Alors voilà. Entre les robes et moi, c’est depuis toujours une grande histoire d’amour et avec Naf Naf, ce fut un véritable coup de foudre . Je voue un véritable culte aux robes de la marque depuis des années (au grand regret de mon banquier…) et elles me le rendent bien. Elles m’accompagnent en toutes circonstances : de la soirée endiablée sur le dancefloor le samedi, au brunch de dégrisement du dimanche, en passant par le mariage de ma meilleure amie. Grâce à elles, je me sens féminine, sexy sans être vulgaire et surtout, elles me donnent confiance en moi, ce qui n’est pas chose facile je vous prie de le croire !
C’est donc tout naturellement que je m’en suis confectionnée une vaste collection au fil des années. Mon placard en est rempli : robes patineuses, robes bustiers, petiteS robeS noireS (oui, j’en ai plusieurs mais elles sont différentes, je le jure !), robes bicolores, robes à col claudine. Breeeeef, vous l’aurez compris, je les ai toutes et assume parfaitement mon addiction !
Bien qu’elles aient toute une place particulière dans mon cœur d’accro au shopping, il y en a une que j’aime vraiment d’amour. Il s’agit d’une robe bustier estivale plissée et d’une magnifique couleur jaune pâle.
Je la repère dans la boutique du centre commercial de Lyon Part-Dieu et dès le premier regard, les signes ne trompent pas : ma respiration s’emballe, mes mains deviennent moites et tremblantes. Pas de doute, il me la faut ! J’avance vers elle d’un pas déterminé, plantant là l’amie qui m’accompagnait sans même un regard. Fébrile, je cherche ma taille. BINGO ! Elle est là et, j’en suis sûre, elle n’attendait que moi ! Un sourire victorieux aux coins des lèvres et les yeux remplis d’étoiles, je me dirige vers la cabine d’essayage.
Et là… c’est le drame…
La robe est trop grande… Ou plutôt, j’ai perdu une taille de vêtements suite à un programme sportif et à un rééquilibrage alimentaire attaqués trois mois plus tôt. Bon sang, mais qu’est-ce qui m’a pris ? À quoi ça sert que Ducros se décarcasse ?! Pourquoi diable ai-je voulu raffermir ce foutu corps si cela m’empêche de porter la robe de mes rêves ?! À quoi bon, je vous le demande ??!!
La voix tremblante mais pleine d’espoir, je m’adresse à une conseillère de vente qui m’annonce avec tact et empathie que ce modèle n’est plus disponible en 38.
J’accuse le coup mais décide de ne pas abandonner le combat avant d’avoir tout tenté, car même la vendeuse me l’a confirmé : cette robe m’est destinée !
Dix minutes plus tard, me voilà dans le métro, direction la boutique de Bellecour !
Nouvelle tentative soldée par… un nouvel échec…
Dans la rue, les gens déambulent sous un soleil de plomb, légers et insouciants, tandis que moi, je suis K.O.
Toutefois, au fond de moi, je sais que je n’ai pas le droit de renoncer aussi facilement. Je me reprends et décide de ne pas m’avouer vaincue.
Je mets donc un terme à cette séance de shopping lyonnaise et prends le train direction Valence pour rentrer chez moi, prête à en découdre.
À peine arrivée, je me connecte sur le site de Naf Naf et alors que le doute commençait à m’assaillir, le miracle a fini par se produire !
Elle est là, elle me tend les bras. Ni une ni deux, je passe commande et me lance dans une danse de la joie effrénée que rien ni personne ne saurait arrêter.
Je vous laisse imaginer l’état d’excitation dans lequel je me suis trouvée une fois le colis livré.
La robe est parfaitement ajustée. Elle met subtilement mes formes en valeur et souligne mon teint hâlé. Je me sens bien dans ma peau, presque belle, moi l’éternelle célibataire bourrée de complexes.
Reste à savoir à quelle occasion je vais bien pouvoir la porter. Hors de question de la mettre pour aller chercher du pain à la boulangerie du coin. Vous comprendrez qu’après avoir fourni tant d’efforts pour me la procurer, je voulais qu’elle soit vue et admirée.
C’est alors que le destin a mis sur mon chemin, ou plutôt sur le site de rencontres sur lequel j’étais inscrite, un mâle au profil fort sympathique qui, après quelques semaines d’échanges quotidiens, a demandé à me rencontrer.
D’ordinaire j’aurais refusé, mais là je me sens bien et surtout, j’ai envie d’y croire. Pour une fois, je ne doute pas de la tenue à porter pour le jour J. J’ai déjà accessoirisé ma robe dix fois dans ma tête. Je suis prête.
Me revoilà donc à nouveau dans le hall de la gare de Lyon Part-Dieu, avec ma petite robe jaune, mes talons bicolores Naf Naf (que voulez-vous, on ne se refait pas ^^) et, je dois bien l’avouer, l’estomac noué.
Il ne me faut qu’une poignée de secondes pour le repérer. Il m’attend et scanne la gare des yeux à ma recherche. Il est grand, brun et bien plus beau que je l’imaginais. Son regard croise le mien. Il se dirige vers moi avec un sourire franc, tout droit sorti d’une pub Émail Diamant. Il me regarde comme si j’étais la huitième merveille du monde. Je crois que je lui plais. Non en fait, je lui plais, je le sais et je me félicite intérieurement d’avoir lutté pour pouvoir enfiler cette robe ce jour-là. Il est tout ce que je voulais mais dont je n’osais rêver.
C’était il y a maintenant un peu plus de deux mois, et deux mois d’amour et de bonheur inespérés plus tard, je pose encore et toujours un regard particulier sur cette fameuse robe dès que j’ouvre mon placard (oui, parce que bon, il me l’a enlevée depuis ^^), car elle m’a appris à ne jamais abandonner, mais aussi, et surtout, qu’un coup de foudre pouvait en cacher un autre.
-THE END-