@Little.Ja : Je pense justement que ce que tu évoques, ce n'est pas strictement du droit, mais du fait (le rapport des juges à ces agressions n'est pas strictement dicté par la loi, c'est plus personnel). Et la situation, telle que tu la décris/décrivais ne me parait pas suffisamment nuancée. "Prouver", s'agissant d'une intention, c'est juste emporter l'intime conviction du juge, et en principe la preuve peut être emportée par tout moyen. Pour des mêmes faits constitutifs, des formations de jugement pourraient répondre différemment, s'agissant de l'intention et donc de la qualification ou pas en agression sexuelle.
Le soucis avec les agressions qui ne mettent pas en jeu des organes sexuels (de l'agresseur ou de la victime), c'est qu'elles ne concernent donc que des parties du corps considérées comme sexuellement "neutres" par certain.e.s (voire beaucoup). L'idée selon laquelle les fesses et l'anus pourraient être comparés à la vulve et au vagin n'est pas facilement acceptée par la plupart des les juges. Pareil pour la bouche
Il faudra donc fournir des efforts supplémentaires afin de les convaincre du caractère sexuel de l'agression. Certains juges verront des références plus évidentes à la sexualité dans les actes touchant les fesses/l'anus, et accepteront de façon plus souple la qualification d'agression sexuelle. Mais il existe une marge de manoeuvre qui fait que les solutions ne sont pas vraiment prédictibles, et les mentalités tendent à évoluer à ce niveau.
@Maud Kennedy S'agissant des femmes, c'est souvent apprécié différemment quand on leur touche les fesses ou les seins puisque ce sont des parties du corps très sexualisées dans notre société. Leur atteinte tend donc à bénéficier d'une espèce de "présomption" de sexualité, mais encore une fois ce n'est pas la loi qui le prévoit, c'est plus une tendance d'appréciation. Des hypothèses où les fesses d'une femme seraient considérées n'avoir été touchées que "par jeu" peuvent aussi exister. Tout dépend de l'espèce, et des personnes amenées à apprécier la légalité de la situation. Il n'y a rien de systématique, si ce n'est "pénétration vaginale + violence/contrainte/menace/surprise = viol".