidés. C'est mon vécu, il me fait voir les choses d'une façon précise, point. Ce n'est peut-être pas le sujet initial, mais c'est un sujet très important aussi. Tous les profs ne sont pas sensibilisés à ça. L'école elle-même, dans sa configuration, produit du harcèlement. C'est tout un ensemble qui doit changer.