Je suis née d'un papa américain portoricain (mes grands parents sont des immigrés portoricains) qui a vécu toute sa jeunesse à Brooklyn et d'une mère toulousaine. Après m'avoir eu à New York mes parents sont venu vivre en Belgique. Je devais avoir un an lorsque j'ai mis mon premier pied dans un bac à sable à Bruxelles. Mes premiers mots ont été en anglais. J'ai eu la chance de passer tous mes étés dans les midi-pyrénés où je me sens chez moi. J'adore le cassoulet, le pâté, le bon fromage, et les bons petits plats de ma grand-mère autant que ma philosophie très américanisée du "everything is possible" héritée de mon père. Et à côté de ça j'adore me déhancher sur ta la musique latine parce que c'est viscéral, ça vibre en moi. Mais Bruxelles reste ma ville natale où j'ai grandi où j'ai aimé, où j'ai partagé l'essentiel de ma vie et où je me suis construite. Il est vrai que les commentaires racistes (qui sont tous simplement issus d'une profonde ignorance et d'une éducation reçue) m'échappent car pour moi on est tellement tous des mélanges. On vient tous d'un mélange de civilisations, d'une histoire. Et pour moi c'est ça qui est beau. Chaque individu est unique. Dans mes amis proches j'ai par exemple un belgo-polonais, une irlandaise-libanaise, une belgo-grecque, franco-belge, belgo-hollandaise et j'en passe. Avoir des amis de différents horizons, histoires c'est tellement enrichissant je trouve. Il y a tellement de belles cultures. Mais j'ai vraiment été touchée par cette article car parfois on a aussi le sentiment bizarre d'être "différent" de pas trouver sa place, on cherche notre identité (grand problème qu'est cette idée absurde qu'on a de vouloir catégoriser les gens). Et c'est vrai qu'en grandissant j'ai eu du mal jusqu'au jour où j'ai compris que mon identité c'était pas l'une ou l'autre mais le mélange et l'histoire que je représente en un seul être humain. BREF Faisons l'amour pas la guerre !
Mes origines et moi, du Maroc à l'Alsace — Nos Racines
- Initiateur de la discussion Mymy Haegel
- Date de début
Bel article, vraiment ^^
J'ai vécu la situation contraire me concernant. Physiquement je suis typée française, les cheveux chatains/yeux noisette/peau blanche avec quelques taches de rousseur qui se battent en duel, plus ou moins française "de souche" comme on dit, à ma connaissance en tout cas (au moins jusqu'à mes arrieres grands parents, après je sais pas).
Mais j'ai grandi en Seine-Saint-Denis, ou on devait être 5 à tout casser sur une classe de 30 à être physiquement typé "blanc", et en général seulement moi qui ne pouvait pas prétendre à une quelconque autre origine que française (ni portugaise, ni italienne ou espagnole, ou kabyle etc).
Du coup je me suis sentie assez seule ado dans tout ce petit monde qui rentraient au bled l'été, qui souvent parlaient d'autres langues entre eux que je ne comprenais pas, qui se racontaient leurs origines et les revendiquaient haut et fort comme un étendard, alors que moi "j'en avais pas" et que avoir des grands parents vivant dans la mi-montagne stéphanoise, ça faisait rêver personne à priori. D'ailleurs personne ne voyait ou c'était, heureusement qu'il y a le foot pour la géographie
Souvent par chez moi l'une des premières questions qu'on posait en rencontrant quelqu'un était "c'est quoi tes origines à toi ?".
Un truc qui me faisait bien rire, c'est qu'a plusieurs reprises, quand je répondais "juste française", la réaction a été : "Ah, t'es bretonne ?". Non, non, tous les français "français" ne sont pas bretons
J'aurais bien aimé être métissée du coup à l'époque, j'avais l'impression que les origines françaises étaient dévalorisées, ignorées, inexistantes. Je n'avais pas de religion, pas de robes traditionnelles, pas de fêtes "en plus", pas d'histoires à raconter, pas de joli village pittoresque pour les vacances, pas de rituels/superstitions particuliers, pas de cuisine exotique ou de grande maison de famille. Pas d'identité particulière "en plus, comme les autres", ni de sentiment d'appartenance à un groupe. Je me sentais différente. Il y avait même du racisme anti-français ici ou là de temps en temps pour arranger le tout (je n'en ai jamais été victime moi-même dans mes souvenirs, c'était plus des remarques captées à droite à gauche, entre blague et mépris, exactement comme le racisme ordinaire dont les français enfants d'immigrés sont victimes).
C'est passé avec l'adolescence ces complexes, d'autant plus que j'adore la France et la culture française. J'ai fini par me rendre compte qu'elle était elle aussi beaucoup plus riche et varié qu'on ne m'en donnait l'impression à l'époque, par méconnaissance. Que être originaire de banlieue ou de région centre ne valait pas moins que de venir de l'autre côté de l'océan. J'ai rencontré des gens venant de milieux plus divers après le lycée et j'ai découvert d'ailleurs que j'avais quand même une culture particulière, partagée avec mes amis d'enfance d'origine multiples : la culture de la banlieue parisienne
D'avoir grandi avec des français descendants d'immigrés m'a fait me familiariser avec toutes ces cultures. J'en suis plutôt contente au bout du compte.
Désolée du pavé, j'espère que je n'ai pas été maladroite dans mes formulations ^^'
Edit: j'ai précisé une idée
J'ai vécu la situation contraire me concernant. Physiquement je suis typée française, les cheveux chatains/yeux noisette/peau blanche avec quelques taches de rousseur qui se battent en duel, plus ou moins française "de souche" comme on dit, à ma connaissance en tout cas (au moins jusqu'à mes arrieres grands parents, après je sais pas).
Mais j'ai grandi en Seine-Saint-Denis, ou on devait être 5 à tout casser sur une classe de 30 à être physiquement typé "blanc", et en général seulement moi qui ne pouvait pas prétendre à une quelconque autre origine que française (ni portugaise, ni italienne ou espagnole, ou kabyle etc).
Du coup je me suis sentie assez seule ado dans tout ce petit monde qui rentraient au bled l'été, qui souvent parlaient d'autres langues entre eux que je ne comprenais pas, qui se racontaient leurs origines et les revendiquaient haut et fort comme un étendard, alors que moi "j'en avais pas" et que avoir des grands parents vivant dans la mi-montagne stéphanoise, ça faisait rêver personne à priori. D'ailleurs personne ne voyait ou c'était, heureusement qu'il y a le foot pour la géographie
Souvent par chez moi l'une des premières questions qu'on posait en rencontrant quelqu'un était "c'est quoi tes origines à toi ?".
Un truc qui me faisait bien rire, c'est qu'a plusieurs reprises, quand je répondais "juste française", la réaction a été : "Ah, t'es bretonne ?". Non, non, tous les français "français" ne sont pas bretons
J'aurais bien aimé être métissée du coup à l'époque, j'avais l'impression que les origines françaises étaient dévalorisées, ignorées, inexistantes. Je n'avais pas de religion, pas de robes traditionnelles, pas de fêtes "en plus", pas d'histoires à raconter, pas de joli village pittoresque pour les vacances, pas de rituels/superstitions particuliers, pas de cuisine exotique ou de grande maison de famille. Pas d'identité particulière "en plus, comme les autres", ni de sentiment d'appartenance à un groupe. Je me sentais différente. Il y avait même du racisme anti-français ici ou là de temps en temps pour arranger le tout (je n'en ai jamais été victime moi-même dans mes souvenirs, c'était plus des remarques captées à droite à gauche, entre blague et mépris, exactement comme le racisme ordinaire dont les français enfants d'immigrés sont victimes).
C'est passé avec l'adolescence ces complexes, d'autant plus que j'adore la France et la culture française. J'ai fini par me rendre compte qu'elle était elle aussi beaucoup plus riche et varié qu'on ne m'en donnait l'impression à l'époque, par méconnaissance. Que être originaire de banlieue ou de région centre ne valait pas moins que de venir de l'autre côté de l'océan. J'ai rencontré des gens venant de milieux plus divers après le lycée et j'ai découvert d'ailleurs que j'avais quand même une culture particulière, partagée avec mes amis d'enfance d'origine multiples : la culture de la banlieue parisienne
D'avoir grandi avec des français descendants d'immigrés m'a fait me familiariser avec toutes ces cultures. J'en suis plutôt contente au bout du compte.
Désolée du pavé, j'espère que je n'ai pas été maladroite dans mes formulations ^^'
Edit: j'ai précisé une idée
Dernière édition :
@Lilmivaness , je me reconnais tellement dans tes anecdotes!
Je suis née sous x, adoptée bébé par mes parents, je ne connais pas mes origines, n'ayant pas fait de recherches à ce sujet (ni le besoin ni l'envie, mais ça c'est un autre sujet).
Je suis typée, j'ai le teint mat et les cheveux noirs et ondulés, limite frisés, et on me prend souvent pour un maghrébine. Pour ma part, je me considère comme la fille de mes parents, j'ai grandit dans une culture de l'est de la France/Alsacienne, et jusqu'à l'adolescence, j'étais limite pas consciente du fait que j'étais typée et de la "différence" avec mes parents. J'ai un prénom et un nom "bien de chez nous".
Je suis née sous x, adoptée bébé par mes parents, je ne connais pas mes origines, n'ayant pas fait de recherches à ce sujet (ni le besoin ni l'envie, mais ça c'est un autre sujet).
Je suis typée, j'ai le teint mat et les cheveux noirs et ondulés, limite frisés, et on me prend souvent pour un maghrébine. Pour ma part, je me considère comme la fille de mes parents, j'ai grandit dans une culture de l'est de la France/Alsacienne, et jusqu'à l'adolescence, j'étais limite pas consciente du fait que j'étais typée et de la "différence" avec mes parents. J'ai un prénom et un nom "bien de chez nous".
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Tu vois j'aurais pas imaginé, je t'imaginais bien méditerranéenne mais plus Espagne ou Portugal que Maroc !
Compatriote ^^ j'ai du sang marocain qui coule dans les veines aussi
Compatriote ^^ j'ai du sang marocain qui coule dans les veines aussi
@haricotbleu je me reconnais dans ce que tu dis. Je n'ai pas grandi entourée de personnes métissé.es mais ayant eut une vie sociale essentiellement sur le net pendant l'adolescence et m'étant toujours intéressé à des sujets comme l'Islam, le militantisme écolo ou féministe, j'ai ressenti aussi cet embarras, quand on me demande mes origines j'ai toujours un peu honte d'être "juste" française, et la crainte d'être prise pour une raciste si je dis que je suis "de souche" (pourtant je crois qu'on peut guère faire plus ancré territorialement que ma famille de fermiers pauvres où les migrations les plus lointaines faisaient 25km en gros! Mais passaient des frontières... de département quand même! 
), je ne peux meme pas dire que je suis bretonne ou alsacienne ou chti! La loose! Lol! Maintenant j'ai reussi à être fiere de mon identité quand même. Tu t'es trouvé une identité de banlieusarde, moi une identité de rurale
!
), je ne peux meme pas dire que je suis bretonne ou alsacienne ou chti! La loose! Lol! Maintenant j'ai reussi à être fiere de mon identité quand même. Tu t'es trouvé une identité de banlieusarde, moi une identité de rurale!Discussions similaires
