Je n'ai pas pour habitude d'exposer mon féminisme aux yeux de tous sur les réseaux sociaux, ne sachant que trop bien à quel point certaines personnes dans mon entourage pourraient mal réagir, mais là je n'ai pas pu résister : j'ai partagé l'article du Monde. Eh bien la réaction ne s'est pas faite attendre. L'un de mes amis, un homme de quarante ans environ, célibataire, que je pensais pourtant assez ouvert sur la question, me sort illico presto le fameux "Et bientôt, parler à une femme dans la rue ça va devenir un délit ou un crime !". Je n'en peux plus d'expliquer aux gens qui ont le double de mon âge le sens du mot "consentement". C'est pourtant pas si compliqué, si ? Ou alors, j'ai raté un épisode ?
Il n'y a pas encore deux jours, je me suis faite draguer dans la rue, alors que j'étais avec ma famille. Mais j'ai joué le jeu du mec en question, parce qu'il était très clair que ce n'était qu'un jeu. Quand je lui ai dit que je ne voulais pas que ça aille plus loin que cette simple conversation, il m'a laissée partir de lui-même, je n'ai pas eu besoin d'insister. Je ne vais pas aller porter plainte contre cet homme parce qu'il m'a draguée, parce que j'étais consentante et qu'il a respecté mes limites, alors même que je n'ai jamais dit clairement le mot "non" de toute notre conversation. Maintenant, je me pose la question : pourquoi lui y arrive, et pas les mecs qui suivent mon fil d'actu FB ?
Et puis merde, quoi, OUI les regards appuyés sont gênants et énervants. Quand un mec sur le trottoir d'en face te fixe en prenant bien soin de te montrer qu'il mate ta poitrine et en faisant des petits bruits de bouche, qu'on aille pas me dire ensuite que "non mais comprends bien hein, il était peut-être perdu dans ses pensées, il te regardait pas vraiment"...