Le prochain Tarantino, sur les crimes de Charles Manson, promet d'être sanglant
- Initiateur de la discussion Mymy Haegel
- Date de début
Séparer l'homme de l'artiste ne veut pas dire accorder la grâce présidentielle à quelqu'un.
Artiste ou pas, si quelqu'un doit aller en prison qu'il aille en prison.
C'est juste que si t'aimes bien regarder ses films (ou écouter sa musique) tu ne devrais pas entendre des gens te dire : "mais comment tu peux aimer la musique de ce porc?"
Artiste ou pas, si quelqu'un doit aller en prison qu'il aille en prison.
C'est juste que si t'aimes bien regarder ses films (ou écouter sa musique) tu ne devrais pas entendre des gens te dire : "mais comment tu peux aimer la musique de ce porc?"
@Nastja
Ca devient plus compliqué quand on fait de la pub pour je trouve. Même si c'est une réflexion que je n'ai pas fini, et dont je sais pas quoi penser, je vois que ça me mets mal à l'aise quand les gens font la promotion de type pareil
Et au delà de Tarantino, à première vu je trouve ça très très déplacé de faire un film sur Manson à la sauce Tarantino, c'est à dire avec une sorte de glorification de la violence (qui me dérange pas dans ses autres films, j'aime beaucoup ce qu'il fait en soit). mais là, sur une histoire réelle? Arf...
Ca devient plus compliqué quand on fait de la pub pour je trouve. Même si c'est une réflexion que je n'ai pas fini, et dont je sais pas quoi penser, je vois que ça me mets mal à l'aise quand les gens font la promotion de type pareil
Et au delà de Tarantino, à première vu je trouve ça très très déplacé de faire un film sur Manson à la sauce Tarantino, c'est à dire avec une sorte de glorification de la violence (qui me dérange pas dans ses autres films, j'aime beaucoup ce qu'il fait en soit). mais là, sur une histoire réelle? Arf...
Le débat me fait beaucoup réfléchir, de mon point de vue de « co-décisionnaire » de ce qui paraît sur madmoiZelle.
D’un côté, difficile de nier que ce film est l’un des plus attendus de l’année, y compris par une bonne partie des madmoiZelles. Le combo Tarantino + Leo & Brad + histoire vraie a vraiment généré de l’engouement.
Il s’agit, au vu des réactions à chaque bande-annonce et info, d’un sujet qui intéresse les lectrices. Donc il est déjà logique que madmoiZelle en parle.
Ensuite, on ne parle pas ici d’un film fait par Weinstein ou des gens accusés de violences physiques et/ou sexuelles (mis à par Emile Hirsch que tu as cité @Gunnhildur , je n’ai pas entendu parler de ça et j’ignorais sa présence au casting donc je vais creuser).
On parle d’un film fait par « des gens qui savaient pour Weinstein, et n’ont rien dit ».
Mais tout le monde savait, pour Weinstein. Et pendant des décennies, personne n’a rien dit.
Weinstein était une blague dans 30 Rock, série créée par une femme, Tina Fey.
Weinstein était une réplique piquante de Courtney Love sur le tapis rouge en 2005.
Cet article en parle très bien je trouve.
Est-ce que selon vous madmoiZelle ne devrait parler d’AUCUN film ou série créée ou incarnée par des gens « qui savaient » ? Car honnêtement, 99% de la production américaine passerait à la trappe, sans parler du reste du show-business mondial.
Je m’interroge aussi sur le rôle de madmoiZelle et du « tribunal populaire » en opposition à la justice. Weinstein est devant la justice actuellement — ça prend du temps, c’est comme ça, c’est le système.
Ces gens-là n’ont pas été inquiétés par la justice. Qui sait s’ils ne le seront pas un jour, parce qu’ils savaient et n’ont rien dit ? C’est possible ! Mais ce n’est pas le cas pour le moment.
J’avais parlé sur madmoiZelle de ce qu’Uma Thurman a dit au sujet de Tarantino ; pour moi, c’est plus une réflexion sur son propre rapport à l’amour d’elle-même et sur la façon dont les femmes sont éduquées qu’une dénonciation totale du réalisateur. Sans minimiser le risque qu’il l’a poussée à prendre, bien sûr, mais Uma Thurman dit elle-même qu’elle ne pense pas qu’il l’a intentionnellement mise en danger.
Donc voilà. Je ne pense pas que sur madmoiZelle, on va arrêter de parler des oeuvres attendues, juste parce que leurs créateurs et créatrices étaient au courant d’actes délictueux et n’ont rien dit. Je ne pense pas que ce soit le rôle du magazine de décider ça.
Je fais confiance aux lectrices pour faire des choix éclairés et en accord avec leurs valeurs. D’ailleurs ce sont des commentaires comme les vôtres qui peuvent leur apprendre des choses !
D’un côté, difficile de nier que ce film est l’un des plus attendus de l’année, y compris par une bonne partie des madmoiZelles. Le combo Tarantino + Leo & Brad + histoire vraie a vraiment généré de l’engouement.
Il s’agit, au vu des réactions à chaque bande-annonce et info, d’un sujet qui intéresse les lectrices. Donc il est déjà logique que madmoiZelle en parle.
Ensuite, on ne parle pas ici d’un film fait par Weinstein ou des gens accusés de violences physiques et/ou sexuelles (mis à par Emile Hirsch que tu as cité @Gunnhildur , je n’ai pas entendu parler de ça et j’ignorais sa présence au casting donc je vais creuser).
On parle d’un film fait par « des gens qui savaient pour Weinstein, et n’ont rien dit ».
Mais tout le monde savait, pour Weinstein. Et pendant des décennies, personne n’a rien dit.
Weinstein était une blague dans 30 Rock, série créée par une femme, Tina Fey.
Weinstein était une réplique piquante de Courtney Love sur le tapis rouge en 2005.
Cet article en parle très bien je trouve.
Est-ce que selon vous madmoiZelle ne devrait parler d’AUCUN film ou série créée ou incarnée par des gens « qui savaient » ? Car honnêtement, 99% de la production américaine passerait à la trappe, sans parler du reste du show-business mondial.
Je m’interroge aussi sur le rôle de madmoiZelle et du « tribunal populaire » en opposition à la justice. Weinstein est devant la justice actuellement — ça prend du temps, c’est comme ça, c’est le système.
Ces gens-là n’ont pas été inquiétés par la justice. Qui sait s’ils ne le seront pas un jour, parce qu’ils savaient et n’ont rien dit ? C’est possible ! Mais ce n’est pas le cas pour le moment.
J’avais parlé sur madmoiZelle de ce qu’Uma Thurman a dit au sujet de Tarantino ; pour moi, c’est plus une réflexion sur son propre rapport à l’amour d’elle-même et sur la façon dont les femmes sont éduquées qu’une dénonciation totale du réalisateur. Sans minimiser le risque qu’il l’a poussée à prendre, bien sûr, mais Uma Thurman dit elle-même qu’elle ne pense pas qu’il l’a intentionnellement mise en danger.
Donc voilà. Je ne pense pas que sur madmoiZelle, on va arrêter de parler des oeuvres attendues, juste parce que leurs créateurs et créatrices étaient au courant d’actes délictueux et n’ont rien dit. Je ne pense pas que ce soit le rôle du magazine de décider ça.
Je fais confiance aux lectrices pour faire des choix éclairés et en accord avec leurs valeurs. D’ailleurs ce sont des commentaires comme les vôtres qui peuvent leur apprendre des choses !
Une solution: le téléchargement illégal. Comme ça, on profite des œuvres sans donner de fric aux ripoux qui y prennent part.
@Khyra
Disons que dans ces autres films, la violences elle est à mon sens jouissive du côté des gentils, là, elle le sera du côté des méchants
C'est l'impression que ça me fait en tout cas
Disons que dans ces autres films, la violences elle est à mon sens jouissive du côté des gentils, là, elle le sera du côté des méchants
C'est l'impression que ça me fait en tout cas
Je ne dis pas qu'il faut vénérer Tarantino, je dis juste que c'est stupide de s'interdire de voir ses films juste "parce qu'il savait"
Pour celles qui déresponsabilisent les hommes qui "savaient juste" mais qui n'ont rien fait : si Weinstein a pu opérer aussi longtemps, idem pour les autres raclures comme Bill Cosby, nos français, et les autres violeurs de par le monde c'est parce que les boy's club les ont laissé faire.
Les hommes de pouvoir (ou non d'ailleurs) se retrouvent dans les mêmes cercles informels, ont des amis auxquels ils peuvent se vanter, se confier ou laisser sous-entendre des choses. Dans ces cercles, ils s'auto-légitiment par l'absence de contrôle social qu'ils n'opèrent pas les uns sur les autres et ils en sont coupables. Est ce qu'on peut aller jusqu'à frôler la non assistance à personne en danger quand quelqu'un comme Tarantino (qui a du pouvoir et qui sera cru contrairement à une femme) dit qu'il avait des infos qui n'étaient pas de la seconde main et qu'il n'en a rien fait?
Pour rappel les déclarations de Tarantino ci-dessous. Vous pouvez vous dire "oh le pauvre il a quand même admis quelque chose" et continuer à séparer l'homme de l'artiste. Comme certaines peuvent continuer à voir les films de Woody Allen parce que après tout il a bien le droit de se marier avec sa fille adoptive, pourquoi pas (celui-là, à chaque fois que je vois des actrices que j'aime jouer pour lui, je meurs un peu à l'intérieur).
De mon côté, je serai satisfaite quand les artistes qui ont du mérite et qui n'ont jamais percé, prendront la place de tous ceux là. Personne n'est irremplaçable.
Les hommes de pouvoir (ou non d'ailleurs) se retrouvent dans les mêmes cercles informels, ont des amis auxquels ils peuvent se vanter, se confier ou laisser sous-entendre des choses. Dans ces cercles, ils s'auto-légitiment par l'absence de contrôle social qu'ils n'opèrent pas les uns sur les autres et ils en sont coupables. Est ce qu'on peut aller jusqu'à frôler la non assistance à personne en danger quand quelqu'un comme Tarantino (qui a du pouvoir et qui sera cru contrairement à une femme) dit qu'il avait des infos qui n'étaient pas de la seconde main et qu'il n'en a rien fait?
Pour rappel les déclarations de Tarantino ci-dessous. Vous pouvez vous dire "oh le pauvre il a quand même admis quelque chose" et continuer à séparer l'homme de l'artiste. Comme certaines peuvent continuer à voir les films de Woody Allen parce que après tout il a bien le droit de se marier avec sa fille adoptive, pourquoi pas (celui-là, à chaque fois que je vois des actrices que j'aime jouer pour lui, je meurs un peu à l'intérieur).
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De mon côté, je serai satisfaite quand les artistes qui ont du mérite et qui n'ont jamais percé, prendront la place de tous ceux là. Personne n'est irremplaçable.
Et pas qu'à Hollywood, d'ailleurs. Ça peut s'observer dans à peu près tous les milieux.Pour les boys club... Je dirais plutôt qu'on a affaire ici à un "Star Club". C'est l'ensemble des stars qui n'a rien fait, des femmes aux hommes, pour ne pas risquer sa carrière. A mes yeux, l'ensemble d'Hollywood a été lâche. Et j'aimerais être optimiste comme toi pour me dire qu'il y a des gens bien qui perceront sans être si lâche mais... Je ne pense pas que ce soit possibleJe pense que pour se faire sa place en tant que star, il faut enfouir une partie de ses valeurs et paraître plus qu'être.
@Margay
Oui c'est vrai que l'aspect "pub" est gênant car il récolte de l'argent. Mais je veux dire que si t'aimes les films de Tarantino et que t'as deux ou trois DVDs chez toi achetés il y a 10 ans, je ne vois pas l'horreur de les visionner. Et dans ce cas-là on peut dire qu'on sépare l'artiste de l'homme. Ou plutôt l'oeuvre de l'homme (parce que bon, ce qui m'intéresse c'est le résultat).
Pour ce qui est de la violence, je ne sais pas dans quelle mesure les supports qui montrent de la violence ont une influence.
Est-ce que jouer 5h par jour à des jeux vidéos violents ferait monter une barre invisible de violence jusqu'à ce qu'elle atteigne le sommet et que la personne se défoule sur son voisin?
Est-ce que regarder Game of Thrones accroît l'envie de taper sur quelqu'un?
Est-ce que supprimer le contenu violent ne créerait pas un refoulement et justement déclencherait de la violence au jour le jour?
Est-ce que de dédramatiser la violence nous rend plus tolérants face à elle? Une sorte de "ouais c'est rien, il lui a juste pété le nez..."
Ou à l'inverse, une scène sérieuse, sans effets, où tu vois le mec se faire casser le nez mais qui continue à courir ou à se battre (et en passant tu te dis aussi que ça ne doit pas faire si mal... un peu comme dans les scènes où le perso se prend une balle et qu'il continue ce qu'il faisait mais en boitant un peu... pour le coup, je ne me suis jamais pris une balle, mais on dirait presque que tu pourrais continuer à faire tes courses tranquillou en te faisant un bon garrot avec une ceinture...)
Ou bien est-ce qu'il ne faut pas montrer la violence sous toutes ses formes (de manière sérieuse, de manière décalée etc.) mais bien punir à la fin ceux qui l'utilisent? Genre dans ton scenario tu montres Manson faire son carnage de manière décalée mais après tu fais en sorte qu'il soit puni, qu'on comprenne bien qu'il est puni parce que c'est mal et qu'il soit presque humilié? Qu'on se dise : "en fait il aurait mieux fait de rester chez lui à fumer de l'herbe?"
Je n'ai pas la réponse à ces questions mais pour moi la manière dont est représentée la violence n'est pas le déclencheur des actes violents. (<-- cette phrase ne veut pas dire grand chose, je ne sais même pas ce que je voulais dire... mais je la laisse quand même parce qu'on dirait une phrase de conclusion à mon post)
Oui c'est vrai que l'aspect "pub" est gênant car il récolte de l'argent. Mais je veux dire que si t'aimes les films de Tarantino et que t'as deux ou trois DVDs chez toi achetés il y a 10 ans, je ne vois pas l'horreur de les visionner. Et dans ce cas-là on peut dire qu'on sépare l'artiste de l'homme. Ou plutôt l'oeuvre de l'homme (parce que bon, ce qui m'intéresse c'est le résultat).
Pour ce qui est de la violence, je ne sais pas dans quelle mesure les supports qui montrent de la violence ont une influence.
Est-ce que jouer 5h par jour à des jeux vidéos violents ferait monter une barre invisible de violence jusqu'à ce qu'elle atteigne le sommet et que la personne se défoule sur son voisin?
Est-ce que regarder Game of Thrones accroît l'envie de taper sur quelqu'un?
Est-ce que supprimer le contenu violent ne créerait pas un refoulement et justement déclencherait de la violence au jour le jour?
Est-ce que de dédramatiser la violence nous rend plus tolérants face à elle? Une sorte de "ouais c'est rien, il lui a juste pété le nez..."
Ou à l'inverse, une scène sérieuse, sans effets, où tu vois le mec se faire casser le nez mais qui continue à courir ou à se battre (et en passant tu te dis aussi que ça ne doit pas faire si mal... un peu comme dans les scènes où le perso se prend une balle et qu'il continue ce qu'il faisait mais en boitant un peu... pour le coup, je ne me suis jamais pris une balle, mais on dirait presque que tu pourrais continuer à faire tes courses tranquillou en te faisant un bon garrot avec une ceinture...)
Ou bien est-ce qu'il ne faut pas montrer la violence sous toutes ses formes (de manière sérieuse, de manière décalée etc.) mais bien punir à la fin ceux qui l'utilisent? Genre dans ton scenario tu montres Manson faire son carnage de manière décalée mais après tu fais en sorte qu'il soit puni, qu'on comprenne bien qu'il est puni parce que c'est mal et qu'il soit presque humilié? Qu'on se dise : "en fait il aurait mieux fait de rester chez lui à fumer de l'herbe?"
Je n'ai pas la réponse à ces questions mais pour moi la manière dont est représentée la violence n'est pas le déclencheur des actes violents. (<-- cette phrase ne veut pas dire grand chose, je ne sais même pas ce que je voulais dire... mais je la laisse quand même parce qu'on dirait une phrase de conclusion à mon post)
@Nastja oui, à voir ce que ça donne, mais moralement, j'aurais beaucoup de mal à tolérer la glamourisation d'un psychopathe sereal killer vis à vis du fait qu'il y a eut de vraies victimes
Même en dehors du contexte "est ce que ça peut rendre les gens violents"
Edit : et je pense que la manière dont est traité la violence peut avoir une influence sur les gens. Pas en terme "j'ai vu un film violent je deviens violent" mais à une échelle plus haute, celle de la culture et la culture influence nos comportements
Même en dehors du contexte "est ce que ça peut rendre les gens violents"
Edit : et je pense que la manière dont est traité la violence peut avoir une influence sur les gens. Pas en terme "j'ai vu un film violent je deviens violent" mais à une échelle plus haute, celle de la culture et la culture influence nos comportements
@Margay
En fait je n'arrive pas à savoir ce qui est inné et acquis dans la violence.
Je pense qu'il y a des gens violents pas nature (pas qu'ils soient nés "violents" mais qui réagissent beaucoup plus fort aux stimulis contrariants... ou bien justement la non-violence s'apprend?).
Bref et du coup est-ce que quelqu'un qui est, par nature non-violent pourrait changer son comportement face à une culture qui change? Ou l'inverse? Est-ce qu'un violent canalise sa violence parce que la culture l'influence... ou parce que la loi l'empêche de se lâcher?
En fait je n'arrive pas à savoir ce qui est inné et acquis dans la violence.
Je pense qu'il y a des gens violents pas nature (pas qu'ils soient nés "violents" mais qui réagissent beaucoup plus fort aux stimulis contrariants... ou bien justement la non-violence s'apprend?).
Bref et du coup est-ce que quelqu'un qui est, par nature non-violent pourrait changer son comportement face à une culture qui change? Ou l'inverse? Est-ce qu'un violent canalise sa violence parce que la culture l'influence... ou parce que la loi l'empêche de se lâcher?
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