Le féminisme, c'est être pour l'égalité des droits, et la possibilité de chacun de faire ses propres choix. Une femme au foyer peut être féministe si elle l'a choisit, parce qu'elle peut aussi choisir de travailler, elle a accès à un compte à son nom et peut voter. Le féminisme ne représente pas un mode de vie et le féminisme ne dicte pas notre vie, ça nous permet seulement d'avoir des possibilités égales à celles des hommes. De ce fait, une femme voilée peut aussi être féministe dès l'instant où c'est son choix, parce qu'elle pourrait donc également ne pas l'être si elle ne le veux pas. Pour moi, le féminisme est juste une ouverture des droits et des libertés, mais nous ne sommes pas obligés de les suivre. Sinon et selon cette logique, ça voudrait aussi dire qu'une femme qui s'abstient et ne vote pas n'est pas féministe non plus.
Je te cite toi, mais c'est une formulation (féminisme = égalité des droits) et une argumentation que je vois régulièrement sur le forum et qui me donne toujours envie de réagir (mais bien souvent, j'ai la flemme

), donc ça ne t'est pas forcément spécifiquement adressée. C'est UNE vision du féminisme, mais ce n'est pas LA définition du féminisme. Pour moi et d'autres, le but du féminisme, c'est de
libérer les femmes du patriarcat. Cela peut passer par l'égalité dans certaines situations, mais d'autres peuvent nécessiter de la discrimination positive, des droits/revendications spécifiques aux femmes, des compensations. Pour faire un parallèle avec le monde du travail : je voudrais que plus personne ne soit exploité, pas que chacun puisse avoir le choix de faire ou non un boulot précaire qui te ruine la santé, te paie mal et te manque de respect (après tout, ils ont choisi de postuler à Amazon, et ils avaient légalement le droit de faire l'ENA).
Donc pour moi, oui, une femme au foyer peut être féministe, mais
être au foyer n'est pas féministe, non. Une femme voilée peut être féministe, encore heureux, ce serait gonflé de dire le contraire, mais
porter le voile n'est pas féministe. Ce n'est pas parce qu'on choisi de faire un truc que le truc en lui-même devient subitement féministe juste parce qu'on est contente de le faire. Après, ça ne veut pas dire que je trouve ça "mal", on a toutes nos contradictions, on vit en société, avec ses traditions et ses injonctions qui nous influencent dès le plus jeune âge qu'on le veuille ou non, personne ne peut vivre de façon parfaitement accordée à ses idées (oui, il y a de vilains écolos qui utilisent un ordinateur). Et même, il n'y a pas forcément que le féminisme dans la vie.
Pour reprendre de l'exemple de la mère au foyer, peut-être qu'être mère au foyer n'est pas féministe mais on peut parfois l'être pour une autre conviction : anticapitalisme, rejet du monde du travail, volonté de vivre sobrement, de vivre le plus écologiquement possible et que tout faire main/maison est un boulot à plein temps, par convictions sur la nature humaine et le développement de l'enfant, avoir le temps de s'engager dans des associations... Rien de tout cela n'est mal, au contraire.

Ce sont pour certains points des choses que je partage, et je serais sans doute très heureuse à mère au foyer. Mais ça ne rendrait pas mon choix féministe pour autant.
Après tout, si les femmes avaient de meilleurs conditions de travail et une meilleure rémunération, est-ce qu'elles trouveraient toujours plus avantageux d'être au foyer ? si le monde du travail était moins sexiste, est-ce qu'on aurait autant envie d'y échapper ? est-ce qu'on renoncerait moins à une carrière si celle-ci était plus facile à combiner avec une vie familiale ? pourquoi ce sont les femmes qui sont éduquées et incitées par la société à s'occuper des autres ? pourquoi vivre dans le respect de l'environnement repose tant sur les femmes ? le libre arbritre existe-t-il ? 
Une contradiction entre nos actions/choix et nos convictions peut aussi parfois venir de la nécessité de préserver notre santé mentale : parfois, on n'a pas la force de se battre contre la société, parfois c'est le seul truc qui nous fait plaisir ou qui nous donne un moment confiance en nous.
Personnellement je suis "contre" le voile comme je suis "contre" les chaussures à talons hauts (et encore, à choisir, je préférerais porter un hijab que des talons aiguilles

) ou le fait d'utiliser le nom de son mari après le mariage. J'ai un avis dessus, mais je vais pas chier une pendule si une femme se présente comme "Mme Dupont" à lui dire "non, tu t'appelles pas comme ça ! traîtresse sexiste !"

Je prends notamment cet exemple du mariage parce que j'ai connu une femme musulmane mariée à un non-musulman (qui ne lui demande certainement pas de porter le voile), parce que pour elle, c'est ce que font les femmes mariées, elle avait hâte de le porter parce que ça marquait une étape, sans doute que c'est quelque chose qu'elle imaginait depuis petite, tout comme certaines femmes ont hâte de "devenir Mme Machin", ou de se marier en robe blanche, ou de porter une alliance/bague de fiançailles, ou d'être demandée en mariage. Je ne pense pas qu'une femme voilée ou qu'une femme qui utilise le nom de son mari sont forcément malheureuses, soumises ou je ne sais quoi. Qu'elles en soient ravies ne rend pas la tradition moins sexiste. Qu'elles aient des convictions féministes ne rend pas leur choix féministe.
Bref !
Pour revenir au sujet du hijab dans le sport, tant que cela ne devient pas une partie de l'uniforme requis par certains clubs, je ne vois tellement pas le problème. En quoi libère-t-on le corps des femmes quand on limite leur activité sportive ? Ce n'est pas inciter au mélange et à la liberté que de demander à ces femmes de rester chez elles. (Ou leur de limiter leur choix de sports à la plongée

)
Après, s'ils veulent continuer à discuter des tenues sportives, on peut parler des joueuses de beach volley à qui on impose des mini-shorts moulants quand ce ne sont pas littéralement des slips, ou les justaucorps ultra-échancrés que certains clubs de gym obligent à porter sans culotte, ou le manque d'équipement adaptés aux corps féminins dans les disciplines qui impliquent le port de protections, ou l'aspect ultra-genré des costumes de patinage artistique et de danse sur glace...