@
labarbe : D'abord, je tiens à dire que je trouve bien que vous veniez vous expliquer ici, comme
Sophie-Pierre Pernaut vous a invité à le faire. Mais je crois que vous n'entendez pas ce qu'on essaie de vous dire.
Les anti-féministes se sont déchaînés sur votre page. Oui, comme d'habitude, leurs propos sont à vomir mais il fallait s'y attendre. Enfin, de toutes façons, ce sont des trolls, leur opinion n'est pas très importante.
Par contre, il y a des tas de militants, d'adhérents, ou de sympathisants à votre cause qui ont été déçus et blessés par cette piètre intervention, et c'est à ces personnes-là que vous devez des explications.
Que vous ayez voulu perturber une émission bien policée, ok, mais dans ce cas-là il fallait le faire comme d'habitude, vous ne pouvez pas entrer à moitié dans le jeu médiatique et après coup dire : non on ne joue pas le jeu médiatique. On n'est pas à moitié activiste.
Et à tout le moins, même en ayant mal choisi le mode d'action, vous aviez l'opportunité de faire passer un message, or quand vous dites :
labarbe;2766104 a dit :
Et à propos, qu’ont dit nos activistes ce soir-là qui gêne tellement ?
Eh bien justement, ce qui gêne c'est qu'elles n'ont rien dit, absolument rien !
Quand il vous est demandé ce qui se passerait s'il y avait 83 % de femmes au gouvernement, vous aviez l'occasion rêvée de dire que vous ne vouliez pas renverser la domination masculine pour établir une domination féminine, mais que vous revendiquiez seulement la parité et l'égalité, qui sont des concepts on ne peut plus démocratiques. Au lieu de ça, vous vous êtes contentées de "on ne sait pas". C'est un peu léger.
Quand le FN est évoqué, vos militantes se contentent de répondre que "c'est un non-sujet". Vous expliquez très bien dans votre réponse ici que vous n'allez pas à leurs meetings parce que vous n'avez pas envie de vous faire tabasser. C'est compréhensible. Alors pourquoi ne l'avoir pas dit sur le plateau ? Pourquoi n'avoir pas évoqué les problèmes fondamentaux posés par le FN en matière de droits des femmes ? Pourquoi n'avoir même pas tenté de développer un argument au lieu de rejeter complètement le sujet en assénant que c'était un "non-sujet", comme si ce n'était pas important ?
Quand votre militante évoque le rapport Reiser, on pouvait s'attendre à enfin avoir une argumentation, un discours un peu construit, mais non elle ne développe pas le sujet. Elle surfe dessus en brandissant des statistiques sans explications, alors que c'était le moment de bien faire comprendre aux spectateurs quel était le problème de fond qu'elles étaient venues critiquer. Yann Barthès passe à autre chose ; oui. Eh bien c'est à ce moment-là qu'il fallait lui confisquer la parole, pas en l'agressant sur les questions qui vous auraient permis de faire entendre votre discours d'une manière pertinente.
Vous êtes parfaitement en droit de refuser de devenir des communicantes et de participer à une guerre d'images, ce serait tout à votre honneur, mais refuser de jouer le jeu médiatique, ce n'est pas systématiquement refuser le dialogue.
Que vous refusiez de commenter un calendrier de femmes à poil, soit, c'est normal et c'est sûr que c'est une manœuvre de provoc pour vous énerver. Mais c'est en campant sur une opposition frontale que vous jouez leur jeu justement ; vous avez fait ce qui était attendu ; vous vous êtes énervées, vous n'avez émis aucun argument ; vous êtes passés pour des personnes aigries et dépourvues d'idées. Vous êtes donc complètement entrées dans le personnage qui vous était imposé par cette mise en scène médiatique, à vos dépens.
Dans le fond, ça ne serait pas si grave, si vous l'admettiez une bonne fois pour toutes. L'erreur est humaine, personne ne vous a jamais demandé d'être parfaites ni de tout maîtriser. Mais non, vous faites comme si de rien n'était, et comme si on ne pouvait pas être féministe, militant-e, engagé-e et déplorer cette pantalonnade. Mépriser ainsi des personnes qui vous soutiennent, je trouve ça aberrant, et terriblement contre-productif. Quand votre représentante Aby, dans
20 minutes répond à toutes ces personnes déçues par l'image que dans cette farce vous avez donné du féminisme par un "Et elles font quoi pour le féminisme ?" c'est une insulte. De quel droit vous établissez-vous en juge ou en autorité de l'évaluation de l'engagement de chacun-e de ces personnes ? Parcourez un peu les pages facebook des autres associations féministes, les sites webs, les articles de journaux, vous ne tarderez pas à constater que de nombreux/ ses militant-e-s ont été profondément dépités par votre piètre prestation. Ce n'est pas une raison pour vous flageller, mais vous pourriez au moins reconnaître votre erreur plutôt que de vous obstiner à la nier en vous faisant passer pour des incomprises se heurtant à un mur de conneries.