Lavana;2248294 a dit :
Je n'ai pas lu les commentaires en détail, peut-être quelqu'un l'a-t-il déjà dit. J'ai lu sur plusieurs sources (il y a des années de ça donc je ne les ai pas, mais c'est facile à retrouver) que "mademoiselle" à l'origine du terme désigne la jeune fille vierge. On devient "madame" quand on perd sa virginité, donc quand on se marie (à l'époque). D'où le fait qu'on devient "madame" en se mariant, et on a gardé cette "tradition" sans en savoir l'origine.
Donc a priori si vous n'êtes plus vierges, vous êtes des dames et non plus des demoiselles. Après tout ce que connote "madame" : la femme mûre, mariée, deux enfants, etc ... me crispe assez quand on m'appelle comme ça, même si c'est pourtant plus juste.
Donc le nom du site est en fait :
jeunefillevierge.com ? (ça fait un peu site de rencontre pour vieux pervers haha). C'est mignon sinon... Euh... On revient aux pratiques moyen-âgeuses, et on vérifie si toutes les inscrites sont vierges - et les celles qui ne le sont plus sont naturellement virées du site ?
(Je blague sinon, je suis contre un changement de nom bien évidemment - et oui je me sens obligée de dire que je déconnais, parce que l'humour à l'écrit à toujours du mal à passer, et j'aurais pas envie de le faire mal voir alors que je suis inscrite que depuis samedi
)
(Et sinon, qui est pour rétablir l'usage du "damoiseau" ? Je trouve ça cool, moi. J'ai l'impression qu'il va se placer sous mon balcon - de ma cuisine - et me chanter une sérénade. Oh oui champion
)
Bref. J'ai bien aimé la dernière jeune fille - celle au bonnet - et la fille en gris (descriptions hyper précises, j'espère qu'il n'y a psa d'autres jeunes filles en gris qui ont été interviewées), j'ai trouvé leurs interventions beaucoup plus intéressantes que celle des autres - surtout que celle de la madame de l'UMP qui semble dire que son parti, c'est le meilleur et que le PS, c'est tout pas bien. J'ai pensé qu'elles pointaient du doigt les vrais problèmes, c'est-à-dire, une vision du féminisme qui fait peur et une vision de la victime de viol responsable.
C'est vrai qu'il y a très peu de femmes qui osent dire "Je suis féministe.", puisque dans l'inconscient collectif, être féministe, c'est la fille extrémiste, qui rejette tous les hommes, parce qu'en tant féministe et femme indépendante, elle n'a pas besoin d'eux. Et donc l'inconscient collectif oublie que ce n'est pas que ça, oublie que les feministes ne sont pas toutes extrèmistes - comme les religieux ne sont pas forcément des fanatiques ou comme les islamistes ne vont pas tous nous lâcher une bombe sur le coin du nez (remarquez, heureusement, sinon, on serait tous six pieds sous terre depuis longtemps) ou comme les communistes ne veulent pas forcément faire exécuter un ou deux opposants à leur parti sur un autel Stalinien. Les extrêmistes existent dans tous les courants de pensée, mais réduire ce courant à ces gens est un raccourci dangeureux qui entrave et le message et les actions. C'est aussi pour ça que j'ai trouvé les deux jeunes filles sus-citées plus 'interéssantes' que les autres, parce qu'elles étaient calmes, posées - et qu'elles renvoyaient donc une image bien loin de celle de l'extrêmiste, prête à émasculer les hommes pour se faire entendre (oui, peut-être que j'exagère un peu). Je ne me reconnais vraiment pas dans ce féminisme extrêmiste. Je dirais même qu'il me fait peur - est-ce en agressant à moitié les gens et en rejentant les hommes que le monde pourra prendre conscience des inégalités entre les sexes et faire changer les choses ? Clairement, non. Ce genre d'attitude empêche le message de passer, et freine la cause qu'elle est censée servir. Alors, inspirons un bon coup avant de partir pour une manifestation, amenons nos copains, nos amis, nos pères, nos oncles, nos cousins, nos voisins, parce que les hommes peuvent être aussi touchés que nous sur le débat de l'égalité des sexes, puisque les hommes peuvent donc être eux aussi féministes. (Oui monsieur, toi aussi, tu es féministe.) Parce qu'il est évident que ce n'est pas parce que toutes les femmes s'accordent sur le même point - exemple : toutes les femmes veulent une égalité de salaire - que la société va changer - l'égalité de salaire chez les hommes et les femmes a évolué, mais n'est tout de même pas toujours présente partout - il reste bien évidemment les hommes à convaincre.
(D'ailleurs, y a des filles dans mon entourages qui sont plutôt dans le cas contraire et qui se revendiquent féministes - pas au point de manifester dans les rues (bon, en même temps, les manifestations en Auvergne, y en a pas des masses) mais au point de s'extasier à chaque fois qu'on parle d'une femme qui a fait quelque chose de cool. Du genre, je les ai déjà entendu s'exclamer : "Waah J'adore ce livre ! En plus, il a été écrit par une femme !". Je ne sais pas si je suis la seule, mais ce genre de réactions me choque en fait. Ca me donne l'impression qu'il faut s'extasier parce qu'une femme est écrivain, comme si justement, une femme écrivain, c'était quelque chose de rare, comme si écrire et être publiés étaient un "privilège" auquels seuls les hommes auraient le droit. J'ai un peu peur de m'inventer un problème, mais ce genre d'exclamations suivies de l'habituel "Oui, je sais, je suis féministe.", je trouve ça complètement déplacé. Je sais pas trop si j'arrive à exprimer ce que je veux mais bon...)
Pour le second problème qu'elles ont pointé, je trouve ça inconcevable qu'au XXIème siècle, on juge encore les victimes de viol responsables du crime qu'on leur a infligé. Parlons des femmes puisque c'est le réel thème du débat, en laissant de côté les autres victimes des viols - parce que s'il y a peu d'hommes qui sont déclarés victimes de viol, ça ne veut pas dire qu'ils ne le sont jamais (je me souviens avoir lu qu'ils représentaient environ 9% des victimes de viol, mais ces chiffres datent, de plus de dix ans, donc pas très interessants.) Si une femme est victime de viol, c'est simplement parce qu'elle portait une jupe trop courte, un décolleté trop... décolleté, une tenue trop sexy ou avait une attitude aquichante. Les filles, gardons sur nous nos cols roulés, nos vieux pantalons de jogging, et restons aussi frigides envers les hommes qu'une féministe extrêmiste (joke - de mauvais goût - inside). Le problème sera ainsi réglé - non ? Non. Donc c'est juste abérant. Complètement abérant.
Après, personnellement, je suis féministe - parce que voilà quoi... Les relations homme-femme du Moyen-Âge, à part les jolis sonnets, c'est un petit peu trop rétrograde pour moi. Je ne suis pas de ces gens qui disent "que si [ils] sont venus sur Terre, c'est [qu'ils] avaient un rôle à y jouer", mais si jamais je devais avoir un rôle à jouer... ce ne serait certainement pas celui de la petite épouse parfaite et parfaite pondeuse. Donc, je suis féministe parce que j'estime que, comme il n'y a pas de éthnie supérieure à d'autres, il n'y a pas de sexe suppérieur à l'autre. On a fait énormément de progrés dans notre société occidentale - mais j'aimerais qu'on ne recule pas dans cette avancée ; et qu'au contraire, on aille plus loin pour enfin instaurer cette juste égalité, non seulement en France, en Occident, là où elle semble de plus en plus présente, mais aussi partout ailleurs dans le monde. Ca a beau ressembler à une utopie, mais on sait tous et toutes que des femmes de certains pays n'ont même pas un millième de nos droits, et qu'elles ont même, pour certaines, bien moins de droit et de liberté que les femmes françaises par exemple quelques siècles plus tôt.
(Après, on va encore dire que les femmes sont des cruches qui ne s'intéressent qu'à des choses superficielles, mais, Jack Parker, j'adore ton vernis, et je te somme de me donner sa marque. Merci)