Je ne veux pas répondre à la place de Petoncule, mais j'ai l'impression que, si on pousse cette idée de "un garçon est une fille, c'est une pure fabrication de la société" à ses extrémités, on finit par risquer de condamner tous ceux et toutes celles qui suivent ce qu'on voit comme un carcan social : être hétéro, vouloir des enfants (d'ailleurs je ne suis pas sûre que vouloir un enfant soit un trait fondamental de la féminité, je dirais plutôt 'vouloir être mère'), s'habiller de façon 'féminine'/'masculine' deviennent alors des faits trop "normaux", et on en revient exactement au point de départ : les jugements tranchés ! (J'explique mal, là.)
Pour moi, le combat pour l'égalité est une question délicate, c'est d'accéder à une égale dignité qu'il s'agit, je pense, et pas nécessairement d'effacer complètement les codes qui séparent le masculin du féminin. Je crois en effet que ça passe d'abord par le travail, accéder à l'égalité de salaires, permettre aux femmes d'avoir davantage de rôles dirigeants, certainement ! Mais je pense aussi à la possibilité pour une femme de concilier vie privée et vie professionnelle, de pouvoir avoir des enfants sans compromettre sa carrière ou rencontrer des difficultés dès qu'il s'agit d'avoir un congé prolongé, etc. Cela reste difficile dans certains secteurs, et je crois que c'est dommageable.
Quant à la religion, à vrai dire je crois que l'Eglise catholique n'est plus vraiment un symbole d'oppression de la femme, c'est intéressant ce que disait Reiyel, cela prouve que la religion chrétienne a pu servir d'instrument d'affirmation de la femme, en tout cas la doctrine chrétienne ne me paraît pas en soi contenir d'éléments condamnant la femme à un rôle subalterne de toute éternité.
Evidemment, il y a encore des progrès à faire, mais il n'y a pas que le catholicisme, et celui-ci, du moins en France, a bien intégré le fait que la religion relève désormais de la vie privée.
EDIT : je n'avais pas vu les deux précédents posts.
Je voudrais préciser que le christianisme s'appuie sur le Nouveau Testament, qui vient se substituer à l'Ancien Testament et propose une réconciliation universelle, va au-delà de la cruauté du récit biblique de la Genèse. Il n'y a pas de reprise telle quelle dans le christianisme de la figure de l'Eve tentatrice, le péché originel est celui de l'humanité dans son ensemble que le Christ vient racheter en se sacrifiant. (En gros.) Et comme dit Reiyel, la figure de Marie, mais aussi de Marie Madeleine, une des saintes les plus importantes du catholicisme, font l'objet d'une dévotion très importante, très significative, après tout Marie est la reine du ciel dans la théologie chrétienne. Sur le plan théologique, l'opression de la femme n'a plus de sens.
Evidemment, sur le plan temporel, l'Eglise s'est mal dépêtrée au XXe siècle lorsque sont apparues la contraception, la légalisation de l'avortement, les grandes épidémies du SIDA, mais pourquoi serait-elle prescriptrice dans ce domaine alors qu'elle ne l'est plus dans aucun autre ? Je veux dire, si on est absurdement logique, on considère que l'homme et la femme qui s'aiment sont promis au mariage, celui-ci, étant célébré devant Dieu, est voué à durer toute leur vie, et leur vie doit être consacrée à vivre en bons chrétiens et accueillir les enfants "que Dieu leur donne". Dès lors, on condamne la contraception (et encore, cela a fait du chemin dans toutes les mentalités !) parce qu'elle empêche la venue des enfants, et l'avortement pour les mêmes raisons, parce qu'elles viennent contredire cette idée. Mais on ne les condamne pas en tant que moyens de libérer la femme.