Oh là là. Moi cette fausse interview, ou plutôt ce sketch, donc, m'a mise hyper mal à l'aise.
Déjà parce que je ne l'ai pas trouvé drôle. Bon ça à la limite
a) c'est pas grave du tout
b) ça pourrait être pas drôle, mais dire quelque chose d'intéressant
c) si c'est juste moi qui ne ris pas, c'est pas bien grave.
Mais le message du sketch m'a effarée.
Le Petit Journal a depuis longtemps perdu son caractère vraiment caustique. Tant pis hein, je vais m'en remettre

. Du coup, de plus en plus, ils vont dans le sens des invités qu'auparavant ils auraient pu critiquer (à tort ou à raison). En l'occurrence, la présentation de Yann Barthès pourrait laisser imaginer qu'on va en quelque sorte mettre JJG face à ses propres contradictions, mais il n'en est rien. Le sketch va complètement dans le sens de Jean-Jacques Goldman.
Pourquoi ? Voyons ce qu'il s'y passe

.
Deux journalistes, accusateurs, le traitent de "réac" dès qu'il ouvre la bouche (en gros). Du coup dans le sketch, qui est décrédibilisé ? Les deux guignols qui utilisent à tort et à travers un mot dont ils ne connaissent visiblement pas la définition. Tout dans le sketch montre qu'ils sont là pour être ridicules.
C'est clairement pas le cas de JJG, qui lui reste calme, posé ; il met les autres face à leurs propres contradictions. Les 2 "journalistes" essayent de faire de même, mais ils ratent car ils ne fonctionnent que par sophismes.
...Du coup, ce qu'a l'air de vouloir dire le sketch, c'est que les gens voient des réacs partout, qu'on ne peut plus faire un pet de travers sans être traité de réac, et ce par des gens qui ne savent même pas ce que veut dire "réac". Dans l'histoire, JJG apparaît comme un homme paisible, mesuré, sérieux, cohérent, victime d'accusations fallacieuses, qui ne comprend rien à ce qui lui arrive car rien de tout ça n'est mérité.
Je suis la seule à ressentir le malaise ?
Du coup de l'autodérision, oui, ça aurait été avec plaisir. Mais là à la limite, si y'a quelqu'un ici qui fait de l'autodérision, c'est Eric et Quentin du
Petit Journal, pas Goldman. Alors que c'est
lui qui a merdé, ce me semble. S'il n'est pas le "vieux-con-réac" que la chanson laisse penser, qu'il le montre s'il tient vraiment à se défaire de cette réputation. Moi personnellement, en l'état actuel des choses, je reste plus que jamais convaincue qu'il ne regrette absolument pas ce qu'il a écrit. Il ne cherche pas à réparer quoi que ce soit, il cherche plutôt à restaurer son image je pense.
En fait, j'aurais préféré que JJG ne dise rien plutôt qu'il fasse ce sketch, très honnêtement. Parce que là non seulement il n'a pas
- présenté d'excuse
- admis avoir merdé
- pratiqué l'autodérision
...MAIS en plus
il en sort blanchi.
"J'ai fait de l'humour lors de mon passage dans un journal pseudo satirique, du coup c'est bon je suis tranquille, chouette".
Non

.