L'alimentation & la psychologie en trois infos surprenantes

[Manea]

Alors rien qu'au premier, j'ai quand même un méga doute !
Je suis bien placée, en faisant de l'équitation et en mangeant de la viande de cheval, pour penser que l'animal qui a donné la viande dans l'assiette est un être hautement sensible et intelligent... Et le paysan qui élève des vaches, il en mange, non ? J'espère bien qu'il se rend compte qu'elles sont intelligentes, ses vaches !

Pareil pour moi... Je fais des études pour apprendre à soigner des chevaux et des vaches et manger de la viande de cheval ou un steak ne me pose pas plus de problème que ça tant que je connais la provenance de ma viande (je dis ça mais c'est pas tout à fait vrai, je ne mangerai pas un steak de cheval provenant d'un animal qui ne vient pas d'un élevage pour la viande).
De même, quand j'avais des lapins domestiques à la maison, manger un lapin à la moutarde ne m'a jamais posé de soucis...
J'ai fait des méchoui ou mangé du cochon de lait à la broche, là encore sans problème, voir la bestiole sur la broche avait plutôt tendance à me donner faim (non non, je suis pas cruelle, je vous promet^^")

Je pense que la question à se poser (pour les non végéta*iens), plutôt que "pourquoi on peut manger ces animaux là et pas cet autre?" est "pourquoi on considère qu'on ne peut pas manger celui-là?" et que ça vient d'une construction culturelle... (après, ma construction culturelle est bien ancrée, on me fera pas manger du chat ou du chien. Mais je les considère pas comme plus intelligents qu'une vache).

 

[MésangeBleue]

Moi j'élève des poules, des canards et j'avoue que j'ai beaucoup de mal à les manger. Chaque fois à mon entourage qui se moque je sors la phrase du général De Gaulle (excusez du peu, on va pas l'accuser d'être "une chochotte" lui!) "Je ne mange pas les animaux que je connais"
Je ne sais pas comment font les éleveurs, mes parents, mes tantes qui adorent tous les animaux, peut-être est-ce une habitude. Ma mère dit qu'elle a eu énormément de mal à tuer un poulet les premières fois mais elle devait bien.
En fait j'ai remarqué que c'est le nombre qui fait qu'on s'attache moins, si j'ai une couvée de 10 poussins je vais moins y tenir à chacun en particulier or si j'ai eu du mal à en sauver 3, que je les ai chouchouté, que je me suis inquiétée pour eux là je ne pourrais pas les manger.
Je suis en plein tiraillements car je culpabilise par rapport à mes parents qui payent le blé pour les nourrir et effectivement si je m'écoute mes animaux seraient de compagnie; mais en même temps si je vais par là comme chez moi on mange de la viande (et qu'un poulet rôti c'est trop bon) si on ne mange pas nos animaux il faudrait en acheter qui ont vécut on ne sait pas dans quelle condition, qui ont subit le transport, et qui serait forcément moins bons et moins écolo que ceux qui viennent de notre champ (local, bio, heureux de courir dans l'herbe et qui vivent bien plus longtemps qu'en élevage intensif (ce ne sont que des poussins à 4 semaines!)).

Voilà mes pitites réflexions.

 

[Luchsi]

@MésangeBleue Je te suis sur toute la ligne !
J'aurais aimé être capable de manger les animaux que j'élève moi-même... Mais alors, déjà que de voir un animal tué je me sens trop mal... En plus si je le connais... J'avoue que c'est un blocage total, même si mon cerveau me dit que le principe est bien.
Quand j'étais toute petite, ma nounou avait une basse-cour, et ma maman lui achetait les mêmes lapins que je caressais toute la journée. J'ai tilté que 15 ans plus tard. Je sais pas ce que j'aurais dit à l'époque. Aujourd'hui je trouve ça bien.

 

[Dame Andine cogite]

Je suis très consciente d'être dans l'arbitraire quand je mange de la viande - c'est ponctuel, je suis déjà restée longtemps sans en manger, mais pas envie d'en faire une règle, et j'apprécie d'en manger de temps en temps. Pourquoi j'accepte de manger du poulet (bio si possible) mais pas mes poules (Lucette et Philomène) ? C'est clairement une préférence, subjective, arbitraire. Après avoir tergiversé (végé ? pas végé?), je fais avec. Des préférences comme ça, on en a un paquet.
Et je ne trouve pas mes poules stupides - je suppose que le poulet mort que j'achète n'était pas bête non plus.
Par contre, le point 3 me hante et me tourmente. J'ai un mal fou à laisser un ou deux biscuits dans un paquet, un petit bout de fromage, etc. (Bien consciente du rôle de l'éducation... "on va pas laisser ça quand même!")
Et le point 2, arf, je me rends bien compte que certains aliments répondent au sentiment "besoin d'un break", etc. Le chocolat chaud après 10km à vélo sous la pluie, c'est juste merveilleux.