Pour celleux qui comprennent l'anglais, il existe un podcast qui s'appelle "Real Crime Profile" qui est présenté par Jim Clemente, ex-profiler du FBI (qui bosse sur Esprits Criminels) et Laura Richards, ex-profiler de New Scotland Yard et directrice de Paladin, une association de lutte contre le stalking. Ils parlent énormément de violence conjugale et des crimes qui y sont liés, à travers des cas médiatiques, mais en donnant un tas d'outils pour les personnes qui sont ou connaissent quelqu'un dans ce genre de situation. On apprend notamment que la violence conjugale et le stalking sont le prélude à énormément de crimes ("s'il est capable de faire ça à quelqu'un qu'il aime, que fera-t-il à un inconnu ?") ou que les stalkers qui ont une relation avec la victime de quelque nature qu'elle soit et qui profèrent des menaces d'agression sexuelle ou physique passeront à l'acte dans 50% des cas.
On y apprend aussi que
les femmes qui sont dans une relation où il y a de la violence conjugale aiment généralement leur partenaire, mais aimeraient simplement que les abus cessent. Cela explique en partie qu'elles retournent et acceptent des concessions inacceptables. Elles sont aussi souvent victimes de
contrôle coercitif, c'est-à-dire que leur conjoint limite leur liberté par une série de comportements : une alternance d'insultes et de compliments qui les déstabilise en diminuant leur estime d'elles-mêmes, leur faire croire qu'elles sont folles quand elles essaient de mettre un problème sur la table, les isoler de leur famille et de leurs amis, réglementer qui elles peuvent voir ou non, à qui elles peuvent parler ou non, parfois leur confisquer leur argent, etc. Toute infraction à ces "règles" est punie, d'où la peur des victimes et le fait qu'elles retirent parfois leur plainte. La séparation est un moment critique aussi : il ne suffit pas de partir, car une grande partie des meurtres de femmes par leur ex-conjoint arrive dans les 4 premiers mois après la séparation. C'est tout ce dont je me souviens comme ça, mais il y a plein d'infos et une checklist pour les personnes qui pensent être dans ce genre de situation ici :
https://www.dashriskchecklist.co.uk
Pour revenir au sujet : les policiers n'ont pas DU TOUT eu une réaction appropriée, voire ont mis la victime encore plus en danger. Cela me laisse penser qu'on a encore franchement besoin de former les gens qui s'occupent des victimes de violences conjugales à la manière de les traiter, et qu'on a besoin de lois qui encadrent mieux ce type de situation. Bravo à la jeune femme qui a pris la situation en main là où des professionnels ont complètement laissé tomber la victime.