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minie-c
Mon témoignage la c est sur l Ile Maurice, donc pas en France, mais dans un pays quand même fréquenté par des dizaines de milliers de Français par en an qui en reviennent ravis. Et pas un pays considéré comme particulièrement agressif vis a vis des femmes. D ailleurs, dans la plupart des autres situations, ca va.
Je donnais ce témoignage pour expliquer ce qu était le harcelement de rue. Car ce qu on vit a une échelle bien moindre (des mecs relous qui te parle mal une fois de temps en temps), c est du harcelement de rue aussi, sauf que comme ca n arrive pas avec la même fréquence, on se dit "c est juste un relou, lâche l affaire"...
Mais ca fait partie de la même démarche parce que c est ça qui font que des filles vont éviter tel itinéraire ou de prendre tel transport, ou qu elles auront peur de sortir seules le soir, même si dans leur quartier ça ne craint pas tant que ça.
Alors en dehors de ca, mon expérience du harcèlement en France est assez variable.
Je suis parisienne d origine et ca varie totalement d un quartier a l autre. Moi, je viens d un quartier assez bobo de la Rive Gauche et ouais, ya des relous, j ai jamais aimé ça mais c est vivable. D ou le fait que moi aussi a la base, je pensais que parler de harcèlement de rue, cetait abuse et c etait jouer la carte de la victimisation. Je trouvais ca vachement chiant qu on m aborde de manière peu distinguée régulièrement et avec insistance mais c était gérable et certainement pas susceptible d atteindre mon bien être.
Mais dans paris même, la situation va devenir toute différente dans un autre quartier.
Je sais que quand je monte dans les quartiers Nord en soirée, je vais fermer mon manteau pour cacher la mini jupe qui ne me pose aucun problème dans le Sud parce que ya des mecs qui me mate agressivement dans le métro. En journée, ya des quartiers où la drague de rue ressemble franchement a du harcèlement quand tu sais ce que c est (je te suis, je t insulte, je ne prends pas tes réponses négatives au sérieux, j insiste en marchant a tes côtés pour avoir ton numéro, je te reproche de m avoir fait perdre mon temps si tu dis non etc.)
Malgré ça, comme je ne côtoyais les quartiers Nord les plus chiants que de manière ponctuelle et que je vivais donc ça avec distance, je considérais que le terme harcèlement était quand même excessif.
Le truc qui m a vraiment ouvert les yeux ça a été un soir sur les Champs Elysées où je rentrais avec des copines a 3h du mat (et je croyais jusqu alors que ça allait dans ce coin). Tout le long de la route, les mecs refoulés des boites qui zonaient en attendant je ne sais quoi nous ont insultées, appelées de plein de doux noms, même attrappées agressivement pour nous "dire juste un truc deux secondes putain!"... et que ça s est conclu avec un connard qui nous traitaient de salopes et de petites putes en marchant a coté de nous et nous gueulant de lui sucer sa bite. Quand on lui disait d arrêter et qu on l a même poussé, il a juste trouvé ça super marrant et il a continué a nous suivre.
Au final, on a pris un taxi.
Quand il m a déposée dans un quartier plus proche de chez moi qui est aussi un gros lieu de sortie (Châtelet pour ceux qui connaissent) et que la, personne ne ma adressé la parole, que je pouvais circuler librement dans l indifférence générale, j ai eu un choc devant le fossé entre les deux quartiers. Dans un, j étais libre et égale aux hommes, dans l autre, on jugeait que j étais a la disposition du regard des hommes du moment que j étais dans la rue et que mon seul droit était de marcher vite en baissant les yeux si pour me faire aborder le moins possible.
La, j ai repensé a l expression harcelement de rue et j ai tout a coup trouvé qu elle était tres appropriée pour ce qui venait de m arriver.
A part ça autre exemple français, j ai ressenti un certain harcèlement a Strasbourg dans le centre les soirs de weekends, mais comme dans la ville même en dehors de ces moments la, ça va, ça reste encore supportable, et c est pas l ecrasante majorité des mecs qui se comportent comme ça, juste une bande de petits cons. Une copine qui vient d une banlieue de Strasbourg dit que c est comme ça en parmanence dans son coin et a peur de sortir le soir.
Bref, pour dire que l intensité varie d un quartier a l autre mais on peut retrouver ça dans toutes les régions je pense.