Je reviens sur ce topic car Le Monde et Libération ont publié des articles expliquant les "coulisses" de cette dissolution et je trouve que ça confirme assez le "pressentiment" que j'avais sur le côté militant. Après, je n'ai pas accès à la totalité de l'article de Libé (ici) mais je vous copie/colle quelques passages du Monde. Je ne copie pas tout par respect pour Le Monde mais en gros, la première partie de l'article parle des difficultés avec l'administration pénitentiaire, du choix de ne plus intervenir en prison et des prises de position politiques de plus en plus proches de l'anticarcéralisme qui relève d'un débat un peu différent de celui du communiqué qui m'a choqué. Je vous copie donc les pages qui parlent plus de la position radicale de la dissolution et des points qui m'ont gênée :
Le communiqué le laissait entendre mais je tombe des nuées d'apprendre que l'association, qui travaille avec des détenus donc à 95% des hommes était devenue une asso féministe en non mixité de genre????
Et le récit de l'AG me rappelle un peu mes années étudiantes où les syndicats étudiants faisaient revoter 10 fois les blocages au cours d'une même journée jusqu'à ce qu'ils obtiennent le vote qu'ils voulaient quand le premier vote les satisfaisaient pas (parce que quand l'AG avait commencé à 14h et que les votes étaient refaits sans cesse jusqu'à 19h30, bah forcément y'avait une partie des opposants qui en avaient eu marre et s'étaient barrés, notamment parce qu'ils devaient aller travailler).
(et à l'époque où j'étais au Genepi, je ne me souviens plus si les procurations étaient possibles mais notre transport et hébergement était payés (il y avait un bus d'affrété en gros et un centre avec des dortoirs où on logeait pour le weekend) vers le lieu de l'AG ou de la formation pour éviter les disparités et inégalités!)
Genepi : comment des militantes anticarcérales ont dissous l’association d’aide aux détenus
L’emblématique association a annoncé sa dissolution, lundi 2 août, après avoir considérablement durci son discours sur le système carcéral.
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Tous les bénévoles étaient-ils d’accord pour prendre la lourde décision de couper les ponts ? (ndlr avec l'administration pénitentiaire) Loin s’en faut, à en croire Julia Breuer, entrée au Genepi-Bordeaux en 2018, qui évoque une AG aux conditions très discutables : « On avait demandé à faire des procurations car tout le monde n’avait pas les moyens de se déplacer sur Paris. On nous a dit qu’on n’y avait pas droit. A l’AG, en tout, on était une soixantaine. La majorité était d’Ile-de-France. Le bureau national faisait partie du Genepi de région parisienne, ils étaient tous dans le même courant abolitionniste un peu extrême, même très extrême pour certains. »
« Quand on est arrivés, la décision était déjà prise, poursuit-elle. On a essayé de débattre et on se faisait insulter. Forcément, l’arrêt des actions en détention a été voté. Ce n’était pas du tout démocratique, et pas du tout représentatif des 500 bénévoles. » D’après Hoël Lorvellec, au contraire, les partisans de la poursuite des actions en détention étaient en minorité. Le communiqué issu de cette assemblée stipule qu’au moment du vote, le quorum était atteint.
Evolution politique vers la gauche radicale
L’ex-génépiste Alexis Saurin, président de la Fédération des associations réflexion-action, prison et justice de 2011 à 2020, dit avoir rencontré, en 2019, certains bénévoles du Genepi : « Ils m’avaient expliqué qu’ils étaient venus le premier jour de l’assemblée générale, et qu’ils n’étaient jamais revenus parce qu’ils s’étaient sentis menacés. » Cet été-là, ajoute-t-il, le Genepi s’est éloigné du tissu associatif, « dans une sorte de repli ».
L’association prend ensuite « un virage impulsé par des féministes élues au bureau national, qui avaient des positions très tranchées : il y a un an, l’association est devenue non-mixte », précise une ancienne militante souhaitant conserver l’anonymat. Finie pour de bon, selon elle, la traditionnelle cohabitation « entre des petits-bourgeois faisant leur BA et des étudiants de gauche radicale ». Dans une page ajoutée cette semaine à son site Internet, le Genepi enfonce le clou : « Accepter la prison, c’est accepter de maintenir l’Etat capitaliste, raciste et patriarcal. »
L’évolution politique est patente dans les publications du Genepi. Les « unes » de son précédent magazine, Passe-murailles, sont devenues de plus en plus « abolitionnistes », jusqu’à reprendre le « crève la taule » dans son dernier numéro de septembre-octobre 2019. Mais le pas le plus significatif a été franchi avec le nouveau « zine » de l’association, Pierre par pierre. Très militante, cette publication se veut à l’intersection des luttes féministes, anticarcérales et LGBTQI. Le Monde a cherché par plusieurs moyens à contacter la direction actuelle, sans succès.
Le communiqué le laissait entendre mais je tombe des nuées d'apprendre que l'association, qui travaille avec des détenus donc à 95% des hommes était devenue une asso féministe en non mixité de genre????
Et le récit de l'AG me rappelle un peu mes années étudiantes où les syndicats étudiants faisaient revoter 10 fois les blocages au cours d'une même journée jusqu'à ce qu'ils obtiennent le vote qu'ils voulaient quand le premier vote les satisfaisaient pas (parce que quand l'AG avait commencé à 14h et que les votes étaient refaits sans cesse jusqu'à 19h30, bah forcément y'avait une partie des opposants qui en avaient eu marre et s'étaient barrés, notamment parce qu'ils devaient aller travailler).
(et à l'époque où j'étais au Genepi, je ne me souviens plus si les procurations étaient possibles mais notre transport et hébergement était payés (il y avait un bus d'affrété en gros et un centre avec des dortoirs où on logeait pour le weekend) vers le lieu de l'AG ou de la formation pour éviter les disparités et inégalités!)
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