Je suis alcoolique — Témoignage

18 Septembre 2011
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Metz
Ton témoignage me touche beaucoup. Bravo pour le courage d'avoir su surmonter tout ça.
En tant que buveuse très modérée, je trouve qu'il est extrêmement difficile de résister à la pression sociale autour de l'alcool. Je comprends donc à 100% à quel point il peut être "facile" de ne pas voir que quelqu'un a un problème d'addiction.
 
28 Février 2014
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Meaux
lavacheninja.wordpress.com
Merci pour ce beau témoignage.
J'ai aussi commencé à boire quand j'avais 17 ans. Au début, c'était qu'un verre par-ci par-là, et puis au fur et à mesure, c'était des bouteilles que je m'enfilais. Ma famille étant composée de bon-ne-s vivant-e-s a tendance à me servir des verres et mes ami-e-s à m'admirer pour ma descente. Pourtant, il n'y a pas de quoi être fière. Je m'étais mise tellement à boire que je ressentais un manque quand je ne buvais pas pendant quelques jours. L'alcool me rend euphorique, je ris, je danse, je chante, et j'aime toutes les personnes que je croise sur mon chemin. Il est là, le vice. L'alcool en grande quantité me donne l'impression d'être en vie et heureuse, de ressentir plein de choses, et étant dépressive, eh bien, ça me change la vie le temps que je bois. Là, j'ai pas touché une seule goutte d'alcool, même pas une bière depuis le 4 janvier de cette année. On me dit que ça fait un peu "alcoolique anonyme" quand je le dis, eh bien soit. J'ai pris sur moi pour arrêter à cause de problèmes de santé que j'avais déjà avant de boire, mais qui ne se sont pas arrangés avec la boisson. Les deux dernières fois que j'ai bu, mes crises de tachycardie m'ont vraiment fait trop mal et je sais que c'était parce que j'avais trop bu.
 

Lullabye

Ambassadrice de Ville
25 Novembre 2013
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Merci d'avoir eu le courage de rédiger ce témoignage très intéressant et vraiment touchant.
J'en profite pour poser une question que je me suis posée plusieurs fois sans parvenir à trouver d'explication. Attention ce n'est absolument pas un jugement de ma part ou quoi que ce soit d'offensant, juste une simple question innocente sur un point que j'ai du mal à comprendre malgré les explications données par cet article :innocent:.
Voilà, je me demande simplement pourquoi l'alcoolisme est une maladie. Dans mon petit esprit peu informé sur cette question, j'ai tendance à assimiler une maladie à un virus ou en tout cas une "anomalie" qui se déclenche dans notre organisme de manière totalement spontanée (par exemple un cancer, un syndrome quelconque ou même juste une grippe). J'ai bien compris que l'alcoolisme provoquait des maladies mais je ne comprends pas pourquoi on dit que c'est une maladie en soi et non pas juste une addiction (à moins qu'une addiction soit considérée comme une maladie? :eh:)
Voilà, j'espère que l'une d'entre vous pourra éclairer ma lanterne!
Merci d'avance et merci encore pour ce témoignage!

Une addiction est une maladie.
Pour répondre à ta question initiale, disons qu'il y a deux grands types de maladies : les maladies somatiques, et les maladies mentales/psychologiques. Les maladies somatiques ça va renvoyer à tout ce qui est virus, infections, tout problème qui touche directement le corps, les organes. Les maladies mentales, c'est ce qui se produit d'abord au niveau de l'esprit, donc c'est tout ce qui est trouble de l'humeur, addiction, paranoïa, schizophrénie etc.
Bien sur, le corps et la psychés s'influencent, mais l'origine du trouble est différente disons, quoique. Disons que ça ne se soigne pas par les mêmes professionnels.
Une maladie purement somatique, sera traitée par les médecins, les spécialistes médecins. Une maladie psychologique sera avant tout soigné par des psychiatres et psychologues.

Mais les deux s'entrechoquent souvent. Tu vois l'addiction, au départ physiquement tout va bien, mais tu commences à prendre la drogue au point que ça créer des troubles physiques et que ça créé la dépendance physique.
De la même façon, un cancer par exemple, ça joue sur l'humeur, ça peut assez facilement provoquer une dépression.

Je trouve ce témoignage très pertinent. C'est très fin, ça renvoie vraiment la vraie face de l'addiction, et ça ne l'a diabolise pas, ce qui est trop souvent fait au quotidien. Ca renvoie bien au fait que c'est une maladie, que c'est pas une question de volonté, que c'est difficile de la combattre, qu'en effet la rechute est malheureusement toujours à craindre.
 
13 Octobre 2014
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Je voudrai réagir à la personne qui a exprimé son désaccord avec l'amie dont il est question dans le témoignage, celle qui avait bien remarqué qu'iqu'il y avait un problème mais qui n'a rien fait.

J'ai été en couple avec un alcoolique. Sa famille buvait beaucoup, son père en est mort.
Sa mère et sa soeur n'osaient pas lui en parler. Elles voulaient que ce soit moi car elles avaient trop peur de lui faire du mal car elles l'aimaient. Je l'aimais aussi, alors c'est moi qui ai mis le doigt sur le problème. Sachant que je ne buvais que très peu et rarement.
Il l'a très mal vécu. Il s' est senti faible. Il a cru que je lui mettais le nez dans sa merde. Il sentait une pression dans notre couple concernant sa consommation. Il a fini par me quitter sous l'effet de l'alcool, en esclandre. Le lendemain; il n'a pas été capable de revenir en arrière.
et ensuite, il a donné une version différente de la rupture comme quoi, je lui imposais tout, on se prenait toujours la tête. En vrai, dès qu'il buvait il devenait menaçant. Il ne m'a jamais frappé.
Tout le monde le savait autour de nous. Personne n'a rien fait. Personne ne lui a rien dit. Ai-je besoin de préciser que ce sont tous des gros buveurs? Apero + vin + digestif à chaque repas.
Pour moi, ces gens ont été mis mal à l'aise par rapport à leur propre consommation. C'est pour ça qu'ils n'ont pas été capables de lui parler de son problème.
 
6 Février 2015
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Annecy
www.unefilleetlemonde.com
Li-loo, je sais ce que c'est que d'avoir un proche alcoolique, comme je le disais plus haut mon frère est alcoolique depuis plus de 10 ans après avoir été 10 ans toxicomane.
Et j'aimerais compléter ton message, car comme tu le dis la famille elle même n'osait pas. Il y a plusieurs points, je crois :
Quand une personne est dans le déni elle fera tout pour nier, trouver des excuses, et si on tape juste et qu'on dit la vérité, ça blesse, donc elle fera culpabiliser (ça marche avec l'alcoolisme mais avec plein de problèmes psychologiques également).
ça, c'est difficile.
Et il faut aussi l'accepter. Accepter qu'en face, on va avoir un refus, et qu'on va "avoir parlé pour rien", "fait tout ceci pour rien". Car ce n'est pas pour rien, ça va peut être déclencher un mécanisme d'acceptation chez la personne souffrante. Ou pas. Mais au cas où, il ne faut pas abandonner l'idée de le dire. Et ce qui est compliqué, c'est de trouver les bons mots et le tact pour que la personne accepte...
Et parfois, il faut aussi être plus franc, la filmer à son insu lorsqu'elle est ivre et se comporte vraiment mal (mon frère quand il se cachait pour boire s'en voulait, et avec la culpabilité il pétait un câble une fois bourré : parfois me touchait et m'agressait, et d'autres fois je le ramenais il essayait de se jeter sous les voitures... Sans se souvenir de rien le lendemain, et du coup s'en voulait et continuait à se cacher, et la boucle infernale continuait...)
Là, le déni est impossible. Mais il faut aussi accepter de se retrouver face à un refus total, et accepter ses propres limites.
Mes parents ont mis mon frère dehors, et je les comprends...

Bref, tout ça pour dire que parfois se taire est certes une solution de facilité, mais que parler c'est aussi accepter de ne pas réussir forcément à aider la personne.
 
28 Avril 2007
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Jonage
Je voudrai réagir à la personne qui a exprimé son désaccord avec l'amie dont il est question dans le témoignage, celle qui avait bien remarqué qu'iqu'il y avait un problème mais qui n'a rien fait.

J'ai été en couple avec un alcoolique. Sa famille buvait beaucoup, son père en est mort.
Sa mère et sa soeur n'osaient pas lui en parler. Elles voulaient que ce soit moi car elles avaient trop peur de lui faire du mal car elles l'aimaient. Je l'aimais aussi, alors c'est moi qui ai mis le doigt sur le problème. Sachant que je ne buvais que très peu et rarement.
Il l'a très mal vécu. Il s' est senti faible. Il a cru que je lui mettais le nez dans sa merde. Il sentait une pression dans notre couple concernant sa consommation. Il a fini par me quitter sous l'effet de l'alcool, en esclandre. Le lendemain; il n'a pas été capable de revenir en arrière.
et ensuite, il a donné une version différente de la rupture comme quoi, je lui imposais tout, on se prenait toujours la tête. En vrai, dès qu'il buvait il devenait menaçant. Il ne m'a jamais frappé.
Tout le monde le savait autour de nous. Personne n'a rien fait. Personne ne lui a rien dit. Ai-je besoin de préciser que ce sont tous des gros buveurs? Apero + vin + digestif à chaque repas.
Pour moi, ces gens ont été mis mal à l'aise par rapport à leur propre consommation. C'est pour ça qu'ils n'ont pas été capables de lui parler de son problème.


J'ai été à cette place aussi, celle ou tu te rends compte que tu ne te bats pas contre un probleme (l'addiction) mais contre un système (l'addiction, l'entourage qui ferme les yeux très fort, et le rôle de la méchante ).je t'envoie des bisous et à la madz de l'article aussi, parce qu'autant de force morale ça impose le respect!
 
  • Big up !
Réactions : Tante Clara et li-loo
26 Août 2014
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Bravo pour ce témoignage ! Ca a fait écho à certaines choses.

Le moment où j'ai pris conscience que j'avais un problème avec l'alcool, c'est quand ma meilleure amie a arrêté de me parler du jour au lendemain. Ca m'a fait tellement mal, j'ai pris conscience que c'était peut-être à cause de l'alcool et de mon comportement. Après une énième cuite, j'ai appelé l’hôpital pour aller me faire soigner.

J'ai rencontré des médecins qui m'ont bien aidé à décrocher. J'ai parlé de ma consommation, j'ai eu un traitement pour passer le sevrage physique, je suis restée hospitalisée 2 semaines.

Mon amie m'a rappelée, 6 mois après, pour me dire qu'elle était désolée d'avoir couper les ponts, mais qu'elle ne pouvait plus me supporter avec l'alcool et qu'elle devait se protéger. Elle m'a expliqué ce que je faisais (et dont je ne me rendais pas compte), et je me suis sentie très coupable. Parce que je n'étais plus dans la réalité et j'étais une autre personne ... que je n'aimais vraiment pas.
Je suis restée sobre 8 mois.

Je ne sais pas si je pourrais me tenir au zéro alcool :dunno: On en voit partout, c'est tellement abordable...

Mais j'ai appris à dompter mon rapport avec l'alcool. J'ai appris de nouveaux réflexes et de nouvelles manières de consommer. Je ne bois pas quand je suis triste, j'achète de moins en moins d'alcool fort, je ne bois plus en semaine ... Et maintenant, j'ai de moins en moins envie de boire tout court.

Après, je flippe un peu niveau santé et les incidences que cette addiction a pu avoir sur mon corps.
 
13 Octobre 2014
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@xposed merci :cupidon: le ton de mon message était un peu agressif je trouve, abec le recul. Je n'avais jamais dit ça à personne alors c'est sorti comme ça pouvait. En tout cas, tout mon soutien à toi, à la madz qui a témoigné et aux madz qui vivent ça.
 
26 Mars 2017
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J'ai trouvé ce témoignage très touchant. Ça ne doit pas être évident d'aborder ce sujet d'autant plus que ce sujet reste à mon sens encore un peu tabou dans notre société.

Dans le cadre professionnel, j'ai parfois affaire à des personnes confrontées à une problématique addictive et cet article m'a beaucoup intéressée car il aide un peu à appréhender ce qui se joue pour la personne.

Je tenais à féliciter l'auteure de cet article d'avoir eu le courage de témoigner et d'essayer de faire ressortir quelque chose de positif de son expérience.
 

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