Les nouvelles règles des Oscars sont-elles inclusives… ou de la poudre aux yeux ?

[Kalindi]

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[Bleu pastel]

Et encore, les films sélectionnés aux oscars, regroupant plusieurs de ces critères, sont assez souvent artificiels dans leur traitement et brosse les privilégiés dans le sens du poil. *tousse*GreenBook*tousse*. Et le pire c'est qu'à côté t'as des super films qui en parle bien mieux et qui gagnent pas. *tousse*Blakkklansman*tousse*

 

[Membre supprimé 350151]

Poudre aux yeux, en efffet...

Ca promet juste quelques récompenses en plus pour ce qu'ils mettent dans le paquet "diversité" et qu'on peut tout simplement traduire par "tout ceux qui ne sont pas blanc".

Ca ne change concretement rien aux films. Ca laisse juste la possibilité de nommer plus de gens différents. La vraie avancée serait plutôt quand les rôles seront occupés par toutes sortes de personnes et qu'il n'y aurait pas besoin de faire des prix à part. C'est ça l'inclusivité pour moi. C'est quand il y aura assez de choix pour éviter un "oscarsowhite". Mettre des prix à part, pour moi ça fait un peu "prenez ça et faites pas trop chier" ou "on peut pas faire mieux".

Bien entendu c'est "mieux" que "rien", mais ça pourrait être tellement, tellement mieux...

 

[FraiseDeGrouchy]

Finalement, pourquoi s'arrêter là? On pourrait imaginer d'autres standards qui permettraient d'avoir une cérémonie plus inclusive. Quelques propositions:

Les critères à remplir dans les dialogues (standard E)

1. Au moins 45% des phrases doivent avoir pour sujet un personnage féminin ou non binaire
2. Lorsqu'un personnage issu d'une minorité raciale ou ethnique est qualifié par un adjectif dans une phrase, ledit adjectif doit, dans au moins 33% des cas, être mélioratif
3. Dans tout dialogue impliquant une personne en situation de handicap, au moins 50% des mots doivent être prononcés par ladite personne

Les critères à remplir dans les costumes et maquillages (standard F)

1. Tout grimage de type "blackface" est proscrit. Plus généralement, le fond de teint porté par un personnage ne doit pas réduire de plus de 15% la longueur d'onde moyenne des rayons lumineux réfléchis par l'épiderme dudit personnage par rapport à l'épiderme de ce même personnage sans fond de teint
2. Au moins 25% des personnes en charge des costumes, de la coiffure et du maquillage doivent être de confession musulmane, juive, hindouiste ou bouddhiste; deux confessions au moins parmi les quatre citées précédemment devant être représentées
3. Les costumes de taille XXL doivent représenter au moins 15% des costumes du film et les personnages portant des costumes de cette taille doivent apparaître à l'écran au moins 10% du temps (hors générique)

Les critères à remplir dans le scénario et la réalisation (Standard G)

1. 66% des scènes au moins doivent être tournées dans des lieux accessibles à une personne souffrant de handicap moteur
2. Toute scène impliquant un personnage faisant preuve de sexisme doit être accompagnée d'un message préventif, visible pendant au moins 30 secondes, informant les spectateurs du caractère sexiste de la scène. Ce message doit être disponible en audiodescription.
3. Les personnages LGBTQIA+ ne peuvent représenter plus de 30% des antagonistes. Aucun de ces personnages ne peut être, dans le scénario, coupable d'une agression sexuelle.

Annexe concernant le déroulement de la cérémonie:

1. Toute personne récompensée d'un Oscar devra, au cours de son discours, critiquer explicitement Donald Trump et le qualifier par au moins deux des adjectifs suivants: raciste, misogyne, islamophobe, homophobe et transphobe
2. Toute dénonciation des discriminations dans un discours devra être suivie d'une acclamation et/ou d'applaudissements atteignant au moins les 105 décibels. La mesure en temps réel du niveau de bruit devra être réalisée par 5 personnes dont 3 au moins doivent être issues d'une minorité raciale ou ethnique et une au moins doit ne pas être hétérosexuelle

Hormis ces standards, j'avais quelques idées extravagantes pour déterminer les récipiendaires des Oscars, en se basant par exemple sur la photographie, la richesse des dialogues, la qualité de la bande-originale et des costumes, le travail sur le montage, l'originalité du scénario, le niveau des acteurs... Mais ce ne sont que des détails pour juger un film.

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[guerredesmiroirs]

Oui. Mais : plus de personnes noires, Latino, LGBT et que sais je ne veux pas dire bonne representation. Ca veut dire qu'ils peuvent toujours mettre des clichés ecules et nocifs, par exemple je pense a la Strong black woman trope, qui peut paraitre melioratif, mais montre les femmes noires toujours au taquet, devant etre forte pour ses enfants, elle meme, sa familles, ses voisins, son epicier, ta mere... Et s'interdisant route fragilite, tristesse, vulnerability... On s'attends a ce qu'elles soient parfaites, quoi... Sauf que ca fait tres Mamy mais moderne. Si il y a des poc Dans l equipe, Ben soit ils ont integre des stereotypes, soit si ils les contestent, il y a une chance que leur voix soient comme un pet d'aisselle Dans l'oreille des producteurs. Puis ca fait tres Token, ils sont la pour etre la preuve qu'Hollywood fait un "effort" de diversite.

Pour les thematiques LGBT ou non Blanc, en fin de compte, on peut reproduire les memes clichés habituels des films a theme, comme le noir du "Hood" pris Dans un gang mais y veut pas, la personne LGBT qui bien sur, se fait maltraiter ou est confuse... Puisque la regle, c est d avoir des films thematiques LGBT et poc, il n y a ecrit nulle part qu'on ne peut pas faire les memes scenarios redondants alors qu'on amerait peut etre vu et montre autrement que parce que notre statut "d'autre". Parce que ces films sont plus fait pour les judges des Oscars blanc.

 

[Rocksteady]

Hormis ces standards, j'avais quelques idées extravagantes pour déterminer les récipiendaires des Oscars, en se basant par exemple sur la photographie, la richesse des dialogues, la qualité de la bande-originale et des costumes, le travail sur le montage, l'originalité du scénario, le niveau des acteurs... Mais ce ne sont que des détails pour juger un film.

Spoiler

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[FraiseDeGrouchy]

@Patate dorée Je ne partage pas ton avis. La dérision ou l'ironie sont des formes d’augmentations. L'idée de mon commentaire est de montrer que, si l'inclusivité devient un critère central dans la sélection des films pour le palmarès des Oscars, alors on peut imaginer que toute minorité ou tout groupe d'individus considérant être victimes de discrimination est légitime à bénéficier de nouvelles règles ou standards pour favoriser leur représentation.

En toute honnêteté, les standards que j'ai "proposés" sont-ils tous plus absurdes ou caricaturaux que ceux qui sont cités dans l'article? C'est sans doute un procès d'intention de ma part, mais je suis presque certain que quelques-uns de mes critères seraient passés inaperçus et auraient été jugés pertinents s'ils avaient été exposés dans l'article. A l'inverse, certains des critères officiels présentés dans l'article auraient peut-être été considérés comme caricaturaux s'ils avaient été de mon cru.

 

[Sadala]

J'ajouterais que c'est drôle, on tombe vite dans la caricature quand on demande un peu de diversité...
Par contre, le fait que la majorité des nominés/récompensés aient plus ou moins un même type de profil... là par contre, ça ne pose pas de problème. Mieux, on tente de faire croire que c'est uniquement dû à des critères artistiques...

 

[FraiseDeGrouchy]

@Patate dorée A titre d'exemple, le critère "Au moins 30 % des rôles secondaires doivent être issus de 2 groupes sous-représentés (provenant d’un groupe racial ou ethnique sous-représenté, des femmes, les personnes LGBTQ+ ou des personnes handicapées)" est quand même assez caricatural, mais je te concède que les miens sont plus difficiles à vérifier et sans doute un peu plus farfelus.

Pour la dérision, elle me semble assez claire puisque tu as toi-même vu que mes propositions étaient ironiques et caricaturales. C'est une manière de tourner en dérision les critères des Oscars. Mais effectivement, nous ne sommes pas d'accord, c'est ainsi.

 

[Juub]

Spoiler: HS : BlacKkKlansman

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[Vogel]

Je ne suis pas favorable à tous les critères qui peuvent interférer avec l'écriture de l'histoire du film. La sous-représentation des minorités au cinéma est bien un problème qui reflète notre système global. Pour autant, l'imposition de critères sur l'histoire d'un film me pose vraiment problème d'un point de vue éthique. S'il est normal de critiquer un film a posteriori, comment imaginer imposer des conditions en amont d'un processus créatif ? Et comment faire du critère de représentation des minorités un critère décisif dans la récompense d'un film ? Le choix des acteurs et l'inclusion d'intrigues à propos de minorités ne sont que des critères parmi d'autres pour juger un film. Pour ma part, les thèmes des films ne sont pas vraiment importants et ne compteront pas énormément dans mon appréciation, la manière de raconter étant plus importante à mes yeux. Et comment peut-on interférer avec ce qu'un artiste a envie d'écrire ? Il me paraît fou de penser que quelqu'un qui imagine une histoire composée seulement d'hommes blancs pour X raisons (la représentation d'une période de l'histoire qui s'y prête, la volonté de représenter sa propre vie, plein de raisons possibles) doive porter le poids d'une responsabilité globale (de la société et du cinéma entier) ne puisse pas espérer reporter un Oscar, quand bien même son film est excellent et remporte les honneurs de la critique.
Ce n'est pas pour autant que je ne trouve pas le sujet de la représentation au cinéma importante (par exemple, je suis grosse, et le manque de gros au cinéma m'a toujours énormément pesé). Mais je trouve plus intéressant de laisser à un réalisateur et au cinéma en général la liberté d'écrire ce qu'il veut, aux spectateurs la liberté de critiquer, et à la société le soin de changer et d'avoir ses effets sur le cinéma.

Je précise que je n'ai pas le même avis sur l'équipe technique.

Cela me fait penser à une critique faite au film Mignonnes à propos des clichés sur les personnes noires. Il a été reproché à la réalisatrice de représenter l'héroïne noire comme venant des quartiers et donc de perpétuer le cliché comme quoi les noirs viennent tous des quartiers. Ce cliché est bien réel, mais le souci, c'est que la réalisatrice parle de sa propre histoire. Pourquoi lui faire porter la responsabilité globale d'une société raciste alors qu'elle, dans ce film précis, voulait représenter son histoire à elle ?

Enfin voilà, tout ça me pose question et je serais ravie d'en débattre.