Oui, monsieur le ministre du Travail, le burn-out a généralement des « causes professionnelles »

18 Juillet 2015
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Bordeland
Il y a peu de temps une amie m'a appris que j'avais fait un burn out il y a de cela 3 ans alors que je pensais que je m'étais surmenée.
Trois ans auparavant, j'ai intégrée une école privé pour un BTS. Mes parent ne roulant pas sur l'or, j'ai réussi à avoir un poste dans un Madcdo et c'est à ce moment là que la machine a était déclenchée..
En semaine j'étais en cours, le WE au boulot, je n'avais pas de jour de repos et comble de l'ironie ce que je gagnais suffisait à vivre en plus du loyer mais l'école venait m'emmerder pour que je démissionne. Mes vacances j'étais en temps plein à Macdo, mes heures de pause entre deux service, parfois je les passée en salle de repos à bosser mes cours.
Malheureusement, au fur et à mesure mes notes ont dégringolée, je m'en voulais car persuadée que c'était de ma faute. Un jour une de mes profs m'a bêtement rendue une copie, j'ai vu ma note, je me suis mise a pleurer, à pleurer au point de ne pas arriver a me calmer. Je suis partie à l'infirmerie pour être au calme, celle-ci m'a donnée de la fleur de Bach tout en me disant d'allez voir un médecin et de ne pas retourner en cours dans la journée.
En partant j'appelle par réflexe ma mère pour lui expliquer ce qui se passe, elle flippe, me dis de voir un médecin de suite si je ne veux pas me faire remonter les bretelles par elle. Une fois devant le médecin, je lui explique le pourquoi du comment, il me demande si je me repose réellement, je lui répond que oui et non etc.. Me revoila sous anti-anxiété pour presque 4mois (un des plus fort qui pile en dessous des anti-dépresseurs) avec une "interdiction" de retourner en cours et au boulot pendant la semaine afin de reposer le corps et le mental..
 
J'ai fait un burn out à 21 ans, alors que j'étais en double licence lettres classique-lettres modernes (troisième année, après deux ans de prépa), burn out dont je n'ai jamais parlé à mes parents ou a qui que ce soit, et dont j'ai appris à m'en sortir seule, parce que je n'osais pas parler de mes soucis à mon entourage, à qui je mentais pour faire croire que tout allait bien.

Je ne me sentais pas bien dans ma classe (j'étais dans une petite classe de lettres classiques, nous devions être une dizaine de personne), l'ambiance me paraissait très lourde, et je n'osais pas faire le premier pas vers les autres, n'ayant jamais été très à l'aise pour parler avec des personnes que je ne connaissais pas. Sujette aux migraines, je me suis vue enchaîner les maux de tête lorsque je me suis retrouvée seule dans un T1 à l'écart du centre ville. Je bossais comme je le pouvais, jonglant entre deux licence dont les cours se chevauchaient, mais je ne réussissais pas à avoir de notes "correctes", et je me sentais de plus en plus seule, ne trouvant du réconfort que dans une UE libre où l'on chantait. Mes notes de partiel du premier semestre ont été le coup de massue qui m'a fait, je pense, plonger, puisque je n'avais cessé de me dévaloriser depuis le début de l'année. Du mois de janvier jusqu'au mois de mai, je n'ai fait que décliner, au point qu'à partir de février, je n'allais plus en cours, et je n'ai contacté mes profs que pour leur dire que j'allais être absentes pendant deux semaines afin de faire cours à des classes de collège, en remplaçant leur prof de français. Après ces deux semaines, il y avait les vacances, et j'ai naïvement cru que j'allais pouvoir revenir après, d'autant que mon petit ami était venu et que je commençais à me sentir mieux. Mais dès la première semaine, j'ai senti une immense fatigue et des migraines de plus en plus forte me clouer au lit. Je faisais des insomnies qui me tenaient éveillées jusqu'à 7 heure du matin et me laissaient si vannées que je m'endormais et ne me réveillais que l'après-midi, toujours trop tard pour aller en cours. Je ne mangeais quasiment plus, pas assez équilibré, et je me sentais plus seule que jamais. Ce n'est que pour les rattrapages que j'ai commencé à aller mieux et que je me suis réellement battue.

Mais je n'en ai jamais parlé à un médecin, comme je ne suis jamais allée consulter qui que ce soit lorsque je ne me sentais pas bien. Seule mes amies les plus proches savent ce que j'ai traversé durant cette période, et m'ont d'ailleurs interdit de leur faire le même coup, soit ne pas leur en parler au moment où ça se produit. Maintenant, j'ai ma licence de lettres moderne et je passe en master l'année prochaine, et j'espère ne plus avoir à revivre ça
 
22 Juillet 2015
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Paris
Le pire dans tous ces témoignages (câlins20000 à tous-toutes), c'est le manque cruel de soutien aux employés. Rares sont les entreprises qui mettent en place de réels relais pour les salariés, qui portent un intérêt aux risques psycho-sociaux... Et lorsque c'est mis en place, les employés craignent souvent une ingérence de la hiérarchie et doutent que la confidentialité de leurs propos soit garantie.
Surtout, n'oubliez pas que vous n'êtes pas responsable des choix managériaux de vos employeurs, pas responsable des stratégies financières, pas responsable de l'organisation du travail dans votre entreprise. Et n'hésitez pas à en parler à quelqu'un de confiance, un médecin que vous aimez bien, et même un psy (ça fait pas si peur, promis...)
Courage courage courage!!!!!!!
 
2 Octobre 2014
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Bonjour à toutes =)

Je tiens à témoigner aussi, pour montrer que le burn-out a certes des causes professionnelles... Et parfois plus multiples. Je m'explique.

J'ai déclaré il y a presque deux ans et demi une maladie orpheline très peu connue, qui a pour effet de provoquer des œdèmes laryngés et abdominaux atrocement douloureux et potentiellement mortels. Maladie orpheline oblige, on a mis du temps à poser le diagnostic (et encore, j'ai eu une chance de fifou), et à trouver le traitement adéquat. Aujourd'hui, je fais encore des crises, parfois une tous les mois, mais cela s'est stabilisé. Malgré tout, j'ai pris 30kg (coucou les hormones !), je suis très souvent fatiguée et j'ai ce qu'on appelle une petite santé.
Lorsque cela s'est déclaré, j'ai eu la chance que mon copain du moment reste avec moi et me soutienne et que ma famille reste à mes côtés. J'ai loupé 4 mois de cours (je faisais des crises tous les 3 jours, et les médicaments alors non adaptés me laissaient couchée pour 2 jours), j'étais alors en bi-cursus Droit et Histoire de l'Art. Les profs ont été globalement compréhensifs, et j'ai pu faire mon année quasiment à distance. Sauf que. J'ai été virée de mon travail au Louvre l'été parce que j'avais des dispositions à prendre (pas de salles trop chaudes, pas de salles à allergies, etc.). Puis de mon travail comme prof à domicile auprès d'un de mes élèves. La MDPH a refusé de me reconnaître le statut de travailleur handicapé qui aurait pu me protéger car il s'agit d'un handicap ponctuel. Que j'ai du choisir entre le Droit et l’Histoire de l'Art car j'étais trop fatiguée pour faire les deux - j'ai choisi le deuxième, et même si aujourd'hui je rentre en master pleine de joie, certaines personnes de mon entourage disent encore que c'était une erreur. Je commence ma deuxième année, en HdA, donc. Les profs sont moins compréhensifs, ça se passe mal avec mon copain, mes notes chutent, les crises sont très fortes, les cours exigeants, mes amis s'éloignent... Je tiens le coup. Jusque fin novembre, où en pleine période d'examens de contrôle continu, j'appelle ma mère en larmes, assise par terre, dans la rue : mes membres se mettent à trembler de manière incontrôlable et quasiment convulsive, mes jambes ne me portent plus, je ne tiens plus. Cinq jours (de nouveau, aha) en réanimation à faire toutes les batteries d'examen. Résultats ? Je n'ai rien. Rien du tout. Je suis simplement en burn-out, j'ai trop demandé à mon corps, celui-ci ne veut plus suivre. Mon copain me quitte, mon père refuse de croire que j'ai pu être aussi "stupide" que ça, et je manque de louper mon premier semestre. Je suis shootée aux anxiolytiques, aux antidépresseurs, aux anti-convulsifs. Et j'ai obligation de voir un psy. Têtue, je me relève, je finis mon année, enchaîne une autre, et affronte tout ce qui me tombe dessus.

Ce n'est que maintenant, après plus d'un an et demi que je vais mieux. Je suis en train de me sevrer de mes médicaments, je suis heureuse de rentrer en master et de commencer un nouveau job (où ils ne connaissent pas ma maladie, la MDPH me refusant toujours toute protection), je n'ai presque plus de crises de toc et de tremblements (il m'arrive d'en avoir encore aux mains en cas de forte contrariété), et j'ai oublié mon ex.

Je suppose que mon cas est particulier, dans le sens où la maladie orpheline et tout ce qu'elle a entraîné a pesé dans la balance. Même si la pressions atroce de la fac et les horaires de transports insupportables ont forcément joué aussi. Je ne veux surtout pas dévaluer le burn-out professionnel dans le sens où je sais que c'est surtout une maladie due au travail - de ce fait, je suis aussi très énervée des paroles de M. le Ministre. Mais malgré tout, je crois qu'il faut nuancer les causes du burn-out - parfois, même si c'est rares, elles sont dues à la vie de tous les jours.
 
22 Juillet 2015
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Presque Paris
Je ne suis pas allée jusqu'au burn out...mais j'y ai échappé...
Quand on subit un harcèlement moral, une pression des chiffres, des collègues.... Dur de tenir le coup....
1ere alerte: je me suis coincée la main très violemment entre l'étal (j'étais poissonnière en grande surface) et un chariot en métal.... Simple maladresse (oui sûrement mais liée a l'épuisement)
2eme alerte: un lumbago entrainant 1 semaine d'arrêt... Mais je m'en suis remise
3eme alerte: un lumbago le jour même de ma reprise...1 semaine d'arrêt

A la suite de quoi ai négocié mon départ car je faisais des crises de tachycardie récurrentes....
Bref comme beaucoup aujourd'hui j'ai échappé de peu au burn out...le "nouveau" mal du siècle...
 
16 Mars 2014
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Déjà, bon courage à toutes les filles qui vivent ce calvaire. J'avais entendu un reportage à la télévision sur ce problème et clairement je compatis.
Je voulais juste faire une petite précision. Dans l'article, il est reproché au Ministre de dire que certains burn-out ne sont pas exclusivement explicable par des problèmes pro. Je pense que c'est vrai. Parfois c'est l'accumulation entre une vie professionnelle hyper exigeante et une vie personnelle qui l'est tout autant.
La fille qui travaille énormément, revient tard risque de se sentir mal. Mais si elle rentre pour devoir tout faire à la maison (tâches ménagères, s'occuper des enfants) parce que son mec fout rien, cette accumulation peut mener au burn out.
 
23 Octobre 2013
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@Aileehn ce que tu as vécu est du harcèlement moral caractérisé (dénigrement de la personne, campagne d'intimidation, d'isolation de la victime, manipulation, travaux dégradants et sans lien avec le poste de travail). C'est une situation anormale et je te souhaite de retrouver des conditions de travail saines.

A toutes les madz qui ont témoigné, plein de pensées parce que ce que vous vivez (burn out ou bore out) n'est pas normal. Pour les salariées, demandez un rendez vous à la médecine du travail, votre employeur n'a pas le droit de vous le refuser.
Sur le burn out comme maladie professionnelle, s'il existe des burn outs parentaux, étudiants dont on a beaucoup parlé récemmentr, la cause est dans l'immense majorité des cas professionnelle à mon sens, même si un excès de choses peuvent conduire à l'accumulation.

Tant que les pouvoirs publics se voileront la face en plus, le discours perdurera selon lequel le burn out c'est une question de "volonté" ou qu'il concerne les personnes "faibles". Alors que la réalité est toute autre.

La réalité est que aujourd'hui le monde du travail est devenu déshumanisant. Outre le déclassement imposé à de nombreux jeunes diplômés du fait du chômage, qui doivent faire des tâches pour lesquelles ils sont largement surqualifiés, le travail y compris dans le tertiaire a été vidé de son sens. On demande aux gens de faire et refaire les mêmes tâches, sans aucune autonomie ni pouvoir de décision, y compris les cadres, juste des tâches absurdes à faire et refaire, sans vision globale ni stratégique de la part d'un encadrement devenu globalement assez fermé aux problématiques "de terrain". Le travail est juste séquencé en tâches, et surtout pas de prise d'initiative, de critique, on ne sait jamais, on risquerait de s'améliorer.

A côté de ça les pouvoirs publics ne se sont à aucun moment saisis réellement de la question du chômage des jeunes mais également de leur insertion dans le monde adulte. C'est quand même plus facile de faire des lois permettant aux baby boomers d'agrandir encore et encore leur patrimoine immobilier - ce qui au passage fait monter les prix encore et encore pour la génération Y.

Et un autre problème est la formation des managers. On croit trop souvent qu'un bon spécialiste fera un bon manager, que le management est une suite "naturelle" d'une carrière (c'est d'ailleurs la dimension la plus valorisée du point de vue du salaire), résultat on se retrouve avec des gens qui n'ont aucune envie de se colleter des problématiques d'organisation et de l'humain quand ils ont le goût du dossier de fond, et qui inévitablement pour s'épargner ce qu'ils vivent comme une contrainte vont charger la barque du salarié plus performant et volontaire pour bosser, et ne surtout pas charger le glandeur qui arrive à 10h00 et bosse réellement entre 11h et midi. Ce qui crée des injustices parce que au fond, même dans le privé, il y a des grilles salariales s'il y a un accord collectif, et on se retrouve avec des personnes bien payées qui ne se fatiguent pas trop et d'autres personnes bosseuses qui se tuent à la tâche, au risque de leur santé.

Et avec tout cela, ce n'est pas les mesures de baisse des dépenses publiques qui vont améliorer les choses : c'est plus facile de supprimer un poste d'inspecteur du travail qu'un enseignant, ça se voit moins, donc on se retrouve avec le chiffre mirobolant d'un agent de contrôle pour plus de 8 000 salariés.
 
23 Juillet 2015
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Bonjour,

Je comprends l'énervement de Clémence et je compatis avec les témoignages (assez affligeants il faut bien le dire...), d'autant plus que, sans avoir été (encore) en situation de burn out, j'ai, durant mes 4 années d'expérience professionnelle subit des situations de travail compliquées (pour le dire poliment) : harcèlement (le petit mail du dimanche soir 21h te demandant de produire un fichier pour le lundi 9h par exemple), manager irresponsable, surcharge de travail (de quoi occuper 3 personnes juste sur ma pomme), etc.

Il me paraît indispensable que le burn out soit reconnu à part entière comme maladie professionnelle, parce qu'il est nécessaire (et urgent) de responsabiliser les entreprises (et le management intermédiaire surtout) sur ces sujets.
Avec le contexte actuel, le marché de l'emploi est plus que tendu (avoir un CDI, surtout pour les "jeunes" relève de l'exploit), il en découle des situations de travail de plus en plus difficiles (et j'en ai lu quelques personnes plus haut disant préférer rester en poste en attendant de décrocher autre chose, ne serait-ce que pour continuer de payer son loyer...).

J'ajouterai une remarque cependant, simplement pour donner un autre éclairage. Au-delà de situations professionnelles parfois dramatiques, il existe, et c'est connu en ressources humaines, des événements personnels qui peuvent constituer des facteurs aggravants voire déclencheurs d'un burn out. On sait par exemple, qu'un salarié qui déménage, qui divorce de son conjoint, qui a un enfant ou qui se marie, est plus enclin à entrer en burn out, tout simplement car ces événements, ces changements de taille dans la vie personnelle le "fragilisent" (je mets des "" volontairement car il n'y a aucun jugement derrière ce mot). Cela ne signifie pas que ces événements sont la cause du burn out, mais qu'ils peuvent être la goutte d'eau qui fait déborder le vase. En d'autres termes, peut-être qu'un salarié dans une situation professionnelle complexe, pourrait, en "temps normal" résister au burn out et ne le pourrait plus s'il avait, en plus, un événements personnel important à gérer.

Dans tous les cas, à toutes les personnes qui culpabilisent de leur souffrance au travail/burn out, ayez bien en tête que cela n'est pas votre faute. Vous n'êtes pas responsable d'un harcèlement ou de comportements odieux en milieux professionnels. En tant qu'être humain, nous avons tous une capacité d'adaptation, une capacité en termes de charge de travail, de gestion du stress et/ou de distanciation qui n'est pas nécessairement la même, et heureusement. Le plus important est de se respecter soi, de se protéger (essayer de dire "stop", à votre manière, même si c'est parfois très difficile), en dépit des comportements déviants à votre égard (et d'en parler aussi, parce que les amis / la famille / les "mentors" pro peuvent aider à prendre de la distance et à se déculpabiliser).
 
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Réactions : Alice81
4 Novembre 2014
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J'ai failli faire un burn-out. A une semaine de mes 17 ans. Je connais pas le système français mais en Suisse à 15-16 ans on sort de l'école obligatoire et moi j'ai choisi de faire un apprentissage plutôt que le gymnase (qui est un équivalent du bac je crois). Un apprenti passe un jour de cours théoriques par semaine et quatre jours en entreprise (donc j'ai été engagée officiellement à 15 ans avec salaire et tout). Et au bout de deux ans sans vie sociale, à me mettre une pression de fou pour tout faire bien et à être super investie dans cette entreprise, j’ai fini un soir par rentrer chez moi en pleurant tellement j'étais épuisée.
Mes parents sont aussitôt intervenus en prenant rendez-vous avec ma patronne et tout c'est réglé assez vite donc j'estime ne pas avoir fait de "vrai" burn-out mais je me rends comte que si je n'avais rien dit j'aurais certainement fini par arriver. L'environnement n'était même pas sexiste, mais la charge de travail était énorme, la quantité de boulot que je fournissais pas valorisée et j'étais dans un stress perpétuel en me demandant à quel point ma liste de choses à faire allait augmenter le lendemain. J'ai beaucoup appris de cette expérience après coup, et ça a relancé ma vie sociale puisque j'ai presque automatiquement recontacté une vieille amie. En discutant après avec d'autres personnes, apparemment la situation n'est pas rarissime, mais c'est très mal vu d'en parler.
Alors si un apprenti (ou l'équivalent français qui doit bien exister) passe par là : oui on peut craquer au boulot avant 18ans. C'est moche mais ça arrive. Et il existe plein d'associations ou de structures internes aux écoles pour l'écoute des jeunes si l'environnement familial ne permet pas ça. Mais par pitié parlez-en.
 
16 Novembre 2011
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Ambenay
@BananaQueen : je viens seulement de voir ton message et, déjà, je te remercie d'avoir pris la peine de lire mon pavé et de mettre des mots sur ce que j'ai vécu :fleur:. J'avais déjà, avec le recul, compris qu'il s'agissait de harcèlement moral. Je n'ai pas porté plainte par manque de preuves, et la peur de me retrouver "grillée" dans mon milieu professionnel, surtout si le harcèlement n'avait pas été reconnu par la justice (encore une fois, faute de preuves...). En revanche je peux te rassurer en te disant que j'ai retrouvé du travail très rapidement après mon départ de ce cabinet, que j'ai cet emploi depuis deux ans et que si tout n'est pas parfait, le respect des salariés et de l'être humain est bien présent, et je souhaite à toutes les Madz qui subissent ce genre de situation et/ou un burn out, de pouvoir un jour avoir la même chance que moi. En attendant, des câlins pour tout le monde :hugs:
 
16 Juin 2013
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Région parisienne
Salut.

Oui j'en ai fait un , et c'était violent.J'avais à peine 20 ans (hé oui ). J'étais dans une formation en restauration depuis mes 15 ans où les divers stages et cours dans un milieu encore plus masculin que maintenant avaient éprouvés ma niaque.Mais j'ai jamais ressenti forcément de pression dû à mon genre.Enfin si , mais ça n'est pas ça la principale cause.C'était plus mon hypersensibilité et mon côté non gestion des émotions qui me mettaient dans des années assez horribles.Surtout le décalage avec ce milieu très dur, hiérarchisé .Ou le moindre signe de sensibilité était un affront, un manque de motivation, ou une faiblesse crasse.

A mes 19 ans , je suis prise dans un stage (cette fois-ci côté salle) dans un des plus beaux établissements du monde.Oui rien que ça.Donc très honorée et grave flippée de voir comment je vais gérer tout cela.Rien qu'à écrire sur cette période, je sens un poids au niveau des lombaires.

Au départ , j'étais vraiment paumée.Je faisais perdre du temps il semble à l'équipe en salle.Je viens d'arriver aussi.Enfin j'ai l'habitude de m'adapter en observant et en me rendant utile.Les trois premières semaines je donne vraiment tout pour me faire remarquer et prouver ma valeur.Ca commence à fonctionner .J'ai des éloges de mon supérieur (jalousie dans l'équipe je pense puisque c'était au cours de réunions).

Les trois autres semaines, je donne encore plus tout.Je me mets une pression qui me glace le sang désormais en y resongeant.
Je ne sais même pas comment j'ai tenu.

A la fin de ce stage, on veut vraiment me garder, me faire un plan de carrière.Mais avant passer par un emploi saisonnier dans un restaurant de l'ensemble.Je viens d'avoir mon diplôme, 20 ans tout frais.Je m'occupe seule parfois(mon poste est un peu spécial dans un restaurant gastronomique mais je veux garder un minimum d'anonymat) des commandes avec un stagiaire aussi que je dois gérer.Cela peut sembler flatteur.C'est aussi un test.Bien sûr.Je reste un mois dans une immense pression encore.Je ne sais pas trop comment gérer le stagiaire, enfin je fais de mon mieux.Je ne sais pas vraiment déléguer.La tête dans le guidon puissance maxi.L'épuisement commence à monter.Il y'a aussi 4 années derrière où j'ai aussi donné énormément.La corde est prête à lâcher.Un jour où je pleure mon désespoir à nouveau à mes parents au téléphone, mon père , hors de lui me dit : "Arrête!"

Je comprends que c'est maintenant ou jamais, l'impression de n'être plus dans mon corps depuis des semaines, ne prendre aucun plaisir, n'être qu'une machine à performance dans un milieu très exigeant.

Je vais au bureau des rh en annonçant ma décision.Ils sont surpris de mon choix soudain.Mais ils sentent bien que c'est fini de toutes façons.Je donne donc ma démission, et je dois encore l'annoncer à l'équipe.Mon chef réagit mal, ne me parle plus.Ma période de préavis est coupé.On me dit finalement que je peux partir le lendemain ou je sais plus trop.

J'étais complètement dévastée de l'intérieur , déconnectée de moi-même, lavée , au bout.Heureusement que j'ai dit stop, je ne sais même pas si j'avais continué ce qu'il serait advenu.J'ai traversé une période très sombre, un peu comme si j'évoluais dans un noir quasi total.C'était complétement suréel comme violence intérieure.Comme un vaste désert brûlant, hostile.

J'ai quand même tenu à continuer dans le domaine.Je me suis pris claque sur claque.J'ai fini par comprendre qu'il faudrait peut-être repenser cette soi-disant vocation.Là aussi j'ai mis de longs mois à digérer ce gros deuil.Ce cul-de-sac.Des purifications intérieures démentielles ont suivies.

J'ai fini par renaitre, doucement , pas à pas.

Aujourd'hui ça fait un peu plus de six ans que je suis partie de là-bas.
Aujourd'hui je prends bien soin de moi, j'ai encore de la route à faire.Mais rien n'est comme avant.

Prenez soin de vous, ça peut être vital!
 
  • Big up !
Réactions : Biousse
3 Avril 2015
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Lyon
J'ai fait un essai le week end dernier dans un resto, après un an d'étude. J'ai de l'expérience déjà, je sais gérer ma salle. Samedi: 12h-00h20 avec une heure de pause. Je rentre chez moi complètement cassée en me disant "bon c'est le samedi, ok." J'ai passé mon dimanche matin à pleurer pour diverses raisons personnelles, et je retourne bosser. Je discute avec le gérant du resto pour voir un peu au niveau des heures, tout ça. En gros, le gars voulait me faire bosser 60h/semaines pour un salaire de 1500€ (avec le petit "non mais en semaine c'est plus calme, par exemple vous faites l'ouverture à 9h30, vous finissez à 16h... puis vous revenez à 18h comme ça vous avez deux heures de pause!" trop charitable merci gars). Donc en gros, j'ai pas de vie, je vois ni mes amis, ni mon mec, ni ma famille, j'ai pas le temps de lire/regarder un film/dessiner/sortir, et je gagne une misère. MAIS BIEN SUR. Je me suis barrée avant la fin du service en disant que non, ça n'allait pas être possible.
En sachant que les autres serveurs étaient que 2 avant, qu'ils doivent faire plus que 60h/semaines, et que l'une des employée est enceinte de 4 mois et n'a pas de traitement spécial. Sans scrupule les mecs.
 

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