A
AnonymousUser
Guest
Thème : Le Penseur.
(option 1.)
Je ne sais plus où aller. J'ai longtemps eu confiance en moi, en Dieu, en mes amis. En mon guide, que je suis fidèlement depuis maintenant des heures. Il me semble que depuis hier déjà je ne suis plus le même, j'ai tout vu et tout vécu, ou n'était-ce finalement qu'un rêve ? J'ai peine à croire que j'ai pu imaginer tout cela ; j'ai peine à croire que mon imagination puisse être aussi fertile. En quelques heures on a réduit en cendres mes convictions les plus solides, on les a piétiné allégrement et me voilà sans repère et sans autre choix que de suivre mon guide à qui j'hésite à faire confiance. Tous les supplices me sont donnés à voir et je me demande quel sera le mien.
Quel sens donner à tout cela ? Que dois-je en tirer et que dois-je faire, dois-je retourner sur mes pas, renoncer au voyage ou le poursuivre ? Au nom de quoi, pour aller vers quoi ? Au fil des pas, de minute en minute, je suis plus las et plus désabusé. J'avance devant une galerie des horreurs qui expose le plus laid de l'humanité, il m'est donné à voir monstres et amis dont je devine, par la présence en ces bas lieux, la laideur morale et l'incarnation du Mal. Qu'est-ce que le Mal ? J'ai cru que mon existence toute entière serait rachetée par l'écriture, compulsive et obsessive ; l'art n'est pourtant pas un antidote. Voici les héros que j'ai célébré, voici Ulysse. Voici Virgile que je suis depuis des heures. Qu'est-ce qui me rachètera, qu'est-ce qui paiera pour mon humanité terrible et la laideur de ma condition - né homme, voué à l'Enfer de naissance !
Je suis Virgile, je ne le quitte pas des yeux et j'attache mes pas aux siens. Je deviens son ombre. Il m'a assurée que mon aimée était au bout du voyage. Il m'a assuré que tout se réparait pourvu que je le suive, aveuglément. J'ai suivi.
J'ai suivi par passion. J'ai suivi par curiosité, par crainte, par amour - pour Béatrice, pour ma poésie. J'ai suivi et je me demande s'il y a une issue, si au bout de toutes ces souffrances que je contemple, quelque chose est là qui en valait la peine. Au fond, pourquoi me battrais-je, pourquoi résister, tenir le coup ? J'ignore tout désormais. Je suis un ignorant depuis que j'ai pénétré ce qui ressemble à l'antichambre de l'Enfer. Je ne sais plus rien de ce qui compte pour moi et de ce pour quoi et par quoi je devrais exister. Peut-être ne devrais-je même pas exister. Tout ceci est un rêve, il ne peut en être qu'ainsi.
Tout est rêve, mouvance impalpable et dérisoire.
Rien n'existe. Rien. Tout n'est que pensée. Pensée.
(option 1.)
Je ne sais plus où aller. J'ai longtemps eu confiance en moi, en Dieu, en mes amis. En mon guide, que je suis fidèlement depuis maintenant des heures. Il me semble que depuis hier déjà je ne suis plus le même, j'ai tout vu et tout vécu, ou n'était-ce finalement qu'un rêve ? J'ai peine à croire que j'ai pu imaginer tout cela ; j'ai peine à croire que mon imagination puisse être aussi fertile. En quelques heures on a réduit en cendres mes convictions les plus solides, on les a piétiné allégrement et me voilà sans repère et sans autre choix que de suivre mon guide à qui j'hésite à faire confiance. Tous les supplices me sont donnés à voir et je me demande quel sera le mien.
Quel sens donner à tout cela ? Que dois-je en tirer et que dois-je faire, dois-je retourner sur mes pas, renoncer au voyage ou le poursuivre ? Au nom de quoi, pour aller vers quoi ? Au fil des pas, de minute en minute, je suis plus las et plus désabusé. J'avance devant une galerie des horreurs qui expose le plus laid de l'humanité, il m'est donné à voir monstres et amis dont je devine, par la présence en ces bas lieux, la laideur morale et l'incarnation du Mal. Qu'est-ce que le Mal ? J'ai cru que mon existence toute entière serait rachetée par l'écriture, compulsive et obsessive ; l'art n'est pourtant pas un antidote. Voici les héros que j'ai célébré, voici Ulysse. Voici Virgile que je suis depuis des heures. Qu'est-ce qui me rachètera, qu'est-ce qui paiera pour mon humanité terrible et la laideur de ma condition - né homme, voué à l'Enfer de naissance !
Je suis Virgile, je ne le quitte pas des yeux et j'attache mes pas aux siens. Je deviens son ombre. Il m'a assurée que mon aimée était au bout du voyage. Il m'a assuré que tout se réparait pourvu que je le suive, aveuglément. J'ai suivi.
J'ai suivi par passion. J'ai suivi par curiosité, par crainte, par amour - pour Béatrice, pour ma poésie. J'ai suivi et je me demande s'il y a une issue, si au bout de toutes ces souffrances que je contemple, quelque chose est là qui en valait la peine. Au fond, pourquoi me battrais-je, pourquoi résister, tenir le coup ? J'ignore tout désormais. Je suis un ignorant depuis que j'ai pénétré ce qui ressemble à l'antichambre de l'Enfer. Je ne sais plus rien de ce qui compte pour moi et de ce pour quoi et par quoi je devrais exister. Peut-être ne devrais-je même pas exister. Tout ceci est un rêve, il ne peut en être qu'ainsi.
Tout est rêve, mouvance impalpable et dérisoire.
Rien n'existe. Rien. Tout n'est que pensée. Pensée.