Le suicide de Fouad, lycéenne trans, montre à quel point l’école française est démunie

[Laoragwen]

Ce que je reoroche à cet article, ainsi qu'aux autres sur le sujet dans d'autres média, c'est d'etre a charge contre l'équipe administrative et la cpe du lycée

Vraiment je ne vois pas où tu vois ça désolé...
Je crois que tu lis la deuxième moitié de l'article comme si elle était contre CE lycée et CETTE CPE mais non tout est dis en termes généraux et parle de l'école en terme large et donc de l'éducation nationale plus que cette école précise ...

Et surtout tous ces journaux sautent sur l'occasion de faire des artcles clickbait contre le lycée, et laissant penser que les personels ont seul poussé Fouad au suicide,

Pareil, ce n'est pas ce que l'article dit...
L'article part de ce cas précis de Fouad (ce qui est normal) pour parler du manque de formation que subit toute l'éducation nationale sur la transidentité et les problématiques lgbtqia+ plus en général...
Le titre même de l'article est "Le suicide de Fouad, lycéenne trans, montre à quel point l’école française est démunie"
...

(je vais bosser jusqu'à ce soir, donc je ne pourrai plus répondre pour l'instant)

 

[Olduvaï]

@Rosenrips je ne pourrais être plus d'accord avec toi. L'école n'a de toute façon pas à faire plus que ça (à part éventuellement à être attentive aux problèmes de harcèlement, de la part de l'équipe éducative et des autres élèves dans l'établissement)

Y'a rien de compliqué là dedans
On pourrait à la limite dire que les profs manquent cruellement de formation à l'empathie en général et à la gestion des conflits.

 

[megann31]

La jupe en soi c'est une goutte dans l'océan de toutes les humiliations et vexations auxquelles sont confrotées ces élves , les élèves trans sont confrontés à des problèmes bien plus gênants à l'école... Je trouve que limite cette école a été relativement humaine dans sa gestion.
L'école est juste le reflet de la société en fait, les profs ne peuvent pas faire de miracles. Pour les problèmes les plus choquants que j'ai pu observer, certains élèves ne vont pas au toilettes de la journées car ils ne savent pas où aller quand les toilettes sont séparées (j'ai déjà eu affaire à des parents qui se plaignaient ques des "garçons" aillent dans les toilettes des filles...) Résultat on dit aux filles trans d'aller chez les garçons où elles se font humilier et harceler...
Les listes d'appel sont rarement mises à jour résultat les élèves trans doivent faire le tour des profs au début de l'année pour expliquer leur situation et c'est alors au bon vouloir des profs comme les adultes seront soumis au bon vouloir de l'administration ... Ou pire devoir expliquer devant tout le monde pourquoi ils ne répondront pas à ce prénom qui n'est plus le leur...

 

[grenouilleau]

Moi ce qui me dérange beaucoup c'est qu'il y a un truc qui n'est pas dit assez fort : quand une personne est en foyer ASE, et qu'elle a 17 ans, ça veut dire un truc assez simple : à 18 ans, elle sera sans abri dans la rue. Dans une année.

Je ne vais pas parler de la transidentité, parce que le sujet est complexe et qu'ici on a une personne en souffrance qui est morte alors que tout le monde devrait pouvoir mettre des jupes et tous les prénoms devraient être mixtes.

Mais à mon avis faut pas oublier que le système de "mise à l'abri" des enfants placés en France produit ça : à 18 ans, c'est dehors. Et du coup, quasi 30% des SDF sont des anciens enfants de foyer. Par hasard, est-ce que ça aurait pas aussi été un p.. de déclencheur ? (désolée pour le vocabulaire mais entre ça et l'histoire du Refuge je suis un peu enervée). Si Fouad avait eu l'assurance de pas être à la rue l'année suivante, si ça se trouve ça aurait pu changer quelque chose. Je ne connais pas le détail, comme tout le monde j'ai lu les journaux, mais je sais pas, je trouve que la conséquence d'être en foyer était jamais expliquée (l'article de madz n'en parle pas non plus si j'ai bien lu). Donc juste dire "en foyer", c'est pas assez explicite sur la situation à mon avis.
Franchement, à 17 ans on m'aurait dit dans un an tu dégages, je sais pas comment je l'aurais pris, et si en plus là-dessus y a de la discrimination.

 

[VickyLgn]

@Calinoursonne
Je me permet de te répondre.
Oui et non, un contrat jeune-majeur peut être signé et accompagner le jeune jusqu'à ces 21 ans mais ce n'est pas une obligation. Dans mon département, certaines conditions sont nécessaires : il doit être en emploi ou en études et s'il est en famille d'accueil, son assistant familial perd son revenu. Comme assistant familial est avant tout une profession, beaucoup ne signent pas ce contrat car ils ont besoin d'un salaire.
Pour ceux en foyer, l'éducateur doit adresser une demande et le projet du jeune est évalué. Si cela est accepté, il recevra effectivement une aide financière voire un hébergement.

A savoir donc que chaque Conseil Départemental est assez libre : certains arrêtent totalement le suivi au 18 ans du jeune tandis que d'autres, plus rares, poursuivent les aides.
Dans la réalité, les contrats jeunes-majeurs sont plutôt rares, surtout dans les départements où l'ASE est débordée ( on trouve désormais des enfants de moins de 12 ans seuls, dans des hôtels tant les places en foyer et en famille sont difficiles à avoir ). Ce qui fait qu'en France, 1 SDF sur 4 est un enfant de l'ASE qu'on a mis dehors.

Je te conseille de regarder les vidéos de Lyes Louffock : ancien enfant placé, il dénonce le fonctionnement de l'ASE et notamment l'arrêt brusque de suivi.

 

[Enheduanna]

@Calinoursonne De ce que j'en sais, la règle de base = 18 ans et 1 jour tu dégages. Il y a des structures qui proposent des logements pour les jeunes majeurs (éventuellement jusqu'à 25 ans là où j'ai bossé), mais il y en a peu, largement pas de quoi accueillir tout le monde, et généralement le jeune doit contribuer au loyer, ce qui veut dire trouver un travail.

Édit: devancée par @VickyLgn dont la réponse est beaucoup plus complète.

 

[grenouilleau]

@Calinoursonne Je suis pas spécialiste mais de mémoire, si une personne est en foyer ASE le principe c'est la porte à 18 ans, après il peut y avoir des trucs pour aider (si étude je crois, mais @VickyLgn a mieux répondu), mais c'est pas automatique (toujours de mémoire) donc faut pouvoir faire un dossier, ça doit pas être facile, déjà psychologiquement.
Et même là je crois que c'est des conditions où la personne aura moins le "droit à l'erreur" que tous les autres jeunes qui ont eu la chance d'avoir des parents pour les soutenir, bref c'est pas une situation sécurisante du tout, surtout à cet âge.