Je ne suis pas sûre qu'il s'agisse de ce même reportage, mais j'en ai vu un il y a un moment, qui parlait également de reloger des sans abris aux Etats-Unis, et qui avait également fait ce calcul et conclu que ses personnes coûtaient plus chères à la société que si elles étaient relogées et accompagnées. Je me suis dit "Bah crotte ! Si aider ses personnes coûte moins cher que de rien faire, qu'est-ce qu'on va trouver d'autre comme excuse pour ne pas se bouger le séant alors ?!.... LAÛLE".
Dans le reportage que j'ai vu on suivait le parcours d'un homme faisant parti s'une organisation, qui accompagnait des personnes SDF pour les aider. Il devait établir une véritable relation avec elles, pour connaître leur parcours, mais aussi pour gagner leur confiance, car quand on vit dans la rue j'imagine qu'on ne fait confiance à personne.
Ce que j'ai retenu de ce documentaire, c'est que c'est une tâche extrêmement difficile, de longue haleine, qui nécessite un contact régulier, afin qu'il y ai une véritable relation de confiance, car ce n'est pas simple pour des personnes ayant passé beaucoup de temps dans la rue pour revivre dans un foyer.
Le foyer qui leur était offert était gratuit au début (jusqu'à ce qu'ils aient un emploi je crois), et assuré tant que la personne assistait à tout ses rendez-vous, que ça soit pour se présenter à des entretiens ou pour faire des bilans avec la personne qui l'accompagne dans sa réinsertion. Mais ce n'est pas aussi facile que ça en a l'air et pour certaines personnes ça échouait et elle repartait de leur propre chef dans la rue. Quand on a pris des habitudes dans la rue pendant des années, presque un "mode de vie", ce doit être difficile de tout changer et d'avoir des responsabilités de nouveau, et ça veut dire aussi avoir à nouveau quelque chose à perdre. Une personne disait à un moment qu'elle avait tout perdu du jour au lendemain et que par peur que ça se reproduise de nouveau, elle préférait continuer de vivre ainsi...c'est horrible comme sentiment d'abandon et de résignation. Il faut aussi apprendre à refaire confiance à la société, celle qui a accepté qu'on tombe dans cette situation sans l'empêcher.
Aussi, comme dans l'article d'Anouk, un membre de l'organisation expliquait qu'il est impossible de demander à une personne vivant dans la rue, de se présenter à une heure précise à un rendez-vous dans une tenue correcte alors qu'elle n'en a aucunement les moyens en vivant dans la rue. Et il disait également qu'il est aberrant d'exiger d'une personne qu'elle arrête de se droguer ou de boire de l'alcool avant d'être reloger, et qu'il faut en réalité prendre le problème dans l'autre sens, c'est à dire de lui donné d'abord les clés pour réussir, avant de lui demander la réussite. Ça paraissait tellement évident dans sa façon de l'exprimer que je me suis demandée comment on aurait pu penser l'inverse.
En tout cas c'est cool et ça serait vraiment bien que la même démarche ai lieu en France, parce que je trouve ça vraiment inhumain d'exclure voire d'effacer une personne de la société parce qu'elle n'a plus d'argent, ça place encore une fois la possession financière comme valeur ultime pour être reconnu et accepter, pour avoir le droit de vivre décemment (ou de vivre tout court d'ailleurs).