[Magie]
Les passants n?y prêtaient pas attention, mais les commerçants et autres gens habitués de la rue interrompaient parfois leurs occupations pour regarder le magicien qui avait élu pour lieu de travail le trottoir de l?Avenue des Manèges.
Il y avait avec lui une gamine, toujours dans ses pattes. Elle portait une robe bleu marine. Ses cheveux noirs, touffus et dansants, étaient attachés parfois avec une ficelle blanche. Il faut dire qu?ils n?étaient pas bien riches, mais après tout, ils auraient être plus malheureux.
On ne savait pas trop si c?était son père, elle ne parlait jamais. Elle passait simplement avec le chapeau de l?homme à la fin de la représentation, et offrait aux passants ses grands yeux bruns qui semblaient exprimer une gratitude fantastique.
Le spectacle était toujours fascinant. Même pour elle, la fillette, qui connaissait plus ou moins les astuces du magicien pour effectuer ses tours. A chaque fois, c?était pareil, un foulard chatoyant semblait sortir de nulle part pour dévoiler alors une colombe blanche qui agitait ses ailes avec allégresse.
Son moment préféré était lorsqu?il appelait un spectateur pour le tour de magie des cartes. Ca ne ratait jamais, il devinait toujours la carte exacte, et ce sans la moindre hésitation, le ton clair, le torse bombé et le visage souriant.
Venait le clou du spectacle qui en annonçait la fin. Il montrait son haut de forme vide à la foule et chantait deux ou trois onomatopées. Soudain, il lancait le chapeau vers la foule, comme s?il s?agissait d?un seau rempli d?eau. Et des milliers de confettis virevoltaient dans l?air, provoquant un rire général et beaucoup de claquements de mains. Elle regardait voltiger les derniers confettis multicolores avec ses yeux de petite enfant, le brouhaha de la foule lui donnant envie de rire et de danser. Le magicien l?arrachait à ses rêveries. « Allez ! » Et elle passait avec le haut de forme.
Le soir, elle aidait à ranger chapeaux, foulards, allumettes, balles, cage, gants et cartes dans la petite mallette du magicien.
Lorsqu?elle était fermée, la fillette se remettait à imaginer le spectacle sans jamais se lasser, avec toujours le même émerveillement.
Le soir, elle avait l?impression qu?un rideau s?abaissait sur la magnificence de la magie. Ne restaient alors que les confettis colorés qui jonchaient le trottoir de l?avenue, qui allait reprendre vie le lendemain, lorsque les premiers rayons du soleil viendraient la réchauffer doucement.
Les passants n?y prêtaient pas attention, mais les commerçants et autres gens habitués de la rue interrompaient parfois leurs occupations pour regarder le magicien qui avait élu pour lieu de travail le trottoir de l?Avenue des Manèges.
Il y avait avec lui une gamine, toujours dans ses pattes. Elle portait une robe bleu marine. Ses cheveux noirs, touffus et dansants, étaient attachés parfois avec une ficelle blanche. Il faut dire qu?ils n?étaient pas bien riches, mais après tout, ils auraient être plus malheureux.
On ne savait pas trop si c?était son père, elle ne parlait jamais. Elle passait simplement avec le chapeau de l?homme à la fin de la représentation, et offrait aux passants ses grands yeux bruns qui semblaient exprimer une gratitude fantastique.
Le spectacle était toujours fascinant. Même pour elle, la fillette, qui connaissait plus ou moins les astuces du magicien pour effectuer ses tours. A chaque fois, c?était pareil, un foulard chatoyant semblait sortir de nulle part pour dévoiler alors une colombe blanche qui agitait ses ailes avec allégresse.
Son moment préféré était lorsqu?il appelait un spectateur pour le tour de magie des cartes. Ca ne ratait jamais, il devinait toujours la carte exacte, et ce sans la moindre hésitation, le ton clair, le torse bombé et le visage souriant.
Venait le clou du spectacle qui en annonçait la fin. Il montrait son haut de forme vide à la foule et chantait deux ou trois onomatopées. Soudain, il lancait le chapeau vers la foule, comme s?il s?agissait d?un seau rempli d?eau. Et des milliers de confettis virevoltaient dans l?air, provoquant un rire général et beaucoup de claquements de mains. Elle regardait voltiger les derniers confettis multicolores avec ses yeux de petite enfant, le brouhaha de la foule lui donnant envie de rire et de danser. Le magicien l?arrachait à ses rêveries. « Allez ! » Et elle passait avec le haut de forme.
Le soir, elle aidait à ranger chapeaux, foulards, allumettes, balles, cage, gants et cartes dans la petite mallette du magicien.
Lorsqu?elle était fermée, la fillette se remettait à imaginer le spectacle sans jamais se lasser, avec toujours le même émerveillement.
Le soir, elle avait l?impression qu?un rideau s?abaissait sur la magnificence de la magie. Ne restaient alors que les confettis colorés qui jonchaient le trottoir de l?avenue, qui allait reprendre vie le lendemain, lorsque les premiers rayons du soleil viendraient la réchauffer doucement.