Hello, article intéressant.
Il est vrai que ce n'est pas parce que l'on grandit entouré(e) de femmes que l'on devient féministe...
Pour ma part, ma maman n'est pas vraiment féministe. Elle est un produit de son temps, née au début des années 1960. Pour autant, ce n'est pas non plus une anti-féministe. Elle considère qu'il est normal qu'hommes et femmes aient les mêmes droits (et C'EST normal
), elle est pour la liberté sexuelle, elle s'en fiche de montrer ses poils (quand je repense à moi jeune ado qui avait honte qu'elle lève les bras non-épilée...
) et n'a aucun souci avec l'impudeur et le fait de s'habiller courtement.
Mais ce ne serait pas la dernière à faire une remarque nauséabonde style "Faut voir comment elle était habillée", elle compte sur les hommes forts (je soupçonne la flemme), elle trouve un peu ridicule les femmes qui font des "métiers d'homme", croie que "féministe" est un gros mot...
Mais je pense que tout ces aspects pas reluisants sont plus des choses qu'elle répète sans trop y avoir réfléchi plutôt que de vraies croyances, car elle écoute les idées que je peux lui avancer quand cela vient sur le tapis.
Elle ne s'engagera jamais je pense, mais elle gardera tout ça dans un coin de sa tête.
De mon côté, c'est l'entrée dans le monde du travail qui m'a permis des lectures et des rencontres qui m'ont fait évoluer sur le sujet, et aujourd'hui je dis sans sourciller que je suis féministe, et je suis prête à débattre avec ceux qui tiqueraient sur ce terme.
J'ai beaucoup évolué, mais j'ai encore du chemin à faire. Le chemin ne se termine jamais je pense.
Aujourd'hui, les inégalités et les injustices me mettent en colère, et c'est normal.
Et je repense à toutes ces fois dans ma vie où on a essayé de me mettre de côté, pour des choses plus ou moins triviales, parce que j'étais une fille, alors que moi j'avais juste envie de faire ce que je veux, jouer avec des petites voitures, porter des choses lourdes, boire de l'alcool fort, jouer au foot, rester dans un groupe de gars. Ou ces fois où j'ai vu des garçons subir les même choses : des hommes moqués car ils pleurent, des petits garçons disputés car ils voulaient avoir une poupée, des hommes jugés car maquillés ou en robe...
Et ça nourrit mon féminisme, car personne ne devrait être privé de faire ce dont il a envie juste parce qu'on a collé une étiquette sur une activité.
Aujourd'hui, je me dis simplement : et si on se fichait tous la paix ?