Gros-Câlin;3019433 a dit :Après, je ne suis pas d'accord avec toi sur l'imposition des successions, car j'estime que l'Etat est déjà héritier dans presque toutes les successions (sauf exonération ou très petites successions), à des taux différents et généralement élevés, et qui augmentent plus la succession est élevée, ce qui me parait égalitaire, disons équitable. (cf taux progressif)
Et pour moi, sauf surement des exceptions, personne ne vole son argent, enfin nous n'avons pas la même vision là dessus. Pour moi l'héritage n'est pas un privilège à la naissance (à part les très très grosses fortunes, mais ça ne concerne qu'une minorité), et puis que peut-on y faire ? Ne pas avoir d'héritage ou peu n'empêche pas soi-même de bien vivre et d'avoir un patrimoine conséquent. D'ailleurs, avec l'augmentation de la durée de vie, les gens héritent très tard, vers 60 ans, donc ils ont déjà fait leur vie, constitués leur patrimoine.
Qu'entends-tu concrètement par "mais simplement en limiter les effets inégalitaires par une taxation appropriée " ?
Quels sont les effets inégalitaires pour toi ?
Mais les personnes âgées qui décèdent ne donnent pas leur succession qu'à leurs enfants. Les petits-enfants également en bénéficient. On n'hérite pas qu'à 50 ou 60 ans.
Et honnêtement, si nous vivions dans un monde où effectivement, le niveau de richesse de notre famille n'avait pas d'impact sur la réussite sociale, professionnelle des enfants, si l'ascenseur social était une réalité, alors le problème des successions ne serait qu'un problème mineur. Ce n'est malheureusement pas le cas. Oui, il y a une corrélation entre la richesse de la famille et le niveau d'études des jeunes, leur capacité d'insertion, leur réussite dans la vie. Les inégalités se reproduisent encore de génération en génération.
Et ceci est d'autant plus criant dans un contexte où quoiqu'il arrive en mai prochain, la rigueur budgétaire sera de mise. Comment justifier alors une diminution des recettes de l'Etat, quand on voit le déficit actuel, et les besoins d'investissements publics dans l'éducation, l'hôpital, les politiques d'insertion, la politique industrielle, etc ? Toutes ces choses qui profitent à tous, mais avant tout aux classes populaires.
Une politique de baisse des taxations sur les successions ne favoriserait certes pas que les plus riches d'entre les français, elle toucherait en effet une partie des classes moyennes. Mais elle laisserait une fois de plus de côté les tranches les plus pauvres, les défavoriserait même, en amputant encore le budget de l'Etat. C'est des ces effets inégalitaires là dont je parlais.