Très instructifs ces témoignages. Et ça prouve qu'on peut se permettre d'essayer plein de chose, la vie ne s'arrêterait pas pour autant.
Pour ma part, j'ai su depuis la 4ème que je voulais faire une prépa HEC (ou prépa ECS pour être plus juste), suivie d'une école de commerce. Je n'étais pas spécialement passionnée par le monde des affaires, mais je me disais que ce parcours m'ouvrirait toutes les portes possibles et imaginables, de l'auto-entrepreneur digne des reportages success-story de Capital à la prof de danse cubaine vivant d'amour et d'eau fraîche à Chicago. Alors je m'y étais accrochée, et la prépa était devenue une obsession jusqu'à la terminale. Je n'avais pas réfléchi une seule fois en me demandant ce que j'aimais faire, ou bien où est-ce que j'étais à l'aise, j'étais partie tête baissée avec cette idée. En seconde, j'aimais beaucoup les matières littéraires, mais le diktat de la société voulait que j'aille en S. Parce que c'était la filière idéale, à mon époque, pour accéder aux prépas qui avaient de bons résultats d'admission dans les écoles du Top 10. Et que, fallait l'avouer : "ça faisait bien". J'avais eu mon bac S avec beaucoup de frustration car je n'aimais pas les matières de base, juste les maths (un peu) et les matières qualitatives (beaucoup). Mais comme espéré, j'avais réussi à être admise en prépa HEC.
Une fois en prépa, c'était le désenchantement. Le monde magique que j'imaginais était loin. Pour une fois, les matières ne me gênaient plus : c'était l'environnement qui n'allait pas. La mentalité exécrable de mes camarades, la compétition acharnée, les professeurs bourreaux (et montrant publiquement leur favoritisme envers certains)...tout ça faisaient que ma vie était devenue un enfer, et j'avais plongé dans une sorte de burn-out. Plus rien n'allait, je me sentais mal à l'aise, avec les autres mais aussi avec moi-même. J'étais déçue, parce que j'avais l'impression, à cet instant précis, d'avoir raté ma vie et les objectifs que je m'étais tracée. Alors, à la fin de la première année de prépa, j'étais partie...en deuxième année de Lettres Modernes (après une demande d'équivalence). Parce que je voulais changer d'air, et enfin, faire quelque chose qui pourrait plus ou moins me plaire. Au final, je n'ai pas regretté. Je ne m'y connaissais pas du tout en linguistique, ancien français ou encore littérature latine, mais honnêtement, je crois que ça a été une des meilleures années de ma vie. Chaque jour était une découverte, j'y avais tellement appris, mais contrairement à la prépa (et globalement à toute ma vie), je respirais enfin, je faisais enfin quelque chose qui me plaisait réellement.
Malheureusement, la vie, et les diktats de la société (encore !) faisaient que je ne pouvais pas y rester pour faire carrière. Comme le disait si bien une personne dans la vidéo : il faut faire quelque chose qui puisse nous permettre de survivre, et garder les domaines qu'on aime pour les loisirs. Donc, comme prévu, j'ai passé les concours des écoles de commerce en admission parallèle et avais au final été admise. Mon profil mi-littéraire/mi-scientifique avait plu aux jurys des oraux, ou du moins attisé leur curiostié.
Après mes années d'études au pays des merveilles, à voyager et à payer des bills à chaque fin d'année, voilà 4 ans maintenant que je travaille dans la finance de marché. Je ne m'y plais pas vraiment, je l'avoue, mais cela me permet de payer mes factures à la fin du mois. Je ne sais pas si j'y resterai longtemps, peut être que si. Mais en tout cas, je regrette, après toutes ces années de dur labeur, de ne pas avoir pris le temps. Le temps de réfléchir, le temps de faire des erreurs et le temps de trouver mon bonheur. J'ai juste couru après l'élitisme, mais j'ai oublié que pour franchir la ligne d'arrivée d'un marathon, il fallait aussi savoir gérer son souffle et son rythme. Chez ces personnes qui ont eu le courage de faire et défaire leur carrière, de reprendre leurs études à 26 ans ou encore, de galérer chez Pole Emploi après un M2 de philo par choix, il y a quelque chose qui me fascine : au moins ils auront essayé.
Pour ma part, j'ai su depuis la 4ème que je voulais faire une prépa HEC (ou prépa ECS pour être plus juste), suivie d'une école de commerce. Je n'étais pas spécialement passionnée par le monde des affaires, mais je me disais que ce parcours m'ouvrirait toutes les portes possibles et imaginables, de l'auto-entrepreneur digne des reportages success-story de Capital à la prof de danse cubaine vivant d'amour et d'eau fraîche à Chicago. Alors je m'y étais accrochée, et la prépa était devenue une obsession jusqu'à la terminale. Je n'avais pas réfléchi une seule fois en me demandant ce que j'aimais faire, ou bien où est-ce que j'étais à l'aise, j'étais partie tête baissée avec cette idée. En seconde, j'aimais beaucoup les matières littéraires, mais le diktat de la société voulait que j'aille en S. Parce que c'était la filière idéale, à mon époque, pour accéder aux prépas qui avaient de bons résultats d'admission dans les écoles du Top 10. Et que, fallait l'avouer : "ça faisait bien". J'avais eu mon bac S avec beaucoup de frustration car je n'aimais pas les matières de base, juste les maths (un peu) et les matières qualitatives (beaucoup). Mais comme espéré, j'avais réussi à être admise en prépa HEC.
Une fois en prépa, c'était le désenchantement. Le monde magique que j'imaginais était loin. Pour une fois, les matières ne me gênaient plus : c'était l'environnement qui n'allait pas. La mentalité exécrable de mes camarades, la compétition acharnée, les professeurs bourreaux (et montrant publiquement leur favoritisme envers certains)...tout ça faisaient que ma vie était devenue un enfer, et j'avais plongé dans une sorte de burn-out. Plus rien n'allait, je me sentais mal à l'aise, avec les autres mais aussi avec moi-même. J'étais déçue, parce que j'avais l'impression, à cet instant précis, d'avoir raté ma vie et les objectifs que je m'étais tracée. Alors, à la fin de la première année de prépa, j'étais partie...en deuxième année de Lettres Modernes (après une demande d'équivalence). Parce que je voulais changer d'air, et enfin, faire quelque chose qui pourrait plus ou moins me plaire. Au final, je n'ai pas regretté. Je ne m'y connaissais pas du tout en linguistique, ancien français ou encore littérature latine, mais honnêtement, je crois que ça a été une des meilleures années de ma vie. Chaque jour était une découverte, j'y avais tellement appris, mais contrairement à la prépa (et globalement à toute ma vie), je respirais enfin, je faisais enfin quelque chose qui me plaisait réellement.
Malheureusement, la vie, et les diktats de la société (encore !) faisaient que je ne pouvais pas y rester pour faire carrière. Comme le disait si bien une personne dans la vidéo : il faut faire quelque chose qui puisse nous permettre de survivre, et garder les domaines qu'on aime pour les loisirs. Donc, comme prévu, j'ai passé les concours des écoles de commerce en admission parallèle et avais au final été admise. Mon profil mi-littéraire/mi-scientifique avait plu aux jurys des oraux, ou du moins attisé leur curiostié.
Après mes années d'études au pays des merveilles, à voyager et à payer des bills à chaque fin d'année, voilà 4 ans maintenant que je travaille dans la finance de marché. Je ne m'y plais pas vraiment, je l'avoue, mais cela me permet de payer mes factures à la fin du mois. Je ne sais pas si j'y resterai longtemps, peut être que si. Mais en tout cas, je regrette, après toutes ces années de dur labeur, de ne pas avoir pris le temps. Le temps de réfléchir, le temps de faire des erreurs et le temps de trouver mon bonheur. J'ai juste couru après l'élitisme, mais j'ai oublié que pour franchir la ligne d'arrivée d'un marathon, il fallait aussi savoir gérer son souffle et son rythme. Chez ces personnes qui ont eu le courage de faire et défaire leur carrière, de reprendre leurs études à 26 ans ou encore, de galérer chez Pole Emploi après un M2 de philo par choix, il y a quelque chose qui me fascine : au moins ils auront essayé.