Comme pas mal d'entre vous je pense, j'ai voulu ressortir mon vieux "Dico des filles" pour faire la comparaison... Mais je possède en réalité
"L'encyclo des filles 2007", parue aux
éditions Plon cette fois.
Et je dois dire que ce volume est déjà plus satisfaisant. Je suis en train de le survoler rapidement, et malgré quelques maladresses, le ton employé ici est plus honnêtement informatif, plus orienté vers la transmission de données scientifiques notamment.
Quelques comparaisons rapides :
[ul]
[li]À l'article "
Pilule", il est bien précisé qu'on peut obtenir sa plaquette sur ordonnance d'un gynécologue OU d'un médecin ; le planning familial est également mentionné. Il y a même une entrée réservée à la
pilule du lendemain. Plus haut, une entrée passe en revue les "
Nouveaux modes de contraception".[/li]
[li]À l'article "
Plaisir sexuel", il est fait mention du clitoris et du
point G. Encore une fois, le ton reste strictement informatif : on évoque le plaisir féminin d'un point de vue physiologique, on rassure les angoisses, et on parle du "
plaisir à deux".[/li]
[li]L'article "
Masturbation" est plus mitigé. Ça débute plutôt bien :
L'encylo des filles a dit :
Longtemps, la masturbation a été un sujet tabou : on menaçait des pires catastrophes ceux qu'on suspectait de se donner du plaisir. Aujourd'hui, on peut le dire : non, "ça" ne rend pas sourd, "ça" n'empêche pas d'avoir des enfants, ni du plaisir avec un homme.
...Mais le tabou n'est brisé qu'à moitié :
L'encyclo des filles a dit :
Il n'empêche que l'onanisme doit rester un sujet intime. Attention à la tendance actuelle qui consiste à parler de tout, de soi et de sa vie sexuelle, sous prétexte qu'il faut lever les interdits. (...) Autrement dit, la masturbation est naturelle ; ça n'est pas une raison pour en parler à tout le monde.
[/li]
[li]La légalisation de l'
IVG est présentée comme un "progrès"... mais l'IVG en elle-même reste décrite comme "
une épreuve psychiquement douloureuse quoi qu'il en soit". Contrairement au Dico des filles, l'auteure insiste toutefois :
L'encyclo des filles a dit :
Le désir d'enfant est une affaire profonde et personnelle, hors de toute question morale et religieuse.
Les deux méthodes d'avortement (mécanique et chimique) sont décrites dans l'article, d'un point de vue strictement médical et sans intention de choquer (du moins, je ne le ressens vraiment pas ainsi à la lecture).[/li]
[li]Pas de désinformation du côté des
MST ("Les hépatites B et C (...) se transmettent par le sang, le sperme et les sécrétions vaginales").[/li]
[li]L'article "
Poils" est lui aussi mitigé : l'obligation sociale de l'épilation ne s'évapore pas si facilement, même si l'auteure (une certaine
Sonia Feertchak) tend à la relativiser un minimum ("Sache quand même, avant de brandir ta pince à épiler en couinant, que tu es la seule personne de la planète à accorder autant d'attention à tes poils").[/li]
[li]Une entrée est consacrée à
l'homosexualité (victoire !). Est mentionné le
non-dualisme des genres (bis !). L'auteure parle de l'homosexualité comme une orientation "pour toute la vie" ou "pour quelques mois, quelques années" selon les personnes ; elle fait référence au "flou" de la sexualité adolescente. Perso j'aurais préféré qu'elle parle de la sexualité comme un flux, susceptible d'évoluer tout au long de la vie - mais bon, "c'est déjà ça".[/li]
[li]...Ça vient en tout cas un peu compenser l'article "Amour physique", à 100% hétérocentré (dommage).
[/li]
[/ul]
...Je réalise que j'ai tapé un roman

Je pourrais encore continuer mais n'étant pas sûre que ça intéresse grand-monde, je vais m'arrêter là !
Pour les personnes de votre entourage qui s'entêteraient à vouloir offrir un volume de ce genre aux plus jeunes à Noël, voici en tout cas une suggestion vers laquelle les rediriger subtilement, afin de limiter l'étendue des dégâts !
EDIT : À côté des articles "féminisme", "machisme", "sexisme" bien présents dans cette édition, je mentionne encore tout de même l'entrée "
Garçon manqué", où le
harcèlement sexuel juvénile est dénoncé comme intolérable.
Une entrée est consacrée à l'importance de
savoir dire "NON". Et l'auteure insiste sur le fait que
la vulve et le vagin sont "loins d'être des zones sales".
(Je suis incorrigible, promis j'arrête de m'étaler maintenant)