A
AnonymousUser
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Elle s'est levée, a regardé sa robe dans le miroir, puis elle a fermé la porte à clé.
Liua se fixait dans le miroir, et elle ne voyait que cet accoutrement stupide, cette couleur absurde. « Jolie », « sublime », « époustouflante »? « Et moi ? », demandait-elle, « et moi je suis quoi ? Où suis-je ? Salope de robe ! ». Des rires, des chants, ces choses, mais elle, rien. Déguisement de fête, harnais quotidien. Popularité. On lui souriait dans la rue, « quelle robe ravissante ! ». Tu parles, « cache-misère ! Connerie ! ». C'est toi Liua !
Elle voulut cracher sur le sol, mais ses lèvres retinrent l?écume perfide. La peau de son visage sembla se raidir comme du cuir. Elle releva les yeux vers son reflet et fut prise d?un vertige : un limon verdâtre partant de son vêtement chéri envahissait progressivement son visage. « Non ! », hurla t-elle à demi-mot, bouche déjà prisonnière. Son c?ur se mit à battre violemment. Elle tenta d?arracher le parasite du tranchant de ses ongles, en grattant, frappant, mais rien n?arrêtait l'invasion, fulgurante. Ses yeux étaient clos, retenus à jamais sous cette épaisseur étrangère. Prolifération. Mycose. Plaie. Horreur. Plus de reflet, jamais. Enlever la robe, vite.
Comme bouffée par la gangrène, Liua n?entendait plus, ne soufflait plus, le corps recouvert par la verte attaque. « Sale pute de robe, l'image prend toujours le dessus », maugréa t-elle intérieurement. Elle chancela, tomba. Sa tête vint s?éclater sur le coin de la table, table dont elle n?avait pas le souvenir. Moisissure. Sa chair devenait fluide. Quand elle se serrait le bras le tissu fondait presque. Mousse conquérante.
Il fallu peu de temps pour que Liua se dissolve. Des cris aigus, étouffés. Plus rien. La robe ? Toujours. La seule chose que l?on retrouvera ? Possiblement. Étalée sur un plancher parsemé de moisissures.
Le lendemain, il n'y avait déjà plus rien.
Liua se fixait dans le miroir, et elle ne voyait que cet accoutrement stupide, cette couleur absurde. « Jolie », « sublime », « époustouflante »? « Et moi ? », demandait-elle, « et moi je suis quoi ? Où suis-je ? Salope de robe ! ». Des rires, des chants, ces choses, mais elle, rien. Déguisement de fête, harnais quotidien. Popularité. On lui souriait dans la rue, « quelle robe ravissante ! ». Tu parles, « cache-misère ! Connerie ! ». C'est toi Liua !
Elle voulut cracher sur le sol, mais ses lèvres retinrent l?écume perfide. La peau de son visage sembla se raidir comme du cuir. Elle releva les yeux vers son reflet et fut prise d?un vertige : un limon verdâtre partant de son vêtement chéri envahissait progressivement son visage. « Non ! », hurla t-elle à demi-mot, bouche déjà prisonnière. Son c?ur se mit à battre violemment. Elle tenta d?arracher le parasite du tranchant de ses ongles, en grattant, frappant, mais rien n?arrêtait l'invasion, fulgurante. Ses yeux étaient clos, retenus à jamais sous cette épaisseur étrangère. Prolifération. Mycose. Plaie. Horreur. Plus de reflet, jamais. Enlever la robe, vite.
Comme bouffée par la gangrène, Liua n?entendait plus, ne soufflait plus, le corps recouvert par la verte attaque. « Sale pute de robe, l'image prend toujours le dessus », maugréa t-elle intérieurement. Elle chancela, tomba. Sa tête vint s?éclater sur le coin de la table, table dont elle n?avait pas le souvenir. Moisissure. Sa chair devenait fluide. Quand elle se serrait le bras le tissu fondait presque. Mousse conquérante.
Il fallu peu de temps pour que Liua se dissolve. Des cris aigus, étouffés. Plus rien. La robe ? Toujours. La seule chose que l?on retrouvera ? Possiblement. Étalée sur un plancher parsemé de moisissures.
Le lendemain, il n'y avait déjà plus rien.