Au tout début, on s'est regardées en chien de faïence. Je débarquais du lycée avec mes deux amis (tous les deux très mignons) et je n'avais pas confiance en moi malgré l'appui que m'offrait une telle amitié avec ces garçons. Elle, belle, grande gueule, bulldozer, à la tête d'une bande de filles assez disgracieuses il faut le dire. Je me souviens m'être demandée ce qu'elle foutait avec ces personnes-là, alors qu'elle était la caricature de la chef des pom-pom girls hyper assurée (et bitch). Au final nos deux groupes ont fusionnés pour n'en former qu'un seul. On était nombreux, on rigolait beaucoup, on avait des délires. C'était une chouette année de seconde. Mais S. s'est accaparée les deux garçons. Et je dis bien les deux : elle sortait avec l'un (V.) et jouait avec l'autre (M.). Tous les deux étaient amoureux d'elle, et je les comprends, elle était fascinante. Plus tard j'ai compris que malgré son joli minois, elle n'avait pas grand-chose pour elle. C'était la reine de notre groupe et elle exerçait son influence sur chacun d'entre nous, et nous en avons tous soufferts. Elle était odieuse avec M., flirtait et le provoquait en privé, allait jusqu'à lui faire des suçons, jusqu'à le tripoter tandis qu'en public, elle l'humiliait et le rabaissait. Ses satellites (ses groupies) par effet de groupe, l'imitaient. M. a fini par faire une dépression, mais j'ai été là pour lui (elle le traitait de gros, il a perdu 7 kilos). C'est à ce moment-là, en milieu d'année de Première, que nous avons commencé à nous rapprocher, sans que personne ne se doute de rien. Elle était toujours en couple avec V., mais devenait de plus en plus invivable car elle sentait confusément je pense que M. lui échappait. J'étais déchiré entre elle et mon meilleur ami, ce garçon que je découvrais un peu plus chaque jour. Et elle m'humiliait aussi. "T'as encore jamais baisé ?! T'es sérieuse ?! Mais putain, c'est vraiment la honte, faut que tu te fasses baiser !" et autres joyeusetés. V. a finit par rompre avec elle, elle le poussait à bout. Alors quand, juste après ce coup dur, M. et moi nous sommes mis ensemble, ça a été l'implosion. Nous avons été rejetés, brimés, harcelés par cette fille et le reste du groupe qui s'est retourné contre nous. Et ça a été l'horreur. Elle nous tuait de son regard, balançait des rumeurs abracadabrantes sur nous (comme quoi M. était gay et que j'étais sa couverture par exemple, ou que j'étais une vraie garce qui cachait bien son jeu (Moi ? Vraiment ?) voyez le niveau). Elle ricanait et se moquait de nous avec ses chiennes dès que nous passions à portée. Elles nous insultaient d'ailleurs sur les réseaux sociaux et nous avons toutes dû les bloquer une par une. Nous avons même reçu des coups de fil insultants, mais leurs voix étaient reconnaissables. En classe (car malheureusement, j'étais dans la même classe qu'elle) c'était des "Ta gueule" / "Mais on s'en fout !" à haute voix quand je prenais la parole, devant l'aveuglement et la soudaine surdité des profs. Un jour j'ai même eu droit à une menace : "J'ai un couteau dans mon sac". Alors j'ai explosé et j'ai décidé que je ne me laisserais plus jamais faire. Je lui ai balancé ses quatre vérités (en hurlant) je lui ai dit qu'elle était folle, qu'elle avait un problème. Qu'elle crevait de jalousie, qu'elle avait sérieusement besoin d'aide, qu'il fallait qu'elle aille consulter. Elle n'avait aucun argument à m'opposer. Ça s'est arrêté, malgré les regards qui continuaient toujours. Aujourd'hui, ça fait un an et demi que M. et moi sommes ensemble, nous avons tous les deux eu notre bac avec mention, nous sommes dans la même fac, c'est le bonheur absolu. Nous sommes bien dans notre peau, et ces années ont eu le mérite de nous rendre forts, sûrs de nous, et aussi de nous faire reconnaître notre valeur, notre beauté et nos qualités humaines.
Cette histoire puait la merde dès le début, et avec le recul, j'aurais du m'en apercevoir, mais quand on est jeune, il est parfois et malheureusement nécessaire de devoir en passer par là, car alors, on a pas la force de caractère suffisante pour se détacher de ces relations toxiques.
Cette histoire puait la merde dès le début, et avec le recul, j'aurais du m'en apercevoir, mais quand on est jeune, il est parfois et malheureusement nécessaire de devoir en passer par là, car alors, on a pas la force de caractère suffisante pour se détacher de ces relations toxiques.
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