Oh comment c'est tellement moi également ! Et ça fait du bien de savoir qu'on est pas seule à faire ça, le peu de personnes à qui j'en ai parlé ne le comprennent pas vraiment.
J'ai toujours intériorisé les choses, je n'ai jamais pleuré devant qui que ce soit, par peur de "déranger", peut être par honte aussi, parce que je me dis qu'il y a des milliers de personnes qui ont une raison bien plus importante que moi de le faire, et parce que j'admire ces personnes qui gardent la volonté de continuer à vivre après ce qu'elles ont vécu. Ça m'a permis d'être plus forte psychologiquement, le problème, c'est que j'en arrive à ne plus savoir où mettre les frontières, ne plus savoir si je vais bien ou si je vais mal, ne plus savoir si j'ai besoin d'aide, quant bien même je sais pertinemment que je n'en demanderais jamais. Et alors le seul moyen que j'ai trouvé pour évacuer, pour me faire encore plus mal, pour me sentir encore exister, c'est d'écouter, parfois pendant des heures, une musique triste, allongée sur mon lit, et attendre, en extériorisant tout ce que j'ai accumulé par les larmes, les discours muets et les réflexions que je me fais à moi même. Et puis, lorsque je n'ai plus rien à pleurer, je m'endors, pour laisser mon inconscient prendre le dessus, et oublier l'espace de quelques heures le monde dans lequel nous vivons.