Je suis partagée.
Effectivement, ce passage
Qui a eu deux filles avec son mari, et a assisté aux abus dont elles ont été victimes toute leur vie.
est injuste dans la mesure où la psychologie des victimes est très méconnue et que les victimes restent bien souvent par peur, et se retrouve "enfermée" dans cette vie par un bourreau qui prend l'ascendant psychologique et qui persuade la victime que quoi qu'elle tente, ça va échouer, et il y aura des représailles derrière.
J'ai du moi-même aider à défendre la cause d'une mère qui était restée longtemps avec son mari pédophile et leur fille, avec toujours la même question "pourquoi vous avez rien fait", mais quand on n'a pas d'argent, que les amis se sont éloignés, que la police nous rejette sans autre forme de procès, etc... chaque effort que l'on fait pour s'en sortir devient de plus en plus surhumain. Cette mère, elle aussi était vue comme "complice" des maltraitances de sa fille, mais comment pouvait-elle être "complice" quand elle était terrifiée de faire quelque chose pour elle-même ? Et que quand elle réussissait à tenter des trucs, ça se retournait contre elle ?
Donc c'est vrai que je trouve l'accusation très injuste.
Par contre, je suis aussi d'accord sur le fait qu'on ne connaissait pas forcément tout le dossier, et que c'est peut-être par hasard que les deux jurys ont fait leur décision. Mais ça, on ne le saura jamais. Des jurys peuvent être manipulés, notamment dans ce genre d'affaires dont les mécanismes psychologiques sont méconnus du grand public.
Mais ce meurtre me gène un peu, effectivement, même si on est bien tentée de se dire que c'est tout ce qu'il méritait. Disons qu'il ne faudrait pas non plus que ça ouvre un "droit au meurtre" (la "légitime défense différée" qui continue toujours à me gêner dans le principe).
Mais de l'autre côté, tant que les institutions ne feront pas leur travail, voire parfois menaceront d'enfoncer le clou, ..... ces situations sont bien compliquées à juger, en fait....