Hello et merci pour l'article ! Ca me permet de faire un point dans ce que je peux comprendre à partir des médias. Parce que les médias, eux, ils oublient pleins d'aspect, invitent des politiques qui brassent du vent en gueulant leurs idées reçues, et les journalistes en face n'osent pas vraiment dire autre chose que "Ah oui oui...". :/
C'était le cas avec l’élection de Tsipras ! Il a fallu que j'aille en Belgique quelques semaines après pour que mon ami grec m'explique l'enjeu de A à Z en 1 petite heure ! Dingue ! Je n'arrivais pas à me faire une idée, entre les extrêmes (gauche et droite) qui se réjouissaient de cette élection (et les extrême, je me méfie toujours) et les modérés (gauche et droite) criant à la catastrophe.
Du coup, d'après ce qu'il m'avait expliqué il y a six mois (et j'aurais bien besoin de son rééclairage maintenant, donc l'article est bienvenu), contrairement à ce que tous les politiques et "techniciens" européens beuglaient "ouin les grec ne veulent pas payer la dette / ouin c'est nous qui allons devoir payer pour eux / ouin de toute façon leur système est pourri/corrompu/pas viable/ils sont paresseux/on va pas trimer pour eux".
A ça mon ami m'avait expliqué que :
- Non, Tsipras n'avait jamais parlé de ne pas rembourser la dette. Non, il ne voulait pas rembourser la dette dans les conditions prévues par l'ancien accord mais renégocier pour que son pays puisse sortir d'abord de l'austérité, pour retrouver une stabilité économique pour le peuple et permettre de rembourser. Et pas engranger des aides qui ne vont pas au peuple et continuent d'aggraver la dette encore et encore (comme l'a expliqué Clémence). Et franchement, ça me parait super censé de réfléchir dans cet ordre. Ca permet de combler les trous du seau percé avant de remettre de l'eau (analogie utilisée par une Madz).
- Donc non, ce n'est pas nous qui allons payer pour eux.
- Le système pourris/corrompu/feignasse : alors oui, mais comme on en entendait parler dans les médias, les "gents" mettaient tout le monde dans le même panier, dont Tsipras qui venait d'être élu avec une tout autre éthique et optique que ses prédécesseurs. Il ne faut pas oublier que la Grèce a connu une dictature il n'y a pas si longtemps, qu'une grande partie des administrations successives ont conservé un fonctionnement corrompu et mafieux pleins de passes droit catastrophiques sans que les gouvernements anciennement au pouvoir essayent d'y mettre bon ordre (d'où les comptes maquillés au moment de l'entrée dans l'Europe) et que Tsipras hérite de tout le bousin et n'est même pas au pouvoir depuis un an. Donc, ne peut pas faire des miracles non plus...
Corrigez moi si je me trompe, j'avance ces précisions d'après ce que mon ami m'avait expliqué à l'époque !
A la Madz qui se demandait ce qu'il se passerait si la Grèce sortait de l'Europe, retrouvait sa monnaie et s'en sortait économiquement, quelles conséquences pour nous ? (désolé je n'ai pas retrouvé ton pseudo).
Alors économiquement je suis incapable de te répondre, et on serait content que les Grecs s'en sortent, d'une manière ou d'une autre.
MAIS politiquement, ça serait la catastrophe pour l'Europe : ça donnerait raison à tous les extrêmes droite de plusieurs pays dont la sortie de l'Europe et de l'Euro est un de leurs arguments majeurs. En France, par exemple, Marine Le Pen. Il y a des élections dans deux ans, et si la Grèce s'en sortait bien, ça lui ouvrirait un boulevard pour 2017. Idem dans d'autres pays (un peu à l'Est et au Nord) dans lesquels ces partis commencent à aussi beaucoup monter. Outre le fait de risquer de se retrouver avec un gouvernement d'extrême droite (youpiii) sur le dos, nous risquerions une sortie de l'Europe directe dont tous les experts s'accordent à dire que "non quand même Marine, arrête de déconner avec ça, on n'y survivra pas". Et la légitimité de l'union européenne en prendrait un sacré coup. Disons-le tout net, ça signerait sa mort.
Mon ami m'avait expliqué que c'était un peu avec ce spectre que la Grèce essayait de jouer pour renégocier les conditions de la dette : c'était du chantage vilain pas beau, mais ils disaient en gros : vous voulez pas nous aider ? Vous nous mettez en état de faillite et nous virez de l'Europe ? Ok, on va dans le mur, mais vous aussi si vous faites ça. Alors réfléchissez et aidez-nous à trouver une solutions décente.
Je pense que c'est pour ça que les négociations durent aussi longtemps. A départ, il y a 6 mois, la Grèce n'avait plus que 2 semaines avant la faillite et la sortie de l'Europe. Bon ben 6 mois après ils sont toujours là et continuent d'essayer de trouver des solutions.
Je trouve ça courageux de la part du gouvernement grec. Enfin des politiques qui en ont un peu !