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@Cépamoi et @MissMachine en fait, comme dit dans mon premier message, j'abordais la question soulevée plus haut de la notion de "suis-je utile à la communauté/société" qui est au centre de cette méthode
Approche qui peut choquer en France où la société est plus centrée autour de l'individu et de la sauvegarde de ses droits en tant qu'humain qu'autour du Travail pour reprendre cette exemple. Genre le salaire minimum, les congés payés, les RTT c'est quand même français de chez français.
La notion de communauté n'est pas du tout aussi prégnante qu'aux USA.
Alors @MissMachine effectivement, je me pose la question : est-ce c'est parce que la politique américaine est si furieusement libérale que l'on a une espèce de compensation dans la sphère sociale de valorisation de la solidarité, même si elle ne concerne que sa communauté ? Et a contrario est-ce parce que le modèle sociale français est autant basé sur la solidarité que l'individu dans sa sphère sociale a tendance à être beaucoup plus perso ? Une espèce de revers de médaille quoi ?...
Je trouve ton propos très intéressant. Ce que je trouve intéressant aussi, c'est ton interprétation des acquis sociaux comme une forme d'individualisme égocentré, alors que je le vois au contraire comme une forme de solidarité. Et je pense que c'est d'ailleurs comme ça que c'est perçu par beaucoup de gens en France. La lutte pour certains de ces acquis sociaux (les jours de repos, notamment), s'est fait dans une grande violence, et certains ont laissé leur santé voire leur vie pour permettre à d'autres d'en bénéficier.
Je pense que ce que tu vois comme de l'individualisme, c'est plutôt de la méfiance vis-à-vis du patronat et de l'organisation capitaliste, une vision de la lutte des classes qui est directement héritée de notre histoire, des luttes ouvrières pour les acquis sociaux. Je ne pense pas que ça ait quoi que ce soit à voir avec une notion moins forte de communauté. La classe sociale n'est-elle finalement pas, elle-même, une sorte de communauté ?
En fait je pense que c'est ça qui me frappe dans ton propos, on dirait que tu assimiles "être utile à sa communauté/à la société" à "être utile au travail". Alors qu'on peut être utile de plein de manières à sa communauté, notamment en luttant pour ses droits.
D'ailleurs je serais intéressée de savoir ce que tu entends par "compensation dans la sphère sociale de valorisation de la solidarité, même si elle ne concerne que sa communauté" À quels phénomènes fais-tu référence ? Parce que j'ai l'impression que tu fais référence aux communautés d'entre-aide de quartiers, qui existent justement pour compenser l'absence de certaines infrastructures étatiques/sociales. Mais du coup, quel est le lien avec "être utile à son travail" ?
Ce sont de vraies questions, hein, c'est juste pour comprendre où se situe ton propos
@Mijou Vu tes interrogations (est-ce que la manière de concevoir les rapports sociaux (travail, cercle social) est liée au modèle économique dominant dans telle ou telle société), je me demande si tu connais les analyses d'Emmanuel Todd (hyper connu, critiqué, parfois très drôle, moi j'aime beaucoup) ?
Il explique des trucs très intéressants sur les rapports entre modèles familiaux/politiques et économie, ça pourrait t'intéresser, avec apparemment une certaine tendresse pour les pays anglo-saxons (donc on n'est pas dans une critique du modèle US).
Je te mets le lien de plusieurs entretiens de lui sur France culture, pas encore écouté mais à mon avis il devrait y résumer quelques idées de ces livres sur les modèles familiaux et leur impact sur la manière de "faire société".
Houlà, si je mets à faire ça je vais même pas pouvoir faire se croiser le cercle "ce que j'aime" et "ce pourquoi on me paye" (et le cercle "ce pourquoi je suis douée" sera en train de flotter au loin telle une bulle de savon. Ça me laisse rêveuse et un peu triste.
Je trouve ton propos très intéressant. Ce que je trouve intéressant aussi, c'est ton interprétation des acquis sociaux comme une forme d'individualisme égocentré, alors que je le vois au contraire comme une forme de solidarité. Et je pense que c'est d'ailleurs comme ça que c'est perçu par beaucoup de gens en France. La lutte pour certains de ces acquis sociaux (les jours de repos, notamment), s'est fait dans une grande violence, et certains ont laissé leur santé voire leur vie pour permettre à d'autres d'en bénéficier.
Je pense que ce que tu vois comme de l'individualisme, c'est plutôt de la méfiance vis-à-vis du patronat et de l'organisation capitaliste, une vision de la lutte des classes qui est directement héritée de notre histoire, des luttes ouvrières pour les acquis sociaux. Je ne pense pas que ça ait quoi que ce soit à voir avec une notion moins forte de communauté. La classe sociale n'est-elle finalement pas, elle-même, une sorte de communauté ?
En fait je pense que c'est ça qui me frappe dans ton propos, on dirait que tu assimiles "être utile à sa communauté/à la société" à "être utile au travail". Alors qu'on peut être utile de plein de manières à sa communauté, notamment en luttant pour ses droits.
D'ailleurs je serais intéressée de savoir ce que tu entends par "compensation dans la sphère sociale de valorisation de la solidarité, même si elle ne concerne que sa communauté" À quels phénomènes fais-tu référence ? Parce que j'ai l'impression que tu fais référence aux communautés d'entre-aide de quartiers, qui existent justement pour compenser l'absence de certaines infrastructures étatiques/sociales. Mais du coup, quel est le lien avec "être utile à son travail" ?
Ce sont de vraies questions, hein, c'est juste pour comprendre où se situe ton propos
@Mijou Vu tes interrogations (est-ce que la manière de concevoir les rapports sociaux (travail, cercle social) est liée au modèle économique dominant dans telle ou telle société), je me demande si tu connais les analyses d'Emmanuel Todd (hyper connu, critiqué, parfois très drôle, moi j'aime beaucoup) ?
Il explique des trucs très intéressants sur les rapports entre modèles familiaux/politiques et économie, ça pourrait t'intéresser, avec apparemment une certaine tendresse pour les pays anglo-saxons (donc on n'est pas dans une critique du modèle US).
Je te mets le lien de plusieurs entretiens de lui sur France culture, pas encore écouté mais à mon avis il devrait y résumer quelques idées de ces livres sur les modèles familiaux et leur impact sur la manière de "faire société".
Je te remercie ! Je me pencherais dessus dès que possible
Et l'absence de critique est d'autant plus intéressante que j'essaie vraiment de ne pas juger, mais de comprendre.
Je trouve ton propos très intéressant. Ce que je trouve intéressant aussi, c'est ton interprétation des acquis sociaux comme une forme d'individualisme égocentré, alors que je le vois au contraire comme une forme de solidarité. Et je pense que c'est d'ailleurs comme ça que c'est perçu par beaucoup de gens en France. La lutte pour certains de ces acquis sociaux (les jours de repos, notamment), s'est fait dans une grande violence, et certains ont laissé leur santé voire leur vie pour permettre à d'autres d'en bénéficier.
Je pense que ce que tu vois comme de l'individualisme, c'est plutôt de la méfiance vis-à-vis du patronat et de l'organisation capitaliste, une vision de la lutte des classes qui est directement héritée de notre histoire, des luttes ouvrières pour les acquis sociaux. Je ne pense pas que ça ait quoi que ce soit à voir avec une notion moins forte de communauté. La classe sociale n'est-elle finalement pas, elle-même, une sorte de communauté ?
En fait je pense que c'est ça qui me frappe dans ton propos, on dirait que tu assimiles "être utile à sa communauté/à la société" à "être utile au travail". Alors qu'on peut être utile de plein de manières à sa communauté, notamment en luttant pour ses droits.
D'ailleurs je serais intéressée de savoir ce que tu entends par "compensation dans la sphère sociale de valorisation de la solidarité, même si elle ne concerne que sa communauté" À quels phénomènes fais-tu référence ? Parce que j'ai l'impression que tu fais référence aux communautés d'entre-aide de quartiers, qui existent justement pour compenser l'absence de certaines infrastructures étatiques/sociales. Mais du coup, quel est le lien avec "être utile à son travail" ?
Ce sont de vraies questions, hein, c'est juste pour comprendre où se situe ton propos
Alors...
Déjà, pour moi, de base, l'être humain est profondément égocentrique, voire égoïste. Personne ne fait rien sans en retirer un bénéfice, qu'il soit direct ou indirect, flagrant ou plus subtil.
Cela peut être gagner plus de thunes, ou bien se sentir utile, valorisée, trouver un sens à sa vie.
Ce n'est pas Bien ou Mal, c'est comme ça.
Ensuite, pour parler des droits sociaux, des luttes ouvrières, bref de ce qui est pour grosse partie la spécificité française, même système. Ce sont les opprimés qui ont voulu plus de droits, certes pour leur classe, mais avant tout pour eux et leur famille. Parce qu'ils savent ce que c'est, parce qu'ils ont vécu la misère de près etc...
J'ai vraiment beaucoup de mal avec l'idéalisation du Combat Français, comme quoi la France serait un pays particulièrement altruiste, solidaire etc... C'est limite de la réécriture, et c'est oublier plein de pans de l'histoire française. Exemple typique de cette réécriture idéalisée : à l'école, on nous présente les résistants comme des héros se dressant face à l'ogre nazi et à ses idées nauséabondes... alors que pour la plupart, même s'ils ont accomplis des actes héroïques, les résistants sont entrés en résistance... pour fuir le STO.
Donc certes actes héroïques, mais motivations purement égoïstes.
C'est un peu brouillon, je sais, ça n'empèche que je me considère comme partageant des valeurs dites de gauche, et que je fais partie des gens qui sont contents de payer le peu d' impôts que je paie , mais j'essaie de rester lucide. Si je venais d'une famille de nantis, surement que mon discours serait différent.
Je prends souvent mon propre frère comme exemple : élevé dans une famille de gaucho anti-cléricals, mère ultra féministe et engagée, lui-même tagguait sur les murs de son lycée "Trotski is not dead" et après ses études il a volontairement choisi d'aller soigner les gens dans une banlieue défavorisée, plutôt que s'établir en cabinet et de faire entrer la thune.
Ca, c'était avant...
Aujourd'hui, à bientôt 40 ans, il est à deux doigts de payer l'ISF (pour ce que j'en sais, si ça se trouve il le payait, puisque ça n'existe plus...), ne sait plus quoi faire de son fric... et revendique clairement de voter à droite " pour celui qui me fait payer le moins d'impôts"... Bon à côté de ça il tient à parler de politique et de social avec moi tout le temps car il a besoin d'entendre certaines choses que son milieu actuel (il est entouré de gens pétés de thunes avec une mentalité très country-club) occulte complètement, il a besoin de garder un peu les pieds sur terre, je pense, et de ne pas oublier d'où il vient.
Côté actions pratiques, suite notamment à des discussions avec moi qui ait toujours été salariée (et exploitée en plus), il a aussi mis en place des primes d'intéressement au chiffre d'affaire pour ses employées (qui font grincer des dents ma belle-soeur), il est le premier arrivé au boulot, le dernier reparti et bosse comme un taré. Bref, c'est un "gentil" patron.
N'empèche qu'il pourrait faire vivre une famille de 4 personnes s'il baissait ne serait-ce qu'un peu son niveau de vie... Il a choisi de mettre ses gamins dans le privé pour qu'ils ne souffrent pas d'être montrés du doigt par les gamins issus de familles moins friquées, et aussi pour assurer leur avenir par réseautage...
Surement que s'il n'avait pas rencontré ma belle-soeur qui elle, ne vient pas du tout du même milieu et pour qui la "réussite sociale" est indispensable, et s'il n'avait pas pris ce chemin-là, il aurait continué de bosser pour bien moins de revenus dans une dimension sociale.
EDIT :
Pour moi c'est l'exemple typique de comment notre propre parcours/vie influence nos actes, pensées et valeurs. Certes, cela me touche de près comme cas, mais j'ai pas mal bossé dessus et pris de recul, et je trouve cela hyper révélateur.
Ensuite, concernant le point travail/communauté : j'élargissais, je pense que j'aurais du parler de sphère sociale élargie (cad en dehors du cercle familial et amical, on dit comme ça en socio ?), les gens avec qui on nous des relations durables, d'entraide, de services mutuels rendus, avec une notion de devoir aussi, mais sans qu'il y ai de liens affectifs.
Le travail, on a aussi besoin de reconnaissance, de sentiment d'utilité, en ça et pour de multiples autres raisons (dont celle abordée plus haut), je ne trouve pas ça si "délirant" de mettre ces deux domaines en parallèle... en tout cas si on les oppose aux domaines où l'affectif entre en jeu.
Je lirai probablement le débat plus tard, pour l'instant je voulais juste commenter l'article puisqu'en découvrant ce concept j'ai réalisé que le job dans lequel je me suis lancée correspond exactement à mon ikigai !!! Ça fait du bien des révélations comme ça ^_^