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Théodulf
Guest
Je relance ce sujet parce que j'en suis toujours au même point ! Je me rends compte de plus en plus que je n'ai pas envie de faire passer mon métier avant ma vie personnelle, j'ai envie de voyager, faire de l'humanitaire, lire des bouquins, avoir une vie de famille, avoir d'autres centres d'intérêt que mon boulot et j'ai l'impression que la plupart des métiers de la santé consistent à se sacrifier corps et âme. Alors, certes, si je suis attirée par ce domaine, ce n'est pas par hasard. J'ai vraiment envie d'exercer un métier avec du contact humain, me sentir utile, accompagner des patients ou au moins participer à l'amélioration de la santé d'une population via un projet de santé publique, par exemple. J'ai envie de gagner correctement ma vie pour être indépendante financièrement aussi. Les études de médecine, j'y ai fortement pensé, or, je ne me vois vraiment pas passer les prochaines années de ma vie à avaler des bouquins, qu'on me mette la pression à l'hôpital, stresser pour les ECN, et que ma vie commence à l'aube de mes 30 ans. Les études paramédicales m'attirent également mais je n'en ai qu'une vision lointaine des réalités de ces métiers, et le peu de perspectives d'évolution me fait un peu peur. Le domaine de la santé publique, de l'épidémiologie, des maladies infectieuses me passionne mais apparemment, y'a pas énormément de débouchés quand on vient d'un cursus purement scientifique autre que médical. Je compte vivre en Outre-Mer après mes études, je précise, donc je ne sais pas si je trouverais beaucoup de postes ouverts dans la recherche scientifique étant tous déjà pris à mon avis. Bref, kill me.
Salut, je suis en deuxième année de médecine, si tu as plus de questions!
Avant tout, il faut que tu saches que l'humanitaire, surtout si tu pars à l'étranger, c'est plutôt très prenant comme choix de carrière, et que ça implique de partir plusieurs mois, sans ta famille, des fois en zone de conflit. La recherche aussi c'est prenant, sachant que pour faire de la recherche médicale, il faut faire un master 2 en sciences en parallèle de tes études médicales, souvent en faisant une année de césure (ça rallonge les études d'un ou deux ans donc). J'ai des amis qui vont faire ça, et franchement en voyant tout leur taf, j'échangerai jamais ma place avec la leur. Ça implique aussi de grimper la hiérarchie à l'hôpital souvent, ou de faire ami-ami avec les PUPH. Connaissant le PUPH-type, qui vit par et pour l'hôpital, là tu risques de ne pas compter tes heures. ^^"
Sinon avoir une vie équilibrée en faisant médecine, c'est possible! En choisissant bien ta spécialité (évite neurochirurgie ), ton mode d'exercice (en libéral tu peux choisir tes horaires, en maison de santé la charge de boulot est plus partagée entre collègues) et en te posant des limites, ça peut très bien se passer! Tu tomberas toujours sur untel qui va sacrifier sa vie à l'hôpital, mais si tu choisis de tracer ta route sans t'en occuper, tu peux éviter pas mal de stress. C'est un travail sur toi assez long à réaliser (je suis en plein dedans ^^), surtout après le PACES, qui nous habitue à tout faire passer après le boulot. C'est possible d'apprendre à se fixer des limites. Il faut te dire qu'il y a autant de modes d'exercice que de médecins.
Par exemple, pour l'ECN, tu n'es pas obligée de choisir la spé la plus courue dans la ville la plus demandée: santé publique, qui a l'air de t'intéresser, n'est pas très prise et donc pas la peine de tout sacrifier pour l'avoir. Je vise pour ma part soit médecine générale, soit psychiatrie, en exercice libéral, dans une région assez peu courue, donc ça va m'éviter pas mal de stress. Et si tu veux personnaliser un peu plus ton activité, tu as la formation continue, les diplômes d'université... (par exemple je souhaite faire des médecines complémentaires: à moi les DU d'acupuncture, de phytothérapie... d'autres choisiront le DU d'allergologie, de gynéco pour les MG...).
Pour le boulot, forcément la charge de travail est importante, mais dès la 4ème année tu es à mi-temps en stage et en 6ème année tu bosses à l'hôpital. Le tout c'est de ne pas faire comme la plupart des étudiants: il faut aller en cours et travailler régulièrement dès la P2, comme ça tu n'auras pas à rattraper tout ce que tu n'auras pas appris.
De même, beaucoup d'étudiants n'attendent pas la fin des dix ans pour s'installer, se marier (ou pas), avoir des enfants...
Pour ce qui est du contact humain, je le ressens bien plus lors de mes stages en médecine que lorsque je dois travailler comme aide-soignante.
Je ne sais pas trop quelle est la situation en Outre-Mer, je sais que c'est une exercice très prenant (peu de médecins là-bas + tu dois drainer les populations en manque de soins des îles voisines), mais tu peux chercher "rangs ECN" sur gogole, ça te donnera une idée (plus le dernier pris est proche de 8000, plus ça sera facile de l'avoir).
Si tu veux des exemples concrets, tu en trouveras pas mal ici, en fouillant dans les sujets.
Voilà voilà ^^