Alors pour celleux que ça intéressent, le résultat de ce Pass culture après expérimentation est nul, je pense que le mot est adapté.
Article Médiapart (payant) sur le sujet, je cite quelques passages :
"Festival de Besançon : 1. Centre dramatique national d’Aubervilliers : 4. Musée des Beaux-Arts de Quimper : 0. Théâtre du Maillon de Strasbourg : 12. Ces chiffres correspondent au nombre de jeunes qui sont allés dans ces structures culturelles grâce au pass Culture"
"À mi-mandat, le bilan du pass, qui est expérimenté depuis février dans 14 départements, est en effet un échec cuisant. Lors de la venue d’Emmanuel Macron à Ornans, en juin dernier, pour vanter la mise en place de sa promesse électorale, l’équipe du pass a dû trouver, la veille, des jeunes pour les former en quelques heures au maniement de l’application.
Devant le Conseil national des professions du spectacle, le 23 octobre, Damien Cuier, président de la SAS – société par actions simplifiée – Pass Culture (appartenant à 70 % à l’État et à 30 % à la Caisse des dépôts et consignations), a donné aux représentants du secteur les premières tendances. Elles sont alarmantes : seuls 25 000 jeunes sont inscrits, et ils ont en moyenne dépensé 100 euros sur les 500…
Ces chiffres n’étonnent aucun acteur du secteur :
« Le pass, c’est une vision purement consumériste de la culture. Ce n’est pas en donnant de l’argent que les jeunes vont aller à la culture : l’envie de faire des sorties culturelles, ça ne se décrète pas, affirme François Aymé, président de l’Association française des cinémas d’art et essai, qui réunit 1 200 salles en France.
La gravité du pass, c’est que ça ne fait qu’amplifier les pratiques culturelles existantes. Celui qui va toujours voir le même type de films le fera encore plus. » "
Encore de l'argent public mal géré donc :
"Sans compter que le pass vient en doublon de dispositifs déjà existants :
« Nous avons reçu une quarantaine de jeunes par le pass Culture, alors qu’avec le pass Campus de l’université, nous avons eu 4 500 places réservées », explique Chrystèle Guillembert, directrice des relations avec le public du Théâtre national de Strasbourg.
Au total, à la fin de l’été, on compte seulement un million d’euros de dépenses culturelles des jeunes liées au pass. Pourtant, dans le budget 2019, le coût du pass est de 34 millions d’euros. Comment justifier un tel fossé entre les dépenses et le coût de fonctionnement, au-delà de l’investissement technologique ?"
"Il n’empêche : officiellement, le projet doit avancer et poursuivre son expérimentation sur de nouveaux territoires. La nouvelle équipe du pass, mise en place cet été, est prête. À l’origine, le plan était de confier la présidence de la SAS à Éric Garandeau, mais la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique a statué contre. Cette dernière estimait impossible que le même Éric Garandeau puisse juger le travail accompli ces derniers mois par son équipe de consulting… En lot de consolation lui a été confié le poste de conseiller du président de la SAS, aux côtés de Damien Cuier.
"Le choix des territoires où s’expérimente le dispositif repose ainsi sur des soubassements politiques. À quelques mois des élections municipales, le pass est devenu un outil de séduction des maires de droite pour leur faire rejoindre LREM. Franck Riester, issu du parti de centre-droit Agir, a été installé rue de Valois en partie à cette fin. C’est ainsi que le pass vient d’être lancé dans les Ardennes, où le maire de Charleville-Mézières, Boris Ravignon (LR), devrait se présenter sous étiquette LREM. À Nevers (Nièvre), l’installation du pass est venue récompenser le maire sortant Denis Thuriot, investi en juin par LREM."