La classe prépa : guide de survie

[Leiaa]

Beaucoup de bons élèves en lycée n'auront jamais entendu parler de la prépa

Ahah j'avoue, je n'en avais jamais entendu parler avant la première. Je savais juste que je voulais faire véto et c'est en farfouillant dans les dossiers orientation du CDI que j'ai découvert qu'il valait mieux passer par une prépa pour ça, et je n'avais absolument AUCUNE idée de ce que c'était ou quoi que ce soit. (j'avais l'impression que c'était une filière un peu "de garage", je ne sais pas pourquoi. hahahah. Haha. ha. T.T)

Et mes parents n'en avaient jamais entendu parler non plus.
Après, c'est pas forcément au parents de nous parler de toutes le voies d'orientation, surtout qu'en une génération, les choses changent pas mal. C'est plutôt le rôle du collège/lycée.

 

[Barya]

BCPST-team ici aussi !

...Et comme les autres, je n'ai pas super bien vécu ma prépa à cause de la pression que je me suis mise comme une débile. Par contre l'ambiance était chouette, les profs à peu près sympas même si tous un peu spéciaux.
Mon plus gros regret c'est quand même de ne pas avoir apprécié autant que possible le jour où j'ai eu mon concours, à cause de ma santé et de mon moral flingués par mes deux ans de prépa.

Mais c'est pas grave, on finit par oublier, et le jeu en vaut la chandelle, je crois.

 

[mercre]

Je trouve ca très dommage par contre que ce soit une majorité d'élèves issus de familles aisées (jamais rencontré autant de fils/filles de prof, médecins, ingénieurs... qu'en prépa et école d'ingé!).
Beaucoup de bons élèves en lycée n'auront jamais entendu parler de la prépa (moi c'est par hasard, parce que des potes y allaient! mais je ne voyais pas vraiment ce qui m'attendait ni les portes que ca ouvrait), et si les parents ne sont pas ingénieurs ou ne connaissent pas d'ingénieurs (bref s'ils ne sont pas aisés, pour raccourcir grossièrement), les élèves peuvent passer à côté.

Si les élèves n'entendent jamais parler de la prépa, je trouve que c'est plutôt de la faute du lycée en général. Il est censé leur présenter toutes les possibilités qui s'offrent à eux.

Tout à fait d'accord!

Ce que j'entendais par là c'est que, faute d'en avoir entendu parlé au lycée (par les profs, ou des conseillers d'orientation qui savent pas forcément l'étendue des métiers d'ingénieur), les élèves peuvent être mis au courant de l'existence des classes prépa:
- par leurs parents (si eux s'y connaissent)
- par leurs copains (qui eux, s'ils n'ont pas été mis au courant par les profs, auront été mis au courant par leur parents, par exemple)

Bref par le cercle intime, souvent déterminé par ton environnement social, d'où (en partie) la sous-représentation des classes populaires en prépa.

Enfin on est d'accord : le lycée devrait corriger ca. Mais je suis pas bien sure qu'il le fasse.



@Leiaa ah ben moi j'étais tombée sur des prospectus d'écoles d'ingé post-bac privées, et je m'étais dit 'ouaaah ca a l'air cool, mais c'est super cher pour devenir ingénieur, ca va pas le faire', alors qu'en fait, les écoles privées sont loin d'être les meilleures.

 

[fields]

ex-BCPST également, je n'ai en revanche pas du tout la même vision de ma prépa que beaucoup d'entre vous.

J'ai adoré mes deux ans de prépa, j'y ai découvert un groupe d'amis géniaux, sans aucun sentiment de compétition. Pourtant, j'étais dans une (très) bonne prépa et si les professeurs nous poussaient toujours vers l'excellence, je ne m'y suis jamais sentie rabaissée.

Pourtant habituée à d'excellents résultats au lycée, j'ai découvert avec la prépa l'échec (avec des 5 ou 6 fréquents en physique chimie) et surtout le lâcher prise. J'ai appris à avoir une vie sociale, même quand le temps nous est compté. Je suis une personne pourtant très stressée, mais je pense que la quantité de stress était telle que je l'avais oublié. Jamais je ne me suis sentie aussi stimulé intellectuellement.

J'ai beaucoup discuté avec les gens de mon école de leur période prépa, et beaucoup de profils se dégage : du "je n'ai fait que bosser c'était horrible" à mon cas, assez rare je dois l'avouer. La prépa c'est quand même un coup de bol : entre les amis qu'on s'y fait, les profs et nos aptitudes personnels, personne ne vit ces années de la même manière.

 

[Freehug]

Je suis, disons, aux trois quarts d'accord avec l'article. Après l'auteure a l'air de venir de prépa lettres classiques (le latin), et une relativement cotée, alors que j'étais en B/L (lettres et sciences sociales), et une des dernières du classement, m'enfin y en a qu'une petite vingtaine dans tout le pays. Tout ça pour dire que l'ambiance est souvent plus relax dans les "petites" prépas où les profs ont tendance à valoriser la progression et le succès quel qu'il soit plutôt que de sous-entendre que si tu as une école provenant de telle banque de concours moins prestigieuse, tu es une merde.
NB: avant mon hypokhâgne, je m'étais fourvoyée en PCSI, scientifique donc, par pression parentale  - "ingénieure, l'X, la voie royale!" et personnelle "rah je VEUX pas coller au cliché de la-fille-qu'aime-pas-les sciences". J'avais 16 ans, un peu d'indulgence. Tout ça pour dire que le prof de maths des deuxième année, quand sa classe a reçu les brochures du concours E3A (groupe d'écoles dites "faciles" à obtenir), il les a jetées en lâchant "ceux que ça intéresse n'auront qu'à fouiller la poubelle". Ambiance. C'était une prépa très cliché, avec beaucoup de compétition entre les élèves et de mépris envers les plus mauvais (attention: c'était UNE promotion, autant celle d'après avait une super ambiance).
Ensuite, quand je suis entrée dans mon autre prépa, plus peace, j'ai tout de suite vu la différence. Beaucoup de solidarité, on décompressait ensemble, on se faisait des soirées monumentales avant chaque début de vacances pour lâcher la pression, et les profs étaient exigeants mais bienveillants. Bon les commentaires vaches sur nos copies on y avait droit, mais le prof qui passe 20mn à t'expliquer une notion à la fin de son cours, on y avait droit aussi.
J'étais relativement bonne élève, alors les conseils que j'ai à donner, c'est avant tout une bonne hygiène de vie (si tu dors 5h par nuit en te nourrissant de plats tout prêts, tu vas vite le sentir passer, crois-moi); les copains, pour bosser, pleurer et rigoler ensemble; bosser en optimisant ton temps de travail. Inutile de bachoter pendant des heures, le but c'est d'apprendre à réfléchir efficacement.
Comment résumer? Désolée pour la tartine mais c'est carrément d'une des plus grandes leçons de ma vie que je parle. Je dirais, ne jamais oublier que la prépa, c'est pas un sprint, c'est un marathon. Donc, d'abord la santé, physique ET mentale (j'en connais qui n'ont pas respecté ce principe de base à force de trop vouloir bien faire, et ça a toujours mal fini, même s'ils sont rétablis maintenant, heureusement). Oh, et une dernière chose: les notes pourries en début d'année, c'est normal, les profs notent comme au concours dès le début, donc le but c'est de progresser!

PS: celles qui veulent connaître les noms des établissements auxquels je fais référence peuvent me contacter par MP.

 

[Tam_]

On est nombreuses à venir de BCPST dites donc !
J'ai aussi très bien vécu mes années de prépa, je m'y suis fait mes meilleurs amis et j'en garde un excellent souvenir.
En discutant avec les gens de mon école, il semble en effet que les prépas de province soient plus cool que les parisiennes mais comme le dit @yabloko il ne faut pas généraliser, certains venaient de prépas très cotées et étaient très très heureux
Et puis ça dépend du niveau en sortant du Lycée aussi, j'ai eu la chance d'avoir un Lycée qui nous préparait aux prépas et du coup je n'ai pas été trop choquée de la somme de travail à fournir. Une de mes amies de ces années là, très sensible au stress, a bien moins apprécié sa prépa et en garde un plutôt mauvais souvenir. Pourtant on était au même endroit, au même moment, avec les mêmes gens

 

[Freehug]

Notre bilan  est que pour vivre une prépa plus sereine c'est mieux de ne pas viser le meilleur établissement.

Les grands lycées c'est top mais mettent beaucoup de pression. [...]
Tout ceci pour dire aux lycéennes ou à celles qui hésitent entre une étoile ou non. La prépa peut être vraiment plus agréable dans un cadre moins élitiste! Pensez y! Vous pouvez vraiment réussir sans être à Henri 4 ou Ginette, ou même en classe étoile.

Je tiens à nuancer ce propos !!
J'ai fait mon lycée dans un lycée de province tout pourri (et de parents de milieu pas riche, j'étais boursière échelon 4).
Je garde un excellentissime souvenir de mes années de prépa dans un très grand lycée parisien. Au début faut s'accrocher, mais c'est faisable. Et j'ai eu la chance d'avoir une bonne ambiance de promo et de m'être fait des amis (ça c'est aléatoire bien sûr, mais c'est pour dire que ce n'est pas TOUJOURS pourri).

Bien sûr ça dépend de la personnalité de chacun-e, mais pour quiconque aime l'émulation, veut être stimulé par des camarades brillants et aime qu'on soit très exigeant avec soi... moi je conseille de les tenter : de toute façon si vous n'avez pas le niveau vous ne serez probablement pas sélectionné-e, et si vous avez le niveau c'est probablement faisable ! (enfin il y en a quelques uns qui abandonnent tous les ans... comme dans TOUTE prépa en fait)
@Freehug yes team B/L 
Sérieux, si des lycéen-ne-s nous lisent, renseignez-vous sur la prépa B/L, c'est trop bien ! Pour faire de la socio, de l'éco, des maths, de l'histoire, des lettres, dans un esprit à la fois "académique traditionnel français" (je pense à la dissert' de 6h) et "connecté au monde contemporain" (grâce aux sciences sociales)
C'est trop bien la B/L  Je pense que c'est sous-connu par rapport au nombre de gens que ça peut intéresser. Moi j'ai découvert ça au pif sur admissions post-bac (!!! c'est pas faute d'avoir demandé au CIO et aux conseillères du lycée, et personne n'était foutu de me dire que ça existait, alors que j'hésitais entre hypokhâgne A/L et MPSI)

Ho! Une camarade! Oui la B/L franchement à part le bouche-à-oreille ou un coup de pot c'est impossible à connaître. Pourtant c'est la prépa la plus généraliste, ça donne accès (si on réussit les concours évidemment) à toutes les écoles/licences sauf les scientifiques ou les spécialisées. Y a qu'à voir où ont atterri mes camarades de promo: ENS Cachan (bien joué), licence d'histoire/socio/éco/lettres, école d'ingé spécialisée dans le codage de programmes d'analyse de textes, école de statisticiens (liée à l'INSEE), école de traduction, CELSA (journalisme/communication), écoles de commerce, sciences po, et moi-même en rédaction pro. Y a même un concours B/L pour Saint-Cyr (qui forme les futurs hauts gradés de l'armée). Le must pour ceux qui ne savent pas ce qu'ils veulent faire. D'ailleurs y a une légende qui traîne à propos d'un mec qui voulait ABSOLUMENT rentrer à HEC. Il a raté le concours en khâgne, il a cubé (redoublé), il l'a raté, il était tellement acharné que ses profs l'ont laissé bicarre (redoubler une seconde fois, c'est rare mais possible dans certaines circonstances), il l'a encore raté (pourtant il aurait eu des écoles tout aussi prestigieuses mais c'était HEC ou rien). Du coup il aurait atterri à Dauphine en master d'éco et il aurait fini par entrer à HEC en...M2, grâce aux équivalences (c'est possible, c'est même une bonne stratégie pour ceux qui n'ont pas envie de cracher trois ans de frais de scolarité astronomiques: tous les ans, les meilleures écoles acceptent quelques très bons dossiers d'élèves qui viennent de fac ou de travailleurs en reprise d'études, qui y font seulement la dernière année et obtiennent du coup le "label" de l'école, le diplôme quoi). Je me demande si c'est vrai.

Quant aux conseillers d'orientation, j'ai beau en avoir vu plusieurs et en avoir entendu parler par les copains, y en a pas UN qui est compétent. Forcément: ils viennent de psycho (donc pas de formation sur...les formations) et ce qu'on leur demande c'est de caser les élèves qui ont de mauvais résultats, pas d'aider les autres à trouver leur voie. Y a un énorme problème avec cette profession.

 

[The Lioness]

Ahhh la prépa! Je suis en 2ème année de prépa HEC et tous les jours je me demande ce que je fais là... surtout quand je sors de khôlle à 20h, c'est magique. Je vois vraiment ça comme une mauvaise passe, j'essaye de ne pas trop réfléchir et me ne pas me poser trop de questions. En prépa, il faut foncer et regarder devant, viser les concours, tout le temps. Mais je suis d'accord sur le fait qu'il faut savoir se créer un équilibre. Personnellement j'essaye d'avoir une très bonne hygiène de vie, je mange équilibré, je fais du sport un peu tous les jours je m'accorde des moments de pause etc... Et les jours où ça ne marche pas et bien... ça ne marche pas, tant pis, il faut avancer de toute façon. Il ne faut pas se laisser happer dans un cercle vicieux. Un camarade à moi ne mange ni le matin ni le midi, carbure au café/clope et se pose rarement pour décompresser, il a perdu 10kg... je ne sais toujours pas comment il fait pour tenir le coup...
Sans compter qu'il y a des jours où l'on se sent vraiment comme des moins que rien. A force de nous dire qu'on est nul, on finit par le croire malheureusement...

 

[Mline_Roud]

Club des BCPST bonjouuuuuuuuur, je me rajoute

Je suis d'accord avec pas mal des points de l'article... et des publications des autres préparationnaires !

L'ambiance, clairement c'est les élèves qui la font, ainsi que les profs... J'ai eu une très bonne classe de sup, excellent ambiance, on s'entraidait, on rigolait, on s'amusait un peu et on a vraiment bien progressé, on a atteint un super niveau. Notre prof de bio nous disait souvent qu'on était la meilleure classe qu'elle ait jamais eu (et pourtant c'était pas le genre à donner des compliments gratos).

La deuxième année a été... différente. Déjà, on a tous été "choqués" par la façon avec laquelle la direction a jeté à la porte une dizaine de personnes! Les classes ont été mélangées et on a perdu cet esprit de groupe, ce côté famille qu'on avait crée en sup. Les profs s'en foutaient de nous, le but c'était les chiffres du concours, point barre. Alors forcément, vous l'aurez compris, j'ai beaucoup moins bien vécu ma spé. L'impression d'avoir un sac sur les épaules qu'on remplissait de plomb tous les jours. Le rythme de stress permanent entre colles, DS, mention du concours à chaque instant, ce n'est définitivement pas pour moi. Le stress c'est bien, ça booste, mais il faut que ce soit ponctuel...


Par rapport au concours, je voudrais revenir sur un point de l'article. Etre bon partout c'est bien evidemment très bien. Mais dire qu'il vaut mieux avoir que des 9 plutôt qu'un 5 et un 15, je ne suis pas d'accord. Et c'est mon expérience qui me fait dire ça.

Je suis dans le cas de figure où j'ai eu une note très basse (3.5 en chimie c'est vraiment pas bon du tout!), des notes relativement moyennes et une bonne note (un 15 en bio b, ça s'apprécie) qui m'a permis d'être admissible à agro.
A côté de celà, une amie a eu des notes moyennes (7-8-9) dans toutes les matières et une note un peu moins bonn mais pas aussi catastrophique que moi. Et bien elle n'a pas été admissible...


Il faut de toute façon y croire jusqu'au bout. Les oraux sont là pour vous faire monter dans le classement, si vous arrivez à les voir vraiment avec ce regard. J'ai gagné 300 places après les oraux, sans avoir de notes fantastiques, mais en assurant à peu près dans toutes les matières et en ayant une ou deux notes un peu meilleures

En bref, c'est faisable, il ne faut pas se décourager, pour toutes celles qui ont le concours ce printemps !

A celles qui vont rentrer en prépa à la rentrée prochaine, je vous conseille de choisir une prépa "milieu de classement". Comme ça vous êtes plus ou moins sûres d'être bien préparées, parce que c'est le but quand même ^^ et vous vous permettez aussi d'être plutôt bien classées au sein de votre classe, et ça c'est hyper important pour le moral. Parce que même en étant dans THE prépa hyper géniale, si on est dernière, ben c'est pas cool du tout du tout et vous risquez d'échouer. Il vaut mieux être dans une prépa moyenne et être classée au milieu: ça tire vers le haut

En ayant un peu de recul aujourd'hui, je dirais que si c'était à refaire je ne le referai pas mais je suis quand même contente de l'avoir fait
Et croyez-moi, pour avoir intégré à la rentrée une école d'ingé en agronomie, ça vaut vraiment le coup

Bon courage à toutes celles qui y sont, et y seront !

Je me tiens à disposition de celles qui pourraient avoir des questions sur la prépa BCPST, les concours, la suite

 

[clarybulle]

Je sors de 2 ans de prépa littéraire, et rentrer à la fac me fait un bien fou. Pas que je me sois sentie mal en prépa (la preuve j'ai voulu continuer en 2e année) mais je trouve qu'il y avait pas mal de points à reprocher, surtout en 2e année. Pourtant on était une "petite" prépa, et il n'y avait que 2 personnes sur 30 qui visaient vraiment le concours de l'ENS, les autres avaient d'autres projets en tête. Mais les profs étaient à fond dans la mentalité concours, ils n'accordaient de l'importance qu'à l'ENS et Sciences Po. Ceux qui les visaient ou avaient les capacités pour les avoir avaient droit à des cours, des exercices et des listes de bouquins pour se perfectionner et des entretiens avec les profs, et à côté de ça j'ai une amie qui a demandé plusieurs fois des conseils ou des exos pour préparer l'école du Louvre et qui a dû se débrouiller toute seule (elle n'a pas eu droit à des jours de révisions contrairement à ceux qui passaient Sciences Po par exemple, alors qu'elle devait monter sur Paris pour le passer).

En français, on avait beaucoup d'oeuvres à étudier en plus des 5 oeuvres au programme (qui étaient assez grosses), du coup j'ai eu l'impression de participer à des cours bâclés qui se terminaient avec des polycopiés parce qu'on avait pas le temps de finir. A la fac, on a une oeuvre par matière à étudier et pour l'instant on a bien le temps de l'approfondir et de l'étudier à fond.

Les seules matières qui m'ont vraiment plu ont été la philo (on avait un prof génial qui arrivait juste après une prof de philo horrible en première année) et l'anglais. En anglais de spécialité, on était 6 et on avait d'autres projets que celui de l'ENS, ce que savait le prof (de toute façon, on se faisait pas trop d'illusions et lui non plus ^^). Du coup les cours étaient plus détendus, et il a préféré s'attarder sur l'oeuvre de Capote que Shakespeare parce qu'il savait qu'on était tous plus intéressés par la première. Il ne notait pas façon concours, il notait en fonction de la qualité mais aussi des efforts et des progrès. En plus en cours d'anglais commun il nous proposait des extraits géniaux qui ont alourdi ma liste de livres à lire ^^

Pour ce qui est de l'ambiance de la classe, tout le monde s'entraidait et était solidaire, au final on était une grande bande de potes. Les amies à qui je tiens le plus sont celles que j'ai rencontré en prépa (en plus, galérer tous ensemble, ça crée des liens!). En 2e année par contre il y a un "clan" qui s'est créé entre les cubes et les carrés. Il y avait une sorte de mépris pour ceux qui n'étaient pas assez sérieux et qui n'avaient pas de bonnes notes (car pour eux ça allait de paire...). Mais on a fini par s'ignorer et ça a fonctionné sans faire d'histoires. Pour les notes je ne m'en souciais pas trop, j'avais des notes correctes (la moyenne quoi) dans les matières que j'appréciais mais sinon ça me dérangeait pas de me taper des 6 en histoire (au moins j'ai compris que c'était pas fait pour moi même si le sujet m'intéressait à fond!) Bien sûr ça dépend des gens, il y en a beaucoup qui se mettaient à pleurer en recevant la copie parce qu'ils avaient passé des jours (voire des nuits) à bosser, mais au moins les profs étaient compréhensifs et ils leur donnaient des conseils en les réconfortant.

Au final je ne suis pas trop mécontente de mes 2 années, ça m'a appris à m'organiser un peu mieux, à construire des plans, à mieux réfléchir, à mieux écrire et à mieux détailler mes propos. Mais parfois je me demande si je n'aurai pas mieux fait de ne faire qu'un an, à cause du stress des colles et des devoirs de 6h le vendredi jusqu'à 19h (sachant que le week-end tu dois bosser ta prochaine colle/ton prochain devoir). Mais bon ça m'aura permis de passer une bonne année avec mes amies

 

[nanacourtney]

On est nombreuses à venir de BCPST dites donc !

Normal vu le pourcentage de filles en BCPST . Puis en véto/agro/agri etc...

 

[kamel0tt]

Je voulais moi aussi partager mes impressions sur cet article / la prépa en général.
Pour ma part j'ai fait une PCSI puis PC dans un lycée de prépa de province situé sur Grenoble.
Globalement, je conseillerais ce parcours à n'importe qui, même si, vous avez raison, il n'est pas "fait" pour tout le monde...

Mais il faut tenter sa chance là aussi!! Et c'est une chance formidable non, quand on vient d'un milieu relativement modeste, qu'on se pointe là par hasard en sortant d'un lycée moyen (mon cas) et qu'on nous offre 2 ans d'études à moins de 150 balles, et qu'on arrive à entrer dans une école d'ingé pour faire un métier que je juge intéressant et gratifiant (et bien payé, mais cela reste accessoire ;-) )

Faut pas se mentir, oui c'est très dur. Oui, surtout, tout le monde ne vit pas sa prépa de la même façon...
J'ai plutôt bien vécu la mienne, même si je me suis pris une claque monumentale en année 1 (je sais pas si ça vous a fait le même effet les filles mais pinaise!) et que j'ai eu un prof de Maths qui me saquait, et qui à la fin d'une khôlle m'a assassinée avec une note de merde en me demandant ce que je faisais en prépa, que " ça servait à rien que je m'entête".
Ces gens-là, ça sert à rien de les écouter et encore moins de leur donner du crédit. La prépa, c'est juste un "objectif concours", et rien d'autre. En entrant là, c'est la seule chose qui compte. Il y aura des difficultés, des gens qui chercheront à vous détourner de cet objectif, mais il faut garder à l'esprit qu'avoir le concours est la raison d'être de la prépa! Ne vous laissez pas démoraliser ou abattre et malgré les notes / remarques de merde (ça fait partie du "milieu"), il faut continuer à croire en soi!!  Parce qu'au final ça paye :-)
Une fois qu'on est arrivée en école après avoir sué sang et eau pendant 2 ans voire 3, on est contentes croyez moi!

Et ça vaut pas que le coup pour ça... J'ai gardé des potes de lycée mais en prépa j'ai trouvé parmi mes meilleures amies aujourd'hui, parce que passer par la prépa ensemble ça rapproche! Et les moments où on décompressait comptent parmi les meilleures soirées/weekends de mes années d'études (je vais être diplômée, enfin :-D!)!
Et réussir à entrer dans une bonne et cool école (pour moi, les Mines) à force de détermination et de travail, bien entourée par certains profs et ami(e)s, alors qu'on est pas forcément bien parties au début, ça a été un des plus grands accomplissements de ma vie personnellement, et je ne regrette certainement pas d'avoir fait une prépa! C'est ce qui a fait ce que je suis aujourd'hui...

En conclusion, il faut s'accrocher et croire en soi malgré tout dans la vie! Courage à toutes les étudiantes (et diplômées), en fac, DUT, BTS, et prépa! :-)